Aéroport d’Atar. Ouverture des portes de l’avion. Chaleur. L’air vibre. Poussière. Un troupeau de chèvres guidé par un gamin à quelques mètres de la piste. La piste ? Une seule de terre. Un bloc de ciment comme terminal le seul. Bloc de ciment minuscule. Perdu au milieu de cette plaine immense. Sa porte grande ouverte protégée par une tente blanche. Nos bagages en tas devant. Les reconnaître. Faire la queue sous le soleil. Univers brûlé. Accablant. Des militaires armés. Montrer mon passeport. Brouhaha de voix de cris de jurons. L’arabe langue étrange étrangère. Je suis ailleurs. Perdue. Des hommes accroupis contre le mur. Ils palabrent. Ils me proposent des écharpes des lunettes de soleil une bouteille d’eau. Ils insistent. Boubacar s’approche. En boubou bleu. Turban enroulé sur sa tête. Sourire éclatant éclairant son visage noir. Immense. Superbe. Son 4X4 nous attend. On s’entasse. Route pourrie. Nids de poule. Vitesse ahurissante. Conduite résolument à gauche. Même pas peur ! Je suis ailleurs. Au loin les montagnes de Zarga. Des palmiers autour de la ville. Vite atteinte quelques kilomètres. Des ânes trainant des charrettes lourdement chargées. Mon premier dromadaire figé comme endormi. Des enfants rieurs. Des garçons jouent au foot avec un ballon crevé. La ville. Ses maisons basses blanches ocres. Les portes de couleur vive. Des femmes sous leurs voiles légers leurs yeux immenses. Une jeune fille au foulard jaune comme ensoleillée. Les enseignes marrantes. Studio du peuple. Photo minute. Salon Yamina de Beauté. Un étal croulant de vaches qui rient coulant jaune de gras. Un artisan cordonnier devant son échoppe. On passe devant le marché. Trop vite. Demain visiter le ksar le souk. M’offrir un chèche. Flâner dans la palmeraie. Demain. Arrivée dans le campement. Suis fourbue. Une case ronde fraîche. Des nattes. Des coussins. Une cour avec un petit bassin des palmiers un rien de vent. Rires autour du thé le rituel. Et la nuit les étoiles. Dormir. Je suis ailleurs. Louange à Allah.