9H12 – Matin d’été, sur mon canapé, je dois m’y mettre. Deux fenêtres éclairent la pièce et renvoie la lumière du matin. Je suis en retard sur les propositions, par la fenêtre, je vois les arbres vert foncé, les arbres vert clair, des dégradés de verts, vert forêt, olive, kaki, pistache, ma mère me disait l’autre jour que si nous avons un mot pour le vert, en Amérique centrale il y aurait 49 nuances de vert. Couleurs et lumières comment décliner les nuances ? comment les nommer ? aller regarder une palette de peintre ? La lumière du soleil a du mal a passer, plus haut, le ciel chargé de nuages blancs, de nuages blancs gris, quelques touches de bleu, lumière du jour, lumière du matin. Comme un tableau, si j’étais peintre, je figerais cet instant sur la toile, le soleil je l’imagine caché, il tente une percée en vain. Au sol, une raie de lumière qui s’éclipse plus vite qu’elle n’est venue.
11H56 – De retour sur mon canapé, marche dans la lumière du matin, champs de blé éclairés, les nuages dans le ciel sont toujours là, une lumière blanche nous entoure, ambiance laiteuse, le soleil caché envoie ses rayons qui par moment se posent sur le sol de la pièce pour disparaitre l’instant d’après. Peu de changement depuis ce matin.
12H18 – Je m’assied à la table dans mon jardin, la lumière vive du soleil qui traverse enfin les nuages m’éblouie au point de mettre mes lunettes de soleil et me réchauffe. Dans la solitude de cette journée, l’écriture avec Kafka comme compagnon m’accompagne et écrivant, je me souviens de la lecture il y a des années du livre écrit sur sa compagne Milena raconté par Margarete Buber-Neumann, prisonnières ensemble au camp de Ravensbrück. Le vert de l’hibiscus proche, a bien des nuances de vert dues aux zones d’ombres ou de lumières qui… oh un rayon de soleil apparait soudain, l’éclairant par le haut. Pause – Je m’attelle à la proposition 08.
Derrière la porte
Une maison, peu de portes, une porte d’entrée qui dès l’entrée est une invitation à avancer vers la pièce commune, un escalier pour arriver au premier étage ouvert sur un salon, un palier doté d’un bureau, oui plus loin une chambre, on ne la voit pas la porte est souvent ouverte, l’escalier monte encore et là un autre espace ouvert, en face une porte en bois simple et poignée, parfois ouverte souvent fermée
De quel côté de la porte vais je me trouver ?
Derrière, un individu barbu, un peu ermite, un peu solitaire, un monde à lui l’entoure, il sort peu, marmonne dans sa barbe, il est fin stratège, que fait-il ? un étranger dans la maison, comment est-ce possible ?
Derrière, d’autres individus, je ne veux pas les croiser, leur parler, je dois les éviter. Je descends à pas furtifs la nuit, ils dorment à poing fermés, je peux aller boire et manger, respirer, fumer sous les étoiles. Parfois, ils descendent, me scrutent, m’interrogent, vite je file et remonte en silence, je ferme la porte, ils n’oseront pas rentrer !
20H15 – Assise à mon bureau, finir cette journée en écrivant, la lampe n’est pas encore allumée, pour l’ambiance, le coté cocon, je l’allume, elle éclaire la table en partie, une bougie éteinte est posée là, imaginons la lumière si je l’allumais. Dans la cuisine aussi une petite lampe est allumée, nous n’avons pas pu manger dehors, jour de pluie, grisaille, le jour est pourtant encore là. J’aime cette ambiance de début de soirée, où les lampes de la maison éclairent, ici le canapé pour lire, sur la table de nuit, la lampe comme une invitation à rejoindre le lit s’assoupir doucement. Reste la lumière de l’écran face à moi qui à la fin de ma phrase s’éteindra –
quel jeu d’ombres et de lumières avec toutes ces consignes de Francois Bon. merci pour les vôtres!
merci pour votre lecture
c’est beau le kaléidoscope de la lumière
comme une renaissance
être instant d’abeille
par bifurcation d’ailes
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