Soudain, seul
Soudain seuls face à la mer. Attachés l’un à l’ autre pour ne pas tomber, ne pas sombrer. Soudains seuls sous la pluie, à chercher un abri pour la nuit. Du nord , au sud , de l’est à l’ouest aucun port où s’amarrer. Vaguelettes de marée-basse viennent s’échouer sur le sable émietté de coquillages. Roulis de galets parfaitement doux dans la paume de ta main. Appels au secours du haut de la falaise qui découpe une terre qui part à reculons. Face à face à la dérive. Solitude à deux pour n’être qu’un .
Seul sur la terre, Adam crève doucement, affamé d’amour . Eve est partie , de son côté, sauver sa vie . Plus seul que le rocher inondé d’écume, qui étouffe recouvert par une mousse, grignotée peu à peu par les goélands posés , indifférents. Plus seul que le poisson échoué ventre à l’air, branchies collées en manque d’oxygène. Plus seul que la mouette , muette d’avoir trop gueulée, sortie de son aquarelle pour fuir un monde aux couleurs délavées.
Plus seul que ce qui est seul, infiniment Un, attaché à rien, ni d’Eve , ni de nature, sous le soleil brulant la peau, seul dans sa soif, seul sous la pluie qui inonde et qui noie. Seul sans rampants , ni grimpants, ni volants. Seul, sans bruit, sans mots …ni tambour.
Emportée par la langue, la musique des mots et le mot seul qui bat comme un tambour.
« Plus seul que ce qui est seul, infiniment Un, attaché à rien, ni d’Eve , ni de nature, sous le soleil brulant la peau, seul dans sa soif, seul sous la pluie qui inonde et qui noie. Seul sans rampants , ni grimpants, ni volants… »
Merci
Voilà, je suis prise dans vos écrits, je vais continuer à vous lire, merci.