Saint-Simon comme fitness des écrivains
Saint-Simon comme fitness des écrivains
visite de Proust et Baudelaire à la tombe de Baudelaire
fin du défi de 100 billets sur la Recherche, maintenant l’élaboration du livre...
« Je ne publie qu’un volume, Du côté de chez Swann, d’un roman qui aura pour titre général À la Recherche du temps perdu. J’aurais voulu publier le tout ensemble ; mais on n’édite plus d’ouvrages en plusieurs volumes. Je suis comme quelqu’un qui a une tapisserie trop grande pour les appartements actuels et qui a été obligé de la couper.
« De jeunes écrivains, avec qui je suis d’ailleurs en sympathie, préconisent au contraire une action brève avec peu de personnages. Ce n’est pas ma (...)
pour celles et ceux qui ne croiraient pas que Proust a connu Baudelaire
Combien y a-t-il de personnages dans la Recherche sinon un seul ? Ou bien : y a-t-il des personnages dans la Recherche susceptibles de résister à l’attraction du narrateur jusqu’à s’y confondre ? Pourtant, si : le duc Bazin de Guermantes, ancré dans son étroitesse, restera lui-même jusqu’au dernier avachissement, prisonnier d’Odette. Odette elle-même, comme aspirée sans cesse dans ce nuage d’une partie inconnue d’elle-même (inconnue à elle-même et à nous lecteurs) qui fait qu’elle n’est (...)
Sinon, pourquoi encore et encore lirions-nous Proust ? Mystère que cette activité et ce principe, elle est sans doute aussi d’obéissance pour l’auteur. Si Proust l’éprouve pour lui, cette obéissance, et qu’il se lit lui-même dans ce que son écriture déplie, bien trop avant dans la masse et le dispositif pour qu’il en ait la pleine maîtrise esthétique, intellectuelle ou simplement mémorielle, alors le livre sera offert à des traversées plus souterraines, plus profondes, où ce n’est pas lui (...)
pour celles et ceux qui ne croiraient pas que Proust a connu Baudelaire
Et que ce serait peut-être, dans toute la Recherche, en six mots dont un verbe, et sans virgule, la phrase la plus brève et la plus raide de Proust : « Combien de grandes cathédrales restent inachevées ».
Ce qui revient dans les lettres : ces périodes où il est impossible pour Proust de travailler, par semaines entières, à mesure que son mal progresse. L’oeuvre est ébauchée sur la totalité de sa surface, elle est publiée pour son premier tiers, La Prisonnière est prête, mais il sait (...)
« Il me dit : – Vous notez tout ! Mais non, je ne note rien. C’est lui qui note. Pas une seule fois un de mes personnages ne ferme une fenêtre, ne se lave les mains, ne passe un pardessus, me dit une formule de présentation. S’il y avait même quelque chose de nouveau dans ce livre, ce serait cela, et d’ailleurs nullement voulu : simplement je suis trop paresseux pour écrire des choses qui m’ennuient. » Quand Proust écrit cela à son ami Robert Dreyfus, un peu après la parution de Swann, le (...)