les mardis #08/ vue du phare

Version 1 Il a fini sa ronde , on le voit surveiller la rotation de la lentille . Tout fonctionne bien. Il y a une tempête qui démarre dans exactement trente minutes. Il se place dans sa cellule, il l’appelle comme ça. Car finalement un phare, c’est une prison perchée… on sait qu’il dort dans la pièce principale, ronde. Son Continuer la lectureles mardis #08/ vue du phare

#LVME #01# Un jour, une heure

Quel jour ? quelle heure ? Dans le salon, grande pièce à l’ancienne, haut plafond blanc orné de rosaces, le salon est à l’image d’une boutique d’antiquités, avec son vieux canapé garni d’un velours rouge, le guéridon en bois foncé, le lustre en céramique avec ses cloches en verre. Le chat allongé est blotti sur le canapé, contre le coussin Continuer la lecture#LVME #01# Un jour, une heure

#LVME #01 | Chemin et Traverse

Un Chemin et une Traverse dans un village gardois, rassemblent six habitations construites sur une terre chargée d’histoire romaine. Il en persiste des liens souterrains singuliers parfois perceptibles chez les résidents. Sans compter les nombreux fils électriques aériens enserrant les habitations dans un réseau contrôlé. Au carrefour, deux maisons se font face. Dans l’une sur le côté droit à l’abri Continuer la lecture#LVME #01 | Chemin et Traverse

#écopoétique #08 | La voie romaine

Certains couchers de soleil prennent des airs de clair de lune. L’ombre s’allonge sur le chemin blanc, toujours plus pâle, trébuchant sur les cailloux. L’air est gorgé de machines. Derrière, les véhicules tout schuss sur la route. Devant, un bruit de tracteur au ralenti. Plus loin, une espèce de souffle. On remonte la rue du hameau, les murets, les grillages, Continuer la lecture#écopoétique #08 | La voie romaine

écopoétique #10 | notes qui roulent n’amassent (à propos de pierres)

  • Une pierre au temps long pour mon temps humain, pourtant la pierre a coupé court au temps colossal de la roche dont elle émerge, donc je peux penser à la pierre comme du temps court –
  • Pierre qui roule n’amasse pas mousse. C’est par l’instabilité de la pierre que nous vient sa morale. Ce défaut de permanence comparativement à la roche la rapproche de la cigale, son sévère défaut : chanter au lieu d’assurer sa stabilité –
  • Dans les itinéraires difficiles sans autre repérage possible, les pierres servent de balises. Les marcheurs et marcheuses débusquent leur passage de kern en kern. Le mot breton désigne la cime, le sommet, ou la pointe. L’amas de pierre tenant en équilibre, les marcheurs, marcheuses, j’y tiens, jouent un jeu de mikado en essayant de poser sur le tas une pierre supplémentaire sur le sommet du kern. C’est même parfois un château de carte plutôt qu’un jeu de mikado.
  • Les pierres peuvent simplement être jetées à terre pour conserver une trace éphémère. Quand les applications GPS tracent nos déplacements, elles renvoient à cette technique du Petit Poucet ou aux animaux pisteurs qui s’orientent à l’aide de leurs traces, et plus lointainement à notre développement cérébral : nous avons commencé à penser par l’intermédiaire d’une représentation abstraite de la trace parce que, debout, nous n’avions plus la possibilité de sentir nos tracés.
  • A l’âge de pierre nous n’avions que la pierre pour travailler et nous battre. Il nous a fallu plus de deux millions d’années pour fixer ces pierres sur des hampes de bois. Nous tenons un outil dans la main : nos outils « lithiques » relatifs à la pierre.
  • L’époque néolithique est l’âge de la pierre polie. Nous ne sommes plus des pierres qui roulent de campement en campement, nous nous sédentarisons et nous polissons nos pierres. Nous récoltons sur l’espace où nous avons planté plutôt que cueillir dans les arbres, arbustes et plantes qui nous entourent. Nous écrasons des graines, nous pétrissons des pâtes et nous pétrissons des pots en terre qui ressemblent à la pierre.
  • Entre la pierre et la terre : un ancêtre commun, la roche. La pierre s’en est séparée dans un petit morceau dur, la terre elle s’est ameublie. L’une abrite des composants, l’autre des habitants : insectes, organises souterrains, eau, air. La pierre est un ventre de minéraux, la terre une langue de vie.

#08 mardi | Variations 2, Eleven am

Un air à la mode s’échappe d’une radio par une fenêtre ouverte. Joséphine ne sait pas de quel appartement vient la musique, elle s’en moque. Elle ressent une immense lassitude, elle n’a pas la force de s’habiller. Elle ne porte rien d’autre que ses confortables ballerines noires. Tout lui pèse. Le moindre vêtement l’oppresse, aggrave sa pensée. Joséphine ne s’est Continuer la lecture#08 mardi | Variations 2, Eleven am

Les mardis #08 | ELLE

Personnage seul dans une pièce avec une fenêtre Version 1 Elle est assise sur son lit. Ses membres fragiles l’empêchent de se lever, de se mettre en mouvement, de déplier ses jambes et chercher une force pour s’extraire de ses draps. Sa tête contre le mur, elle s’imagine à sa fenêtre, debout, tenant sur ses deux pieds, les yeux dans Continuer la lectureLes mardis #08 | ELLE

#LVME #01 Rue des Savonniers

Il est presque dix-huit heures le vingt-trois novembre deux-mille-vingt-quatre. Au numéro 13, un homme blanc âgé d’un cinquantaine d’années contourne un plumbago qui s’étale négligemment sur le sol de la terrasse et l’homme accède à la porte verte d’un cabanon de jardin, un panonceau indique « DANGER » et l’homme s’agenouille devant la pompe de piscine comme s’il allait entamer une prière. Continuer la lecture#LVME #01 Rue des Savonniers

#LVME #01 | vendredi 10 mai 2024

Ce vendredi 10 mai 2024 à 7 heures trente du matin, il arrive devant le rideau de fer ; il se penche et enclenche la clé ; le rideau se lève découvrant vitrines et porte ; il pénètre dans la boutique, ferme la porte à clé, se dirige vers le fond, allume le lustre central, entre dans la réserve. Ce Continuer la lecture#LVME #01 | vendredi 10 mai 2024