Roule. Roule. Roule encore. Au retour vent arrière, tes jambes nues endurcies aux allers vent debout; dans le pays de sel le vent ne s’assied pas ( un vent de terre et d’eau comme une terre à Golem) : de boue ? debout ? c’est lequel quand l’eau bout ? Matins soirs : deux fois vingt kilomètres. Passer le marais en jachère; passer la serre de plein champ. Dépasser le tournant. Voir large de plain ciel/terre; encore trois kilomètre avant de toucher le port : Passer l’arbre couché plié ventre à terre en bord de piste: regard c’est l’arbr à ca... (de celui qui avait déféqué sur le bord de la piste sous l’arbre penché faire un repère à histoires) : regard c’est l ‘arbrà … ! Et l’amer loin sa flèche noire : chapeau pointu… Passé l’arbre, la route droite en plein ciel,et l’odeur de la mer; le vent te pousse ce soir : comme voler. ( vent aux fesses ) Chanter : un café bordel de ce coin de rue d’Italie à l’aube de Puccini, (Mimi acte III), chanter à tue-tête ce qui vient, cet air de Puccini ou ce matin de Cherbourg avec pluie sur un quai pour bientôt l’Algérie de cette guerre qui les déchire : à tue-tête (ce qui te vient) — three blind mice , three… : tu chantes juste c’est incroyable comme tu chantes… Chanter/rouler/chanter sur la piste un soir de juin et dans le panier arrière l’appareil photo est rangé dans son couffin de molleton bleu… à tue-tête chanter du sable sur les genoux entre les jambes les cheveux même sur la langue : rouler/chanter/conter Et la nuit est encore à bien plus de trois kilomètre… : dis raconte encore ! Avoir du sel sur la langue pour attraper les mots qui volent et porter dans le siège panier arrière l’enfant pas plus lourd qu’une pastèque : do do do la si sol. Si seule rouler vent arrière dans les lueurs brûlantes du jour/soir; c’est après le tournant la vue large, la lumière oblique du presque soir et l’arbre ventre à terre; dans le champs pointe l’amer, les chevaux en robes lustrées sans selle ni mors mangent la lumière, un échassier veille aux vers ; c’est avec les morts rouler/chanter (...dis encore dis) : le poids fantôme des morts dans le panier vent arrière et le poids sans poids des dernières lueurs : « do l’enfant « , plonge dans ton dos sa tête lourde d’enfant pastèque. Jour longs courent et te tirent en arrière, pousse le vent : tes jambes endurcies aux kilomètres, nues … ton ventre, tes jambes, tes seins nus: brûlent encore les dernières lueurs et s’aimer (FOU) / nuits / jours quand ou comme : plus bas l’enfant dort …
Roule. Roule encore encore…
« Roule au loin roule train des dernières lueurs
( la chanson revient, c’est après l’arbre la chanson )
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri «
Mais que c’est beau ! Emportée, images, mots, anecdotes, corps, oui, corps, corps chantant pédalant transportant sur le porte-bagage appareil photo enfant sa tête appuyée dans le dos le corps chantant, corps des chevaux. Adoré ce voyage en poésie dans le temps. Merci Nathalie.
Merci Anne. Touchée de tes mots.
« cela sent le tabac l’haleine et la sueur… »ah Léo (et Louis…) (trop bien)
Merci Piero
la belle pointe à vélo: » à tue-tête chanter du sable sur les genoux entre les jambes les cheveux même sur la langue : rouler/chanter/conter Et la nuit est encore à bien plus de trois kilomètre…
Merci Catherine
Du sel sur la langue pour attraper les mots qui volent…Vous me faites rêver Nathalie Holt. Merci, merci, merci. Votre texte donne des ailes et le goût des embruns.