#anthologie #01 | le musée

Descendre du tram 71. Doucement. Les marches sont hautes, les rails étroits. Contourner le dernier wagon en train de repartir. Traverser la rue, assez large pour laisser circuler deux trams et deux autos. Plus difficile pour les piétons. Attendre le feu vert sur le panneau. Sur la colonne en fer. Attendre encore. Les piétons se regroupent. S’apercevoir qu’il faut pousser un bouton pour avoir gain de cause. Le bouton qui a prise sur la circulation. Qui peut arrêter les voitures. Feu vert. Traverser sans courir, bousculade et pavés glissants. S’arrêter un moment sur le trottoir en face pour admirer le majestueux portail ouvragé. Entrer. Après quelques pas un autre portail en volutes de fer forgé. Puis l’ascension vers le musée, palais baroque au sommet de la pente. Une pente partagée en trois parties. Au centre un parc à la française, ifs taillés en pyramide, gazon à ras, bassins et fontaines décorés de sculptures d’ondins et de gros poissons qui crachent des filets d’eau. A gauche et à droite des sentiers de graviers crissant sous les pas et des escaliers en marbre blanc. Prendre à gauche. A gauche, parce qu’on est toujours passé par là. Habitude ou souvenir ? Monter les larges marches relayées par des perrons plats. Arrêter. Respirer. Se retourner pour admirer la vue sur la ville. Repartir. Monter encore quelques marches. S’arrêter sur la terrasse devant le palais à coté de la statue du sphynx en marbre qui surplombe le paysage. Caresser le dos en marbre lisse du sphynx couché. Parce que depuis toujours tous les enfants ont toujours caressé la statue. Tradition des promenades du dimanche. Puis se retourner encore pour jouir à nouveau du panorama. Une ville qui resplendit sous le soleil. Qui offre ses couleurs, ses clochers, ses dômes et ses parcs. Ensuite se tourner vers l’entrée du palais devenu musée depuis longtemps, monter encore quelques marches, pousser une porte tournante en bois. Avancer vers le guichet et acheter un billet pour l’exposition Klimt.

A propos de Monika Espinasse

Originaire de Vienne en Autriche. Vit en Lozère. A réalisé des traductions. Aime la poésie, les nouvelles, les romans, même les romans policiers. Ecrit depuis longtemps dans le cadre des Ateliers du déluge. Est devenue accro aux ateliers de François Bon. A publié quelques nouvelles et poèmes, un manuscrit attend dans un tiroir. Aime jouer avec les mots, leur musique et l'esprit singulier de la langue française. Depuis peu, une envie de peindre, en particulier la technique des pastels. Récits de voyages pour retenir le temps. A découvert les potentiels du net depuis peu et essaie d’approfondir au fur et à mesure.

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