#anthologie #08 | Portes closes

Il n’y a que dans les contes aux histoires de pièces interdites qu’on pense à fermer les chambres à clé. Peut-être aussi au moment de la crise d’ado, mais on se contente souvent de dessiner un panneau avec un sens interdit. Et puis elle, elle ne s’était jamais dit qu’une chambre, surtout quand on vit seule ou presque, ça aurait pu être fermée à clé. A quoi bon s’isoler dans un espace non partagé, à quoi bon regarder s’il y a un système qui aurait pu clore cette porte, -verrou , serrure, loquet- ? Dans les Airbnb® maintenant tu peux même verrouiller à distance : tu payes, tu as le code, tu entres. État des lieux, check up. Les protocoles bien visibles d’entrée empêchent-ils les effractions ? Avant, elle n’avait jamais regardé sous le loquet de la porte de la chambre pour voir si c’était une porte à clé potentielle. Petite, elle ne dormait pas la porte fermée, juste entrouverte. Besoin de sentir le ronronnement familial. Sécurisant, pas besoin de porte close. Aujourd’hui elle n’avait plus qu’à regretter de n’avoir pas fermé sa chambre, de n’avoir pas senti arriver cette ombre dans l’escalier qui n’avait même pas eu à faire sauter les gonds. 

A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

6 commentaires à propos de “#anthologie #08 | Portes closes”

  1. (hier j’ai fait poser deux verrous sur le portail qui ne fermait plus qu’avec deux pierres, un qui ouvre à l’endroit l’autre à l’envers m’a expliqué le serrurier en me tendant les clés jumelles…) la porte entrouverte de l’enfance et surtout la lumière du couloir autour comme un rempart, le croire… du ronronnement surgit l’imprévisible. Merci Caroline

Laisser un commentaire