#LVME #09 & #10 | Perec médecin de quartier, et Perec auteur de polar

une proposition de construction narrative depuis un lieu collectif, en 14 étapes


 


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#09 & #10 | Perec médecin de quartier, & Perec auteur de polar


De nouveau une proposition double, et assumée comme tel : dans le livre labyrinthe, considérer nos propres explorations comme une arborescence, une démultiplication.

J’utilise dans la vidéo métaphore de la montgolfière qu’on gonfle : la forme générale qui n’advient que progressivement, et ne se révèle dans sa globalité que par les contenus qu’on y insère.

Comme si la différence avec Espèces d’espaces, par exemple, c’est que les propositions d’écriture qu’on en tire nous ouvrent à des lois générales sur l’écriture, tandis que dans ce cycle on rejoint Perec par l’idée globale de ce lieu, que lui explore en 100 chapitres, sans jamais de vue générale ou synthétique. Et c’est bien cette méthode sur laquelle on s’appuie depuis le début pour créer chacun notre propre lieu, qu’il soit d’habitation, tour, immeuble, résidence, lotissement, hameau ou ville, ou lieu de travail ou commercial, lieu d’enseignement, bibliothèque, bureau ou administration, fabrique ou atelier.

Voici donc les deux pistes ou bifurcations que je vous propose, et la #11 et la #12 suivront en binôme aussi.

La première, c’est « Dinteville ». Médecin généraliste, son cabinet est au 6ème étage de l’immeuble. Il intervient 3 fois dans l’algorithme venu du jeu d’échec qui est la loi du livre : première occurrence, l’intérieur de son cabinet et sa généalogie personnelle, deuxième occurrence, sa salle d’attente et les personnes qui y sont à ce moment-là, ce qu’elles lisent ou à quoi elles s’affairent (le prof à la retraite qui corrige des dissertations à propos de Dostoievski et Camus), troisième occurrence la partie privée de son appartement.

Et c’est bien cela l’enjeu : le cabinet de consultation et la salle d’attente ne sont pas des lieux d’ordre privé, puisqu’on y accueille qui le requiert. Ce sont des lieux archétypes, qui se modèlent par l’anonymat de cet accueil.

À preuve que la série « Dinteville » se prolonge aussi par les caves et l’escalier, et principalement le chapitre « escalier 8 » (voir fiche téléchargement) où, sur le palier (on voit le palier), un visiteur s’essuie les pieds sur le paillasson (on voit le paillasson), sonne à la sonnette (on voit la sonnette) : retour à variante sur les deux précédents, usage encore de la partie collective de l’immeuble, mais antérieurement au statut de client du médecin, qui ne surviendra que dans la salle d’attente puis le cabinet.

Et puis ce chapitre XXXI, dont il me semble bien qu’il est le plus long de La vie mode d’emploi.

Perec y ouvre, en dix-neuf pages compactes, comme un mini roman policier, avec crime, enquête, commissaires et articles de presse, puis correspondances privées, insertion de lettres, et finalement résolution partielle de l’énigme. Il convoque tous les archétypes du polar (une référence discrète à Simenon d’ailleurs), mais en fait une de ces histoires imbriquées comme repérées (voir proposition #08) dans l’index des histoires.

Polar ? Ce n’est pas ce que je vous propose. On y serait maladroit, et ce n’est pas forcément, le XXXI, le chapitre le plus entraînant et rémanent du livre.

Mais si on utilisait le fait divers, l’accident (je parle au niveau événementiel), en tout cas ce qui a déchiré l’ordre tranquille des jours — puisque c’est là l’enjeu principal de Perec, son infraordinaire dans les 100 ans même de la vie de l’immeuble et ses habitants, pour se concentrer — fiction ou enquête : on continue d’explorer cette frontière si ambivalente — sur quelque chose d’arbitraire qui n’appartenait pas à cette vie quotidienne...

Autre avantage dans ce choix délibéré de la mise en ligne binôme des deux propositions : la gamberge en amont, et la proposition #09, que vous écrirez d’abord, provoquant forcément maturation et attente pour la #10, ça vous va ?

Moi j’y crois !

 


© François Bon & Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales & e-mail
1ère mise en ligne et dernière modification le 12 janvier 2025
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