Je l’ai prêté, indiqué, conseillé avec une idée bien en tête, savoir la réaction des autres. Moi, je le trouvais parfait, dans chaque phrase et chaque mot, ciselés jusqu’à la déchirure. Les personnages ne flanchaient jamais dans leurs opiniâtreté, ou plutôt leurs ambitions, grandes ou modestes, mais dont ils ne se déviaient jamais. Je ne comprenais pas la moitié de ce que je lisais, mais je savais qu’à chaque moment du récit, c’était cela qu’il fallait dire. Ce qui m’impressionnait aussi dans ce livre, c’était la force des descriptions, des ciels enflammés de colère aux tatouages d’un corps ne s’exprimant qu’à travers des images, elles n’étaient jamais gratuites ou superflues. J’ai et relu tous les récits qui le composent. Il y en a qui me harcèlent encore, la salle d’attente d’un médecin, scalpée jusqu’au moindre détail, la tension montant à chaque parole lancée, jusqu’à l’explosion, l’éclat de la vérité giclant au visage d’une ignare. C’est un livre qui nous décrit tous comme des maudits. Il y a des phrases que je répète dans certaines circonstances et quand je suis témoin de certaines attitudes. Un jour, j’ai relu l’une de ces histoires et je l’ai comprise différemment, cela ne pas détournée du livre, mais, je ne sais pas pourquoi, je ne le prête plus à personne.
un titre interdit pour un livre un peu maudit ? en tout cas tu aiguises notre curiosité. Contente de te lire à nouveau Helena !
Merci, Muriel. Au plaisir aussi de te retrouver et de te lire !
oh, la chute, comme c’est étrange. le livre dans lequel tout d’un coup on lit quelque chose qu’on n’avait pas aperçu jusque là. et que cela vous retienne dorénavant de le prêter. intriguant, vraiment.
« Je ne comprenais pas la moitié de ce que je lisais, mais je savais qu’à chaque moment du récit, c’était cela qu’il fallait dire. »
oui, j’ai percé le mystère, ou du moins je le crois, et le livre a eu tout d’un coup moins d’intérêt; j’ai cessé de le prêter pour cela.