Je suis seule parmi la foule qui m’habille – planteurs, cueilleurs, fileurs, couturiers, chauffeurs, DRH, traders, boutiquiers, et caetera ; je suis seule avec la foule cachée dans mon ordinateur – s’en détachent les yeux noirs d’un enfant noir dans le noir d’une mine de cobalt ; je suis seule dans ma cabane avec les bûcherons, artisans, le p’tit gars des 3/8, la fille de france rurale, mon tonton charpentier, papa sans qui ces murs, etc. ; je suis seule avec les chaînes sans fin d’êtres qui participent quotidiennement à la survie de ce corps, le nourrissent, le soignent, le font évoluer dans un monde à son service ; seule avec les générations d’êtres qui ont façonné mon esprit ; seule avec tout ce qui fait l’air respirable : plantes, bactéries, Terre, soleil, système solaire, que sais-je ? Je suis seule dans ma cabane entre bois et vallon et je fouille l’univers à la recherche d’un seul être qui ne me constitue.
bien, de se laisser happer par ce lyrisme fidèle au système surréaliste !