alors faisons peu mais faisons bien. deux femmes d’âges différents s’agitent dans la cuisine, il est 11h30. le décompte pour la cuisson de la pintade aux endives est parti: 55 minutes. et maintenant mettre en route la fameuse confiture. aller chercher un kilo de clémentines dans « la laiterie » (deux pièces attenantes à la maison, on y descend par trois marches, il y fait toujours frais, on y stocke des boîtes de conserves, des bouteilles d’eau, des packs de lait, il y a un frigidaire-congélateur de réserve et dans la 2ème pièce, au fond se trouvent le aliments frais: oignons, carottes, pommes de terre, poireaux, pommes, poires, endives). les clémentines sont dans une cagette placée sur une pile de journaux en bas à gauche. il semblerait qu’autrefois cette dépendance que l’on continue d’appeler « la laiterie » servait à entreposer le lait cru après la traite (pour le vendre ultérieurement ou pour le transformer immédiatement). assises toutes les deux à la table de la cuisine. contentes d’être ensemble. prélever le zeste de cinq fruits et éplucher minutieusement le kilo en prenant soin d’enlever les pépins et les petits filaments blancs de la fine membrane intérieure du fruit, j’apprends un mot cela s’appelle le Ziste. devant elles plusieurs assiettes creuses, vertes, en verre trempé vereco: une pour recueillir les zestes, une pour mettre les épluchures, les morceaux de ziste et les pépins, une pour déposer les quartiers nettoyés. elle me dit « on n’a pas besoin d’être trop méticuleuses, Marie-France elle, elle ne prend même pas la peine d’éplucher les fruits, elle les met en entier dans le Thermomix ». je me souviens de Marie-France, la femme d’un ami de jeunesse de mon père, brune au carré, toujours apprêtée, une voix pimpante, un sourire accueillant et cette façon désinvolte de faire la confiture de clémentines. dehors le soleil brille. en moi-même je m’étonne de ne pas trouver de pépin, je me dis que je n’ai pas dû faire très attention, je reprends dans l’assiette quelques quartiers pour vérifier et à ce même instant, maman dit à voix haute « c’est bizarre au début j’ai trouvé quelques pépins et maintenant plus aucun ». je souris de cette concordance de pensées. dans la pièce d’à côté, la télévision est allumée et on entend la voix d’un commentateur: « À nouveau enfermé. Novak Djokovic a été renvoyé en rétention administrative ce samedi après l’annulation de son visa pour la deuxième fois par le gouvernement australien. il reste quatre clémentines à éplucher. « c’est long mais tu verras c’est pour la bonne cause, cette confiture est délicieuse, avec papa on l’aime beaucoup, on la mélange avec du fromage blanc, c’est un régal ». maintenant rassembler tous les quartiers dans une cocotte ronde en verre 4,9 L Pyrex, prendre le paquet de sucre dans le placard, en saupoudrer les fruits (500g), ajouter un peu de gingembre moulu, mettre le couvercle et le tout au frigidaire au moins 20mn. « Oh on va les laisser jusqu’à cette après-midi car pour l’heure on va s’occuper du déjeuner, la pintade aux endives braisées est bientôt cuite ». je regarde ma montre, c’est vrai cela fait déjà 40 minutes qu’on l’a lancée. Pour commencer le déjeuner, il y a une barquette de céleri rémoulade (achetée hier au boucher qui passe avec sa camionnette tous les vendredis entre 14h et 15h). on devrait y ajouter une carotte propose t-elle. d’accord je vais l’éplucher, je cherche, je ne trouve pas l’économe, il doit être dans le lave vaisselle qu’on a mis en route après le petit déjeuner. je vois la porte entrouverte, je l’ouvre alors complètement. elle me dit « non non non il n’a pas fini son programme séchage ». trop tard. « bon, tu n’as qu’à laisser la porte ouverte et attendre cinq minutes avant de le vider ». j’attends. je le vide, je range la vaisselle, je laisse sur le plan de travail: 3 assiettes, 3 verres, 3 fourchettes, 3 couteaux. de quoi mettre le couvert pour le déjeuner. le téléphone sonne, Caroline demande si elle peut passer avec Hugh vers 14h30/15h avant d’aller chez Philippe pour récupérer un tableau qu’ils veulent aller faire encadrer. Préparer la planche à découper pour que papa puisse, après l’entrée, s’occuper de la pintade. A la télévision j’entends « La primatologue française Sabrina Krief se bat depuis plus de quinze ans pour préserver une communauté de chimpanzés dans la forêt tropicale de l’Ouganda. » maman ajoute de l’huile d’olive à la sauce rémoulade, elle a la main un peu lourde. « Oh ne t’en fais pas ce sera bon quand même ». je finis de dresser la table: les serviettes, les dessous de plats, l’eau, le sel, le poivre, et surtout ne pas oublier le pain. je passe dans la pièce où la télévision est allumée pour aller me laver les mains, c’est les informations « en revanche et de manière remarquable, à la faveur des crises qui ont ébranlées le gouvernement. voilà c’est prêt, « à table »!. je me réjouis de partager ce repas avec eux. Éteindre la télévision. Bon appétit.
Rondement cuisiné, et on a même la reçette, je sens l’odeur des mandarines dans le salon où je piétine des doitgts sur mon clavier noir. Malheureusement , j’ai pas trop droit à la confiture… si vous avez une recette lignt, je prends… pour la pintade et la rémoulade non merci ! c’est gentil… Et la voix du commentateur à la télé indique que nous sommes dans la vie contemporairne, le thermomix aussi ! La vaisseiie est d’extraction modeste, mais solide, colorée, c’est rassurant ! Cuisiner avec sa mère est une madeleine Proust pour moi. Je me suis toujours offusquée de ne pas avoir accès ne serait -ce qu’à un hologramme posthume de ma mère pour qu’elle puisse se reposer, et que je puisse enlever un peu de gras à nos recettes. Mais YouTube n’avait pas encore été inventé… Vous me faites penser à elle et je vous en remercie. Quant au Lave -Vaisselle c’est avec le Lave-Linge ce qu’il lui a permis de partir voir ses copines en 2 CV ayant réussi son permis après au moins 10 tentatives de code, et une relation quasi fusionnelle avec son instructeur… Mais pourquoi diable n’y ai je pas pensé plus tôt ? Nous disait-elle. Bon ! Parlons peu Parlons bien… votre texte est al dente pour la consigne. Je vais essayer de faire des progrès en cuisine d’atelier en regardant par dessus vos épaules. Je suis novice ici.
Oh, merci Marie-Thérèse pour votre commentaire détaillé, investi, tellement vivant !! Il me fait sourire, il me fait plaisir, à bientôt
J’écris trop vite , J’aimerais pouvoir corriger les coquilles et les fautes d’inattention. J’y arrive pour les notes que j’envoie mais pas pour les commentaires, quelqu’un.e peut ielle m’indiquer le chemin, merci d’avance.
Très jolie scène très vivante où les interventions de la télé en plein préparatifs culinaires font leur petit effet d’un tragi-comique et joyeusement coq à l’âne ! Merci pour le ziste que je découvre et pourtant il y a l’expression entre le ziste et le zeste, tout s’éclaire, merci!
Merci Catherine pour ta lecture et la remembrance de l’expression, j’ai vu que tu as déposé un texte au Chantier je vais aller y faire un tour