Le chemin dissémine mon trop plein intérieur. Chaque pas allège petit à petit mon humeur. Elle tient sur les herbes au bord du sentier. Je ne veux pas passer creuse, je cherche à nommer les plantes sous mon regard. Les géraniums herbes à Robert, les graminées, les silènes enflées tendent une petite cuvette blanche de la forme d’une calebasse vers le dehors. Les digitales trônent, leurs tiges dressées soutenues par les doigts de gants mauves. Un chêne pousse dans le talus. Il reste encore beaucoup d’anonymat autour. Les villas plantent leurs vues dans la baie. Passer devant détourne parfois la vue vers l’envie, mais il s’agit d’une projection sans forme dans une autre vie trop grande pour moi. Longer le sentier de grande randonnée numéroté 34 m’infiltre dans le paysage grandiose qui m’entoure. C’est ma grande demeure. J’ai gagné le rivage pour me sentir au bord de tout ce qui me cerne de près, dans une pièce de ciel plus large que mon échoppe mentale encombrée.
2 commentaires à propos de “#anthologie #06 seule | une longueur de sentier”
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« J’ai gagné le rivage pour me sentir au bord de tout ce qui me cerne de près »
Si magnifique…
Merci pour ce beau texte. J aime la précision et poésie description de l’environnement, le contraste avec les villas….
Et aussi (entre autre) la dernière phrase
« J’ai gagné le rivage pour me sentir au bord de tout ce qui me cerne de près, dans une pièce de ciel plus large que mon échoppe mentale encombrée »