outils du roman #13 | le fait que

cycle été 2020, outils du roman



 image haut de page : Jean Hélion.
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#13, le fait que


Résumé de la consigne :

 je n’en mets pas trop long ici, certains participants m’ayant dit qu’ils se contentaient du résumé sans regarder la vidéo !

 et donc même 2 vidéos, puisque ci-dessous une présentation uniquement consacrée au livre de Lucy Ellmann et sa traduction par Claro, avec quelques extraits lus ;

 comme d’habitude, fiche d’extrait (le même passage en français et en anglais) dans le dossier abonnés ;

Enjeux :

 je voudrais surtout qu’on ne prenne pas cette proposition comme un gimmick, ou une écriture à contrainte (je n’ai rien contre, voir ce qu’on peut faire avec le quelqu’un quelque part de Michaux), mais une vraie étape de développement narratif lourd, lesté sans hiérarchie de tous les éléments matériels du monde ;

 qu’au départ on se souvienne bien où on est, d’où on parle : on vient de faire 2 exercices successifs avec pour but de changer la position sujet, que le corps soit le vrai sujet de l’énonciation, et le traditionnel sujet de la narration ce qui est exposé, traversé par le corps ;

 ce n’est pas une demande, mais on peut même repartir de votre texte de la #12 : ce corps immobile, qu’est-ce qui le traverse en lui de la totalité du monde, souvenirs comme tensions au présent, choses graves comme choses parfaitement de détail, et de quoi il est lesté à l’intérieur, de quels conflits, de quelle mémoire...

 dans la vidéo j’évoque le Discours de Stockholm de Claude Simon : son travail sur la simultanéité de tous les éléments, actuels et passé, intérieurs et extérieurs, qui sont notre lot à chaque instant, y compris là en nous-mêmes qui écrivons, dans l’instant même qu’on écrit...

 dans la vidéo, j’évoque aussi la différence entre le travail de Lucy Ellmann, cette femme anonyme, dans une ville ordinaire (quelque part dans l’Ohio), sur la durée d’une journée dans sa cuisine, et qu’il ne s’agit pas d’un flux de conscience à la façon des Vagues de Virginia Woolf ou de Molly Bloom : mais bien tout ce que le temps charrie dans son corps, des oiseaux dehors au cancer surmonté, aux souvenirs liés à sa mère comme au bruit parasite du dérèglement politique... ce charroi est ce à quoi elle fait face, ce qu’en permanence elle repousse...

Une consigne...

 oui, pour une fois une consigne très simple, reprendre à Lucy Ellmann son expression « the fact that », à partir de laquelle elle déploie en une seule phrase son livre de mille pages...

 mais cette humilité à s’en tenir à une proposition aussi simple, si on y arrive (il y aura des exceptions, je sais bien, mais rêvons), c’est aussi ce qui va nous permettre de faire dialoguer tous nos textes sur cette proposition, les lire les uns par rapport aux autres, faire résonner en chaque contribution tous les possibles que constitue l’ensemble des autres contributions...

 et puis justement : porte ouverte à la folie, si c’est la folie du monde — impossible d’épuiser la présence de ce dehors à l’intérieur de nous, donc potentiellement chaque contribution, monobloc d’une seule phrase, fait elle aussi 1000 pages...

 l’idée serait aussi de les rassembler justement dans un long fichier continu et infini, en marquant très discrètement dans cette continuité les changements de locuteurs, ceci aussi étant une incitation à respecter la consigne, en sa simplicité même, on ne pourra pas y intégrer votre texte sinon, et comme incitateur à cette ampliation quantitative... (rien n’empêche d’ailleurs que vous fassiez plusieurs envois, si on amorce vraiment cette marche générale...)

Que j’attends beaucoup de cette proposition ? Je vous le confirme !

 

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 4 septembre 2020
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