#anthologie #01 | Un parcours par cœur

Sortir du métro en gravissant les marches, l’escalier roulant en panne, se diriger tout droit vers l’avenue.  Replacer le sac à main en bandoulière au bas du ventre, le second sac à lanières contenant divers documents et la gamelle de midi sur l’autre épaule le rendant accessible en premier. Tourner à droite et retrouver un rythme de pas régulier… Jeter un œil distrait sur les vitrines des boutiques encore fermées, s’étonner des poubelles débordant déjà au petit matin.

En remontant la rue, croiser des gens pressés qui la descendent, femmes apprêtées, jeunes filles regardant leur portable ne me voyant pas arriver en face, hommes rasés de près, effluves de leur parfum imprégnant l’air. Tourner à gauche, attendre le feu rouge ou que les voitures désertent l’artère pour la traverser et atteindre le trottoir de droite. Longer la rue, passer devant le garage de l’artisan qui prépare son chargement matinal dans son 4×4, s’arrêter au feu rouge. Observer les voitures qui descendent comme sur l’autoroute la rue à sens unique, traverser au vert, continuer tout droit, jeter un œil sur ma montre, vérifier d’être bien en avance.

Arriver devant le lycée, sonnette à gauche de l’entrée. Attendre le bip puis pousser la porte. Dire bonjour sur la gauche aux agents de vie scolaire, continuer tout droit, saluer la directrice occupée à autre chose, se diriger à droite vers la salle des profs encore déserte. Libérer mon casier de la poubelle qui la bloque, ramasser le courrier, le mettre dans mon gros sac, attraper les clés. Ranger mon casse-croûte au frigo à l’autre bout de la pièce sans fenêtre. Retourner au casier prendre une capsule de café, aller à la machine près du frigo me faire un express. Bien remettre les sacs en place sur les épaules, le café dans une main et les clés dans l’autre, grimper lentement l’escalier en béton dans la cage d’escalier orange vivifiant, jusqu’ au premier étage. Croiser quelques élèves dans le couloir assis par terre ou allongés, le nez dans leur Smartphone, n’entendant pas mon salut, les oreilles occupées par des écouteurs Bluetooth. Poser le café sur le meuble en faux bois clair du couloir, ouvrir la porte, se ressaisir de la tasse qui a laissé une marque en demi-cercle et entrer dans le CDI.

A propos de Virginie Hanet

Devenue professeur documentaliste dans l'enseignement privé sur le tard, mais avant éducatrice, photographe, peintre, libraire, bibliothécaire...Reprise des études en 2020 avec le D.U. d'animation d'ateliers d'écriture à l'université d'Aix Marseille, puis en 2022 une courte formation avec Régine Detambel dont la démarche de bibliothérapie créative m'intéresse. Un manuscrit en passe d'être édité... heureuse de rejoindre le Tiers Livre pour de nouvelles explorations littéraires.

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