Novarina : Un homme porte son corps devant lui
Moi (irritée) : C’est quoi ce charabia ?
Mon père (pragmatique) : Il va lui falloir une brouette
Moi (songeuse) : Si son corps pousse la brouette, qui est dans la brouette ?
Mon père (piqué au jeu) : Si son corps est dans la brouette, qui pousse la brouette ?
Bouddha (intervenant sans y être invité) : Cependant, Ô homme et femme stupides, il n’y a personne dans la brouette. De même, Ô homme et femme stupides, personne ne pousse la brouette. De même, Ô homme et femme stupides, il n’y a pas de brouette.
Mon père : Honorable Gotama, peu me chaut que je sois ou pas, ce corps qui n’est point un corps pèse au bas mot un âne mort. Je serais gré à Sa Sainteté qu’elle daigne fournir le non-effort de charger cette non-carcasse dans quelque absence de brouette, et me conduire fissa sur le sentier au bout duquel s’achève la souffrance.
Bouddha : En route, fils de noble lignée !
Moi (restée seule) : L’homme du renoncement n’a plus qu’à se laisser porter. Je porte quant à moi, joyeuse et captive, mon amour de la vie.
Le choeur : Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand, Ô simple mortelle, Ô femme stupide ?
Excellent et drôle !
Légèreté dans la manière d’écrire, mais le message, dans cette phrase « L’homme du renoncement n’a plus qu’à se laisser porter. Je porte quant à moi, joyeuse et captive, mon amour de la vie. » – fort !
Tentative bien réussie d’esquive de consigne. Ferait, à mon avis, une excellente planche de BD (pourquoi je pense au « génie des alpages » ?). Drôle et finalement poignant.