4,1 ou 4,2. En tout K, plus de 4. Et lui demander de fêter ça tous les ans, c’est peut-être seulement aujourd’hui que je me rends compte que. Fêter le jour où, à la place de la satanée liberté qu’on lui avait annoncée elle s’est fait déchirer le corps du sexe à l’anus par un monstre de plus de 4 kg. Elle en avait eu un autre avant, mon frère. Mais la grand-mère lui avait piqué dès la sortie du ventre. Un garçon. Ça ne se laisse pas dans des mains ignorantes. Alors qu’une fille, autant qu’elle se fasse les dents dessus. Un os à ronger.
Un bel os quand même. Tout entouré de chair rose, j’imagine. Et de son sang et de sa chair à elle. Dès la première seconde, elle a dû voir ce qu’il restait à voir. Des lambeaux d’elles que je lui avais arraché. Et tout le monde de lui dire quel bel évènement c’était.
J’ai toujours su que je n’aurais pas d’enfant. Comme un reste de souvenir du corps de ce moment-là. Qui ressurgissait à chaque anniversaire dans les yeux de ma mère. Et dans mes os.
Certes, je n’aime pas fêter mes anniversaires. Pas ceux-là, en tout K.
Las, ils reviennent tous les ans. Et depuis le début. Et jusqu’à la fin.
merci pour cette poste – et moi aussi je n’aime pas les anniversaires (et le suis résignée à e pas avoir d’enfant)
merci du pas sage…résigné est peut être un peu fort. Si la liberté n’existe pas, ce qui est cool c’est que son contraire non plus. Ou quelque part par là.
un texte très fort qui m’a déchiré aussi le ventre en deux
merci Alexia de ce partage…
et tout à fait déterminée aux deux mêmes choses, comme toi et Brigitte…
si je puis me permettre, pour ma part, c’est bien au de-là de l’au-delà de l’au-dela…euh, quoi que je disais déjà…? ah oui, au-delà de toute « détermination ». Mais j’ai po les mots zencore.
Evidemment ça ne tombe pas dans l’oreille de sourde. Ecrire aussi là dessus : le rendez-vous avorté entre soi et la mère rejetante ou empêchée. La décision de ne pas voulor procréer n’a pas à se justifier, mais elle mérite des pages de délivrance du ressenti et du transmissible. Je me souviens de cette femme qui aimait les femmes et qui reprochait à la mère que j’étais de trop idéaliser la maternité; elle ignorait bien sûr mon histoire. Et cette autre qui a eu jusqu’au bout des rapports difficiles avec la mère de naissance et cherchant en vain à comprendre ce qui avait foiré. J’ajoute cette troisième qui a puni sa mère en refusant de lui parler et d’entendre parler d’ elle par ses soeurs, coupant à perpétuité le cordon, n’ayant pas digéré la maltraitance plus morale que physique. Les mères sont haïssables parfois contre leur gré. A chaque fois une histoire triste en sourdine… On marche sur des oeufs en évoquant cela , c’est le cas de le dire. Tous les nids ne sont pas protecteurs… Merci Alexia pour ce texte de dégagement et d’ouverture aux voix paralèlles.
Si que, tant mieux!
Moua zaussi. Tun peu.
Merci pour vos textes Alexia. J’aime beaucoup votre audace, la liberté que vous prenez avec la langue et qui atténue un peu la violence de ce que vous évoquez. Hâte de lire la suite.
Merci des mots bien choisis. Encore un peu de travail…ou autre.
Bon ben mes onze mars sonnent creux du coup, gloups.
Suis ko debout, car aussi déchirée quatre fois par des 3,5 à 4,3. Et en train de voir celle qui m’a donné sang et chair se décrépir tristement.
Mais beauté de vous lire, tes mots et toi, Alexia, toujours.
bravo, merci.
Mirci…mais bien tôt, bien tôt, qui saura dire laquel?