#anthologie 02 | Le Métamicien

Une porte de garage des années 1970/80, à peine repeinte, à moitié ouverte, des toiles pendues et/ou suspendues aux murs via des panneaux de bois d’essence de bouleau extra-fin, à moins que ce ne soit des peaux d’essence de Boileau extra-épaisses tant la teinte est chair claire. Les couleurs vives et acryliques des toiles tranchent avec le gris des murs garagiens gris sur gris, de béton à enduit. Des pierres de tuffeau en dépassent aux angles, suffoquées de gris mais toujours là. De gros pots de peintures blanche murale et extérieure au fonds, sur le bas de meuble couleur meuble en bois des années 1980, gardent vivante en hibernation l’idée d’une renaissance potentielle des murs. Des tables et des chaises jonchent le sol verduré de gazon plastique. Là une première boite à outils, ouverte, prête à l’emploi, il n’y a jamais assez d’outils où que ce soit. Des luminaires s’excusent de ne pouvoir éclairer mieux la pénombre d’un printemps sans soleil. Le plafond, qui se présente comme le sol du premier étage dès la première perception tant il est bas, les poutres qui elles ont eu le privilège de se faire maquiller de la fameuse peinture blanche permettent de respirer un peu, un peu. Des toiles, encore, plus grandes au fonds, plus colorées, plus réchauffantes. Quelques ouvrages jamais ouverts disséminés, choisis pour la couleur vivement orangée de leurs couvertures. Un meuble improbable posé à même le sol, sorte de présentoir se voulant luxueux aux abords, serti de vitre sur les côtés mais ayant perdu la principale, la frontale, avec dedans des toiles. Un autre meuble fait sur mesure celui-là, et sur roulettes. Desserte mal utilisé par les deux serveuses du restaurant à l’avoir utilisé, mais utilisé tout de même. Pas verni, en panneaux de médium de 18, de mauvaise mémoire. De très mauvaise mémoire. Corrigé, merci Blanche. Et ouverture inversée sur la rue, vue sur ce qu’il faudra bien appeler désormais « l’ancien charcutier ».