autobiographies #14 | Annie Ernaux, fragments-images

une proposition d’amorçage spirale fin pour le cycle « de l’autobiographie comme fiction »


 

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autobiographies #14 | Annie Ernaux, fragments-images


Cette vidéo propose :

 on reprend appui sur le livre « Les années » d’Annie Ernaux (1982) mais tel que repris dans l’édition Quarto. On avait déjà exploré le rôle de la photographie dans ce livre (voir dans le cycle « Progression » Annie Ernaux, récit & photographie ;

 on s’appuie cette fois sur cet étonnant prologue à « Les années », une sorte d’ouverture presque opératique, surtout si on considère que ce livre termine, dans cette édition, son cycle « écrire la vie » en éloignement progressif du roman (et d’où est née l’idée de ce cycle d’ailleurs)

 de quoi il s’agit : une suite de « fragments-images », sous le premier thème d’un majestueux « elles disparaîtront » : disparaîtront parce que sans autre archive que soi-même — et tout d’abord ce sont des « images » : photographies non faites, photographies qu’on aurait dû faire, photographies perdues, ou bien images collectées (scènes ou affiches de film, mais ça on y reviendra dans le cycle suivant), images journalistiques...

 une consigne stricte pour ces fragments : pas de majuscule en tête, pas de point ou autre signe diacritique au bout, mais possibilité de virgule dans le corps du fragment, c’est littéralement une phrase arrachée, une phrase décollée, une phrase à laquelle on a enlevé son contexte et qui survit seulement ici, dans la lancée implacable des fragments, en tant qu’image ;

 et puis, au milieu de cette ouverture-prologue, on quitte de nouveau le « fragment-image », une réflexion avec majuscule et point qui élargit ce thème de l’image : des paroles, des éléments de réel, des souvenirs –– s’ils disparaissent avec nous — forment aussi « images »...

 Annie Ernaux reprend alors la suite lancinante des fragments, mais ce ne sont plus (seulement) des images visuelles, plutôt des lambeaux, des blocs, des arrachements...

 très important dans cette proposition : cette phrase « Ni je ni moi. » placée plein texte par Annie Ernaux (quatre mots, neuf lettres) – le côté implacable des images qui forment les fragments les sépare de toute relation en retour avec vous qui les écrivez, c’est ) la fois votre protection, et ce qui vous permet tous les risques plastiques ou syntaxiques...

 deux buts très précis dans cette avant-dernière proposition : un, accentuer votre signature langue, en débarrassant la phrase de son contexte, de l’autorité de sa majuscule de début, en la privant de sa fin, reste une image phrase, basée visuellement sur photographie, affiche, souvenir fixe, mais peu à peu s’en éloignant, et deux recréer, mais devant soi, pour vous seul.e et vos projets extérieurs, ces accroches pour de possibles écriture, bien au-delà de l’entreprise collective des ateliers — et c’est sauvage, et c’est musique, ou parfaitement plastique, mais c’est rythme et lancée qui pourrait ne plus s’arrêter...

 invitation donc faite à lire au moins deux fois ce bref prologue d’Annie Ernaux dans les fiches habituelles ou ci-joint, une fois pour les images et le rythme, une autre fois pour le soubassement par cette structure, le premier et le dernier paragraphe (ceux qui échappent à la forme verset) et celui du milieu qui en est l’inflexion...

 de nouveau en hâte et attente de ce qui va naître de l’atelier !

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 19 décembre 2021
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