pousser la langue #4 | une affinité pour la description

pousser la langue, comme son nom l’indique


 

compléments à la vidéo


 rappel : dans les fiches de l’espace abonné, les extraits concernant Acquaintance with description de Gertrude Stein (en anglais), L’arrière pays d’Yves Bonnefoy et Murs de Vilèm Flusser.

 lire l’ensemble des contributions à la proposition 4, plus résumé de la consigne lors de la session initiale de l’atelier.

une affinité pour la description (Gertrude Stein)


dans la proposition #02, à côté d’adverbes (devant, debout etc.) sont apparus des éléments réels (murs, chaises…), mais explorés en tant que catégorie ; dans la proposition #03, les objets choisis participent d’un environnement électif, qu’il soit autobiographique ou pas – l’idée, pour clore cette mini-série, c’est de se confronter à l’objectivité même d’un élément réel, son arbitraire, mais d’abord ce sentiment de « présence » qu’a tant cherché à dire Rilke (Cahiers de Malte Laurids Brigge).

Alors se saisir d’un élément urbain (ou pas, mais dans le grand dehors du monde, pas dans l’environnement privé), et en faire un objet texte : une chaise, un arrêt de bus, une rampe d’escalier, un réverbère, une porte ou la tôle d’un portail… peu importe ce qui est choisi, mais plutôt l’échelle avec laquelle on en saisit la matière, le détail (voire même : un seul détail….).

Compte plutôt ce que Flusser nomme « ambivalence », la part humaine dans ce qui a permis de le concevoir ou le fabriquer, ce qu’au-delà de l’usage cela interroge de la communauté –- alors pourquoi pas simplement la contrainte d’un mur, sur votre trajet quotidien, ou bien ce que vous avez devant les yeux, là-même où vous écrivez (attention, non pas la table à écrire, mais le coin de trottoir ou le mur de l’autre côté de la rue) ?

C’est l’aboutissement d’une série qui a commencé avec nos « sols » (proposition 1), et qui vise à pousser l’écriture au maximum sur un objet (au sens large, la chaise, le mur comme Cézanne avec ses pommes) qui passera de façon plus diffuse, plus invisible dans le récit –- pour cela que je reparle de La presqu’île de Julien Gracq, mais nous-mêmes alors parfaitement armés pour ces éléments descriptifs qui fileront presque invisibles mais présents, dans le flux du récit.

 

autres billets de cette rubrique
haut de page ou accueil du site

responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 11 juin 2019
merci aux 217 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page