Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton prêt à être crevé. Des murs oppressants, un village enclavé, une discussion ennuyante, voilà les coins qui se tissent au bout du scalpel à écrire. Ils sont transportables, avec toute leur immuabilité. Un paradoxe de faux mouvement qui suffit à dessiner cette coercition de fiction, cette douleur duveteuse dans laquelle poser sa griffe.
l’expression « presser la plume » peut parfois se renverser en la plume presse, méfiance !
En effet…. merci Patrick pour le mot 😉
Ah ça ! la stratégie du furoncle éclaté, c’est osé!
Merci Catherine!
— Oh non…
— Qu’est qu’il y a, encore ?
— J’ai un petit texte noir au bout de ma plume…
— Laisse, laisse : je veux la presser !
Ahah! J’adore! Merci!
oh, rappel de l’adolescence, où on nous a dit que ce n’est pas bien, mais c’est étrange comme on aime transcender ce conseil d’adulte… qui libère en abîmant la peau malmenée, qui soulage en rajoutant le poids de la culpabilité, bien vite évaporée aux volutes de l’emportement procuré ainsi.
la métaphore était étrange, un peu malaisante, finalement apaisante, merci !
Oh merci pour ce beau prolongement de mon texte!
heureuse de retrouver ton regard : « à cru ». Un point bouton prêt à être crevé tout prêt de la lèvre? la douleur duveteuse. (des premiers duvets, du papier?)
Joie partagée de retrouver tes lectures et commentaires!
re-bpnjour e merci pour cette justesse
Merci Brigitte, touchée de ta lecture
formidable. drôle. juste. court, urgent : au plus pressé.
Oh merci pour cette lecture et ces mots!