vers un écrire/film #05 | Toussaint pousse la porte et entre

l’atelier d’écriture hebdo et permanent


 

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vers un écrire/film #05 | Toussaint pousse la porte et entre


Cette vidéo propose :

 Jean-Philippe Toussaint vient de faire paraître, chez Minuit, un livre très bref, quasi le format d’un texte écrit en atelier ! constitué de neuf blocs indépendants, donc 9 paragraphes monoblocs, en ampliation régulière d’une page à trois pages mais pas plus....

 chacun de ces blocs s’appuie sur le même incipit, qui fait aussi le titre du livre : « Je veux saisir Monet là, à cet instant précis où il pousse la porte de l’atelier... », suivi donc d’autant d’attaques et bifurcations : l’ambiance extérieure, puis les gestes qu’on refait, enfin la pièce et ce qui la compose, puis les outils, puis l’oeuvre en cours, et à chaque ampliation on ajoute une strate liée à gestation si complexe de cette oeuvre majeure, destinée à inclure en elle l’inachevable, y compris les péripéties politiques (l’amitié de Monet et Clémenceau) via le don partiel puis total à l’État, et finalement l’installation définitive à l’Orangerie ;

 la conjonction, dans l’oeuvre qui pourtant les ignore, et de l’enfoncement du monde dans la Première Guerre mondiale, comme la marche de Monet dans l’âge et la cécité donnent évidemment au livre de Toussaint son aura ;

 j’insiste dans le début de la vidéo sur ce côté transdisciplinaire qui signe la pratique de Jean-Philippe Toussaint, photo, expos, cinéma, depuis très longtemps, et installe un jeu qui relie dès leur genèse ces différentes composantes ;

 à la fin, non pas pour vous imposer le contexte rock’n roll, mais comment deux cinéastes, David A Pennebaker avec Dylan et Robert Frank avec les Rolling Stones, ont pu utiliser eux aussi ce principe ce geste récurrent, le passage de l’espace privé des loges à celui public de la scène, pour deux films de référence, sinon de légende ;

 j’insiste aussi sur cette mise en abîme inversée à laquelle procède Toussaint : le geste récurrent — la porte de l’atelier passée — c’est Monet reprenant ses nymphéas, mais le « je veux saisir » en apposition, donc le travail sur soi-même via l’écriture en creusant à neuf reprises le franchissement spatial et symbolique qu’on décrit, c’est lui qui ouvre la phrase par ce « je veux saisir » presque neutre : à vous d’en reprendre la formule, ou de trouver votre propre formule — pourvu qu’elle soit récurrente — et désigne le complément direct de votre choix...

 donc Monet pour Toussaint, mais nous on libère cela de l’esthétique et de l’art, on se concentre sur le franchissement du seuil (j’incite à relire la nouvelle éponyme de Borges)...

 vidéo à venir aussi : sur le livre étonnant que propose simultanément Jean-Philippe Toussaint aux éditions Le Robert (d’ailleurs il y parle aussi de ses dictionnaires), depuis une des phrase-fétiche de Jérôme Lindon « C’est vous l’écrivain », j’indiquerai lien ici ultérieurement...

Et bonnes écritures donc...


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 13 mars 2022
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