#LVME#03/ Dans la cuisine

C’est une cuisine de bric et de broc. Une pièce rectangulaire, assez étroite, qui s’ouvre sur une grande fenêtre donnant sur une cour triste l’hiver, aux arbres chatoyants l’été. Le frigo haut et blanc occupe l’extremité gauche de la pièce. Il est recouvert de stickers, de cartes d’anniversaires, de faire part de naissances, de billets de trains ou de tickets de caisses comme autant de témoins du temps qui passe et de la vie des occupants de l’appartement. Sur le frigo, une cagette où se tassent pots de fleurs et soucoupes, qui voisine avec des livres de cuisine, une essoreuse à salade, et une plante aux feuilles fines et striées de jaune qui retombent comme une masse de cheveux. A côté, un vaisselier aux tons surannés, qui abrite piles d’assiettes, casseroles, verres de toutes tailles, mugs à foison, boîtes de rangement. Il est surplombé d’un arrosoir violet qui semble monter la garde. Toujours sur le côté gauche de la pièce, une table de cuisine et deux ou trois chaises selon les jours, recouverte d’une toile cirée dont le côté gauche est délavée, plus exposé au soleil de l’après-midi qui entre généreusement dans la pièce. Au mur, une étagère où s’expose une collection de théières, fonte, porcelaine, arcopal, vieille cafetière italienne, tisanes et sachets de thés en tous genres, pots de miels. Toujours à gauche, un petit meuble coincé entre la porte et le mur du fond permet de ranger quelques conserves et accueille, bien empilés sur le dessus, des plateaux aux formes et aux couleurs variées. On passe à la partie droite de la pièce, avec un meuble au ton bleu pastel et sur roulettes qui aligne pots en verre de noisette, de cerneaux de noix, bocaux de grand-mère de flocons d’avoine et autres céréales. Le meuble installé dans le prolongement est un garde-manger dont le partie supérieure fait office de plan de travail. Il y a aussi un panier en osier rempli de pommes, une cafetière et une soucoupe où l’on dépose ce qu’on ne sait pas où mettre. Au mur, un meuble chiné et repeint en rouge a été fixé, peut-être une ancienne armoire à pharmacie, et abrite désormais des épices, curry, curcuma, ail, cumin, cannelle, persil, coriandre, poivre, sel, et autres saveurs. La gazinière qui suit est toute simple, achetée d’occasion, et alimentée entièrement au gaz, four y compris. Viennent ensuite l’évier et son égouttoir métallique ainsi que ses rangements pour les couverts aux tons de rouge et de violet. Sur les carreaux de faience blanc, des décors floraux ont été collés et apportent une touche de couleur supplémentaire. Tout au fond, à l’extrémité droite, et en face du frigo, la machine à laver, surplombée de la chaudière à gaz, toute neuve, que le propriétaire a récemment fait changer.

A propos de Céline Bernard

Céline Bernard écrit principalement pour le théâtre, et assez souvent pour les adolescents. Elle a publié aux éditions Théâtrales jeunesse Anissa/ Fragments (février 2019), Demain et Les moineaux, paru au sein de l'ouvrage collectif Divers-Cités (octobre 2016), et une nouvelle, J'ai payé pour ça, au sein d'un recueil collectif aux éditions La Passe du Vent (2009).

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