En notant la date, je me rends compte qu’il me reste (attends je compte…19-4 ça fait 15) 15 jours et 15 nuits pour monter un dossier. Je suis déjà débordée de partout, surtout des bras, de l’épaule aux pouces en passant par les coudes qui, depuis hier surtout, me brûlent de l’intérieur.
Blanche me rassure sans cesse. Blanche me prend dans ses bras et me dit de me détendre, que le calendrier que j’avais mis en place en octobre ? est simplement en train de s’actualiser, que je ne suis pas « en retard ». Toujours l’image de ce lapin au monocle et à la montre énorme, avec ses vêtements que j’envie. Tiens je m’en rends compte aujourd’hui, la tenue dont je rêve, finalement, ressemble beaucoup à celle du lapin dans la version de Walt.
Je ne suis même pas sûre au moment où j’écris ces lignes de m’être correctement, administrativement parlant, inscrite au CAP. Je dois les appeler lundi matin, parce que pendant les fêtes, je n’ai même pas essayé. Je me dis qu’il faudra bien un jour que je me relise avec le logiciel que j’utilise pour écrire, pas encore obsolète, et corriger toutes ces répétitions, surtout le mot « même » d’ailleurs, mais peut aurais-je des surprises sur d’autres mots. Puis je ne le fais jamais. Ou quand je retrouve une erreur ou un manque de mot, quand enfin je me relis, comme sur le dernier texte ou il manque un « pas », je ne corrige pas. Je laisse tel quel. Parce que j’ai un peu peur de dénaturer ce qui est arrivé « comme ça ».
A quoi bon tout ça ?
Je viens de regarder trois vidéos sur « les patients de la Saumery » et des interviews du docteur Jean Oury. J’ai un peu peur de dénaturer tout ça aussi.
Hier soir, je suis tombée sur une vidéo expliquant le delta pouvant exister entre les séries sur les sectes et le vécu d’une psy, experte auprès des tribunaux français. Quand elle a fait le portrait qu’elle pouvait en faire d’après son expérience d’un « gourou moderne », typé coach de vie ou naturopathe, j’ai encore senti ça, le « même ».
Je me souviens me retrouver dans le bureau d’une prof à la fac, dans un rdv à ma demande pour essayer d’y voir plus clair entre ce que la fac pouvait me donner de visibilité sur mon présent et les potentiels « futurs » et mes propres potentiels, présent ou à venir. A un moment, comme ça peut m’arriver parfois quand je me sens à l’aise avec quelqu’un, je déclare : « oui, je pourrais monter une église, c’est pas très difficile, d’ailleurs il y en a une qui s’est monté dans ma rue…il suffit de donner aux gens ce qu’ils veulent, il n’y a rien de compliqué…mais ça ne m’intéresse pas. » Il fallait entendre, et elle l’a entendu comme j’ai pu le vérifier dans son regard quelque peu hallucinée : « le challenge n’est pas très haut… la preuve, y’en a plein qui y arrivent. Moi je veux faire quelque chose de…plus fort que ça. Qu’il n’y ait que moi pour réussir à le faire, je veux réussir quelque chose que personne d’autre que moi ne peut faire.».
Je prends une énième pause/clope. Je pense, je repense. Je tourne. J’ai de bonnes pistes, de très bonnes mêmes.
Les symboles. On a perdu la majorité des symboles. Ils ont presque tous été remplacés, lentement mais sûrement par d’autres. Pas par un groupe d’élite suprémaciste voulant s’aliéner une population hypnotisée par les nouveaux symboles mis à disposition. Mais par soi-même, dans un mouvement beaucoup plus naturel qu’il n’y parait en regardant les infos. C’est le moment où, en bonne presqu’académicienne que je suis par diplôme, j’ouvrirais toutes sortes de parapluies nommés et nommants : Claude Lévi-Strauss, Jakobson, Bergson, pour qui j’ai une tendresse infinie, pour finir par mon chouchou Gaston (Bachelard). Peu de femmes, voire pas. Moi, j’men fous, je ne me sens ni homme, ni femme. Mais je comprends que, dans les choix de représentation de la société tels qu’ils sont encore aujourd’hui, il y a très peu d’individus que la société a décidé de ranger dans une certaine catégorie qui apparaissent. Comme d’autres, catégories. Mois, on s’en fout.
Oups, je viens de me souvenir que j’ai besoin d’un four et de plaques vitro.