La voix comme la musique commencerait -elle avec le silence, je me demandais il y a un instant, laissant planer ce silence dans la maison endormie, après tout, ces traces dans la mémoire si ténues si lointaine, comment les entendre de nouveau sinon dans le silence. C’est peut-être comme ça que j’aurai une chance de l’entendre encore une fois cette voix, et peut-être cette fois une dernière fois, qui sais ? Cette voix se reconstruirait-elle au travers des évènements quotidiens, d’une couleur, d’une lumière, comment ce serait l’ensemble des sens qui pourraient être à l’affut. Sait-on seulement ce que l’on cherche ? Comment ne pas aimer se laisser surprendre, aimer laisser advenir dans le silence ? Il y a peut-être derrière cette voix remémorée d’autres voix enchevêtrées, encore plus enfouies et significatives, le sens caché, qui nous sera révélé un jour, quand on n’y fera plus attention, et qui ressurgirai à l’improviste ? Combien de trames de songes, de voix sous les voix disant ce qu’elles n’ont encore jamais dit, ce qui a toujours été tu, cette voix du dedans si secrète racontant la toile du temps, ces voix qui en ont dit plus ou moins, ces voix qui ont résonné? Quelle voix , une que je voulais entendre, parce qu’elle arrivait toujours, c’est une voix – elle sa place parmi les autres, je l’entendais quand elle arrivait, elle défaisait ses vêtement, elle ne disait rien, je la voyais arranger ses cheveux, un jour elle s’est exclamé quelque chose, et son cri est retombé, elle me regardait, on était statique, on ne bouge pas, il fallait rester dans cet espace à faire les gestes de toujours, je la voyais de profil dans la lumière un peu aveuglante du petit matin, devenue une silhouette détachée devant le miroir, dans ce halo de lumière blanche réfractée par le miroir. Elle flotte ainsi mi rêve, mi réalité, .