J’avance pas à pas , pas de deux. Pas de danse. Pas de course. A pas lent.
A tâtons pour toujours. J’ reviens pas sur mes pas pour dire j’aime à pas lent.
J’avance toujours. La canne devant de moi. A tâtons main- tenant.
Je grandis , grandis sans retour. Sans rien voir mon enfant.
Pour tout voir en dedans, au-dedans, de tout mon enfant.
Aveugle, j’avance à pas lent. Lenteur du moment.
Du jour , de la nuit. La nuit. A tâtons, en avant.
Tac-tac, fais la canne. Blanche à midi. Espoir du moment.
La nuit pourtant. La violence à pas lent. Qui s’insinue lentement.
Avance à l’aveugle, à tâtons , tout le temps. Enfant sans ombre main-tenant.
Pâleur du jour, sans espoir é-vide-ment. Vider d’avant-ce-ment. A pas lent. Difficilement.
Pas de deux, pas de danse, un sur deux. Marche du temps.
Lunettes noires , canne blanche , circulez , rien à voir , c’est tout noir maintenant.
Pas de braille pour le moment. Rien à lire , rien à dire, si- lent- ce, à pas lent.
J’avance , pas de deux, saut de chat, à l’aveugle et pourtant.
Pas de course , à pas lent. Toujours à plat. Défi-nitivement.
Impossible de monter. Difficile à pas lent.
Fragile . Facile à casser, dans le noir dé-libér-ément.
Canne blanche , en avant. Prête à butter sans tomber.
Pas de course ,à pas lent, obstinément.
J’avance toujours, libre, sans rien voir mon enfant.
J’aime la lecture de cette marche dans le temps, vers le noir, faite de mots désarticulés, comme peut être la marche elle-même…
Merci pour ce nouvel éclairage…
Merci pour ce nouvel éclairage…
Joli texte ! J’aime ton titre.