#numérique | la mémoire par le chemin

se souvient-on autrement depuis le numérique ?


Paru dans la revue américaine Site en octobre 2019, merci.

Image haut de page : mémoire & silos, port de Québec, mai 2019.

La mémoire par le chemin


Le cerveau est infiniment plastique. Il se transforme à mesure de ce qu’on lui demande, mais comment saurions-nous l’analyser du fond même de la mutation ou de la transition que nous traversons ? Et si, dans cette transition, au lieu de mémoriser des contenus, nous mémorisons des chemins d’accès à ces contenus, quels dangers, quelles ouvertures ?

Pour les images, par exemple : je suis né en 1953, et j’ai ici les quelques cartons d’archives photographiques laissés par mes grands-parents, puis par mes parents. Dans les deux cas, probablement une archive exhaustive. Moins dans le deuxième, parce qu’avec mes deux frères nous nous sommes débarrassés d’une partie de ces photographies, redondantes ou banales. De combien d’images ma mémoire est-elle aujourd’hui le réceptacle ?

Outre l’amplification matérielle du corpus des images faites, reçues, archivées, j’ai assisté ces dernières années à un événement considérable, quoique discret : l’intégration organique à l’image de ses fonctions de partage, puis le fait que ces fonctions de partage prennent le dessus, en supprimant la pérennité de l’image. Et cela vaut aussi pour l’image animée (quoique la frontière entre les deux, elle aussi, ait été conceptuellement transformée), quand – vidéo ou photo -– la story Instagram s’efface au bout de 24 heures.

L’image est une métaphore commode, parce qu’univers en lui-même séparé du texte. Il faut se reporter au Peintre de la vie moderne de Baudelaire pour de premiers aperçus sur comment la transmission de l’image peut se dispenser d’éléments textuels qui l’accompagnent -– c’est tout récent. Rupture initialement créée par FlickR : l’inauguration d’une base de données collective avec fonctions de partage social. Google (comme Facebook parallèlement) reprennent désormais le dessus en inaugurant des outils de reconnaissance d’images – et pas seulement de visages -– directement depuis l’image même, et non pas les métadonnées qui les accompagnent. Ce qu’il faudrait comprendre, c’est comment ces outils déplacent nos modes d’appropriation de l’image mais aussi de fabrication et conservation des images, en créant dans notre propre cerveau des continents neufs, associés à l’utilisation de ces outils.

Il ne s’agit pas seulement de la transformation d’un corpus au présent : la photographie entre tardivement dans le roman (les 7 000 plaques de verre laissées par Émile Zola, qui n’écrit jamais sur la photographie, ou les 198 occurrences des différents modes de photographie dans À la recherche du temps perdu), lorsque documenter le réel évoqué devient possible en temps réel et sur le même support que la lecture elle-même. Lorsque la Public Library ajoute à ses fonds, en accès libre, 30 000 photographies de New York dans la première moitié du XXe siècle, les usages numériques concernant la documentation du réel associée à un corpus de lecture rejaillissent aussi sur le passé : le Manhattan Transfer de Dos Passos rompt rétrospectivement avec le mode précédent de représentation du roman, la part de réel que nous reconstruisons mentalement pour lire, par exemple, Madame Bovary (qui d’ailleurs ne s’intitulait pas roman mais mœurs de province). Les curseurs même associant dans la littérature réalité et fiction sont affectés.

Et c’est probablement ces fonctionnements qui restent à l’œuvre dans le bouleversement initié, en vingt pauvres petites années, dans notre mémoire du texte.

Ne serait-ce que l’expansion quantitative des flux textuels qui nous traversent. La bibliothèque familiale, les librairies que l’on fréquentait, la presse et les journaux, puis les magazines, et simultanément le grand bouleversement du livre de poche, celui de la publicité imprimée (du moins sont augmentation massive) avant le bousculement induit par la radio, puis par la télévision (le livre de McLuhan, Understanding Media, conçu avant même toute idée de l’Internet, depuis la rupture que constituait l’électricité avec les modes de transformation techniques précédents, garde toute sa pertinence), c’est bien avant Internet que les flux quantitatifs de textes ont commencé d’accroître exponentiellement.

Cela vaut pour le livre, qui a su paradoxalement garder valeur symbolique, alors même qu’affecté pareillement par cette expansion quantitative : autant de livres qui s’ajoutent chaque année par dépôt légal à la Bibliothèque nationale de France, qu’elle ne stocke de livres depuis l’apparition de l’imprimerie jusqu’à l’année 1947.

C’est dans ce contexte que nous avons, pour notre propre échelle biographique, à revenir à nos propres modes de construction mémorielle. Peut-être n’avions-nous pas à nous en préoccuper, puisque le corpus qu’elle concernait était stable, et relativement limité ? Des indices tendent à prouver le contraire : le beau livre de Frances Yates, The Art of Memory, date de 1966, la même année que le McLuhan évoqué plus haut.

Reportons-nous au contexte d’alors : à l’école d’ingénieur, début des années 1970, nous recevions déjà une formation, à la « lecture rapide ». Quoi retenir d’un feuilletage sans lecture linéaire, comment mémoriser la structure en même temps que l’impression générale du texte, cela ne concernait pas seulement les manuels techniques qui en étaient la première cible : c’étaient des ouvrages narratifs qui servaient à l’examen. Qu’il s’agisse de la bibliothèque personnelle (les textes emblématiques qui parlent de son organisation et son rangement – par exemple le fameux Je déballe ma bibliothèque de Walter Benjamin), ou de l’intérieur même d’un livre, la mémoire fonctionnait analogiquement à partir d’un espace à trois dimensions : la place où le livre est rangé dans la bibliothèque, la place dans l’objet livre (début, fin, gauche, droite, haut, bas, épaisseur) associée au souvenir vague d’un passage lu. Dispositifs d’analogie spatiale qui gardent leur pertinence pour nos pratiques de mémorisation aujourd’hui, avant une performance scénique ou pour l’improvisation d’une conférence sans notes, par exemple.

Et c’est bien ce que nous pouvons vivre comme drame, quand cesse, pour la mémorisation du texte, l’objet à huit angles et six faces qui la spatialise.

C’est ce qu’il y a de fascinant, lorsqu’on part à la conquête de tous nos outils annexes de mémorisation : les atlas, et l’index à la fin des atlas ; les dictionnaires, et les citations qu’ils associent à un mot ; les répertoires de concepts, et que nous en disposions autant pour la littérature ou la philosophie que pour les matières scientifiques. Pour moi, la lecture de Montaigne est indissociable de l’énorme index dont je revois encore la reliure verte, et qu’on ne trouvait que dans les bibliothèques publiques ou universitaires.

Dès le départ, Internet a été organiquement un index, a fonctionné comme répertoire. Mieux, le point à partir duquel le répertoire devient le texte lui-même est souvent indiscernable, c’est encore le cas pour les pages que nous faisons émerger dans Google Books. Lors de ma première connexion, en 1996, avec cette révolution qu’était le navigateur Netscape 1.0 (je le cite, parce que le statut du navigateur comme fonction livre, livre infini, ou allégorie concrète de ce que rêvait Borges dans son Livre de sable), Internet était « cherchable » -– néologisme pas très joli en français, quand en anglais searchable a une telle évidence. L’annuaire Yahoo existait déjà. Mais, très vite, le « moteur de recherche » AltaVista devenait un outil complémentaire, attirant notre attention sur le fait qu’une recherche n’est pas un geste neutre, mais un geste contextualisé par l’outil même : ce qu’on suppose de vous-même organisait la suite des résultats de Yahoo. Je me souviens parfaitement, deux ans plus tard, du bouche-à-oreille qui a signalé l’irruption de Google : l’exhaustivité de l’exploration des données disponibles, le classement algorithmique de la pertinence de ces données. La notion de ranking dans la première illusion qu’elle n’était pas marchandise, et que cet enjeu marchand rejaillisse à rebours sur la totalité des résultats à notre requête. On avait dès lors appris à raisonner en écosystème d’outils de recherche, comme voisinaient notre Littré avec le Robert et le Grévisse, ou le dictionnaire d’étymologie, mais Google prenait la part du lion, aussi indétrônable que le logo à la pomme sur nos ordinateurs, en évolution si rapide eux aussi. On dit que l’énergie consommée par chacune de nos recherches c’est l’équivalent du freinage d’une voiture à 70 km/h, s’arrêtant à un feu rouge, je ne sais pas. Par contre, si Google paye 12 milliards de dollars par an à Apple (un chiffre supérieur aux revenus d’Apple Music) pour avoir le privilège d’en être le moteur de recherche par défaut, de quoi devons-nous nous méfier ?

Nos usages du numérique se sont depuis ce temps-là construits rétrospectivement : que les vieux fils de cuivre du téléphone puissent, avec l’ADSL, révolutionner la vitesse de débit, nous ne l’avions pas anticipé. Que le multi-fenêtrage de l’écran (alors que nos usages traditionnels, lire un livre à une terrasse de café tout en prenant des notes et tenant une conversation, nous n’avions pas à les analyser comme tels). Se remémorer combien l’apparition de l’iPad, en 2010, déplaçant le rapport corps-machine, semblait concrétiser un rêve, à qu’à dix ans de distance c’est le téléphone connecté qui l’a remplacée.

La mémoire n’a jamais été un absolu, ni instrumentalisé, ni historicisé. Si nous n’avons aucune possibilité d’analyser en direct la transformation de nos possibilités mémorielles, nous pouvons en convoquer l’histoire précise des usages, ou des paradoxes.

À se reporter (et c’est aussi fonction de la généralisation des accès wifi, de la transformation des normes téléphoniques avec 3G puis 4G), à la mesure de nos usages de lecture. Ce que les e-mails ont hérité du courrier postal, ce que les réseaux sociaux ont hérité de nos usages du téléphone ou du café, ce que nos consultations d’articles, blogs, sites, journaux ont remplacé la façon dont Lovecraft et ses amis new yorkais, en 1925, se partageaient les rouleaux de bois avec le journal du jour enroulé. C’est l’histoire simultanée d’une perte et d’une invention : j’ai dans mon ordinateur, transportés d’une machine à l’autre au cours des années, une réserve d’articles, rapports, documents que je ne consulte pratiquement jamais (c’est si peu d’espace disque trente ans d’accumulation de textes, par rapport à une seule photographie ou vidéo), et bien longtemps que je n’y ajoute plus. J’avais aussi quelques milliers de titres musicaux, et maintenant je privilégie le streaming, quitte à payer chaque mois son écot à Spotify. La perte, c’est que nous ne constituons plus de bibliothèque hiérarchisée, pérenne et individuelle de nos lectures (même le journal local, du temps de mes grands-parents, ils en découpaient des articles, le passaient à la voisine après lecture). L’invention, c’est qu’au souvenir précis de la lecture effectuée, nous avons arbitrairement, pragmatiquement appris à mémoriser le chemin qui nous y menait. Nous revoyons même vaguement la charte graphique du site où nous avons lu ce texte. Nous avons retenu le nom de la personne qui l’avait signalé sur Twitter ou Facebook. Nous avons inconsciemment, à mesure même de notre lecture, appris à remplacer le transfert de la source même par les quelques mots-clés, même intuitifs, même imparfaits, qui permettront de retrouver précisément ce texte via le moteur de recherche du journal, ou de la bibliothèque. La mémoire par le chemin a remplacé la mémoire par analogie spatiale.

Paradoxe : à partir de 2008, et pour cinq ans environ, j’ai participé de l’engouement pour les « liseuses » de type Kindle, outils quasi passifs du point de vue de la navigation Internet, mais offrant le confort de vision du livre imprimé. La situation est complexe : avec le Print On Demand, notamment, mais aussi avec l’ampleur et la disponibilité de plateformes comme Amazon (y compris pour le livre d’occasion), la numérisation de l’édition se parachève, et fait du livre papier le terminal ultime de son processus, là même où on aurait cru lui tourner le dos. Mes usages sont mixtes : pour la concentration (peut-être même pas pour une question d’ergonomie, peut-être plutôt pour gérer mon rapport connexion-déconnexion) je lis le livre imprimé, et continue d’agrandir matériellement ma bibliothèque. Par contre, j’ai désappris la mémorisation analogique : si je cherche à retrouver un passage, un thème, dans Proust ou Montaigne, ou Saint-Simon, c’est l’application Kindle ou iBooks que j’ouvre, et je fouille les occurrences d’une bibliothèque numérique que je n’ai jamais cessé non plus de cultiver. Le petit bouton « recherche » du livre numérique va me permettre de visualiser non pas sa structure, mais le chemin d’occurrences de ce mot ou ce thème. Pour enseigner, j’envoie plein écran mural la page que je commente. Ce n’est pas sans poser problème : disposer de l’œuvre de Henri Michaux, de celle de Julien Gracq, deux exemples au centre de ma propre démarche, suppose de disposer (ou de se constituer soi-même) des versions numériques clandestines.

Le mode de visualisation par occurrences, ou table des matières numériques, a remplacé irréversiblement pour nous le feuilletage de l’ouvrage papier, non interactif. Alors, dans le moment de l’écriture, quand nous assemblons notre texte, son architecture, en quoi le mode rétrospectif de navigation à l’intérieur du texte va influer notre façon de construire ? On sait l’analyser pour la plupart des figures passées de la littérature, du roman épistolaire au roman-feuilleton : mais comment le saurions-nous pour nous-mêmes ?

Paradoxe, quand nous avons besoin d’y réfléchir, c’est encore dans la littérature pré-web que nous allons en porter le chantier. Par exemple, les notations sérielles dans le Journal de Franz Kafka. Par exemple, la gestation par cercles concentriques, plutôt que linéaire, des livres d’Henri Michaux. Ou la contrainte de la publication magazine dans la littérature américaine, de Poe à Lovecraft. Autre corollaire : l’histoire du livre est désormais indissociable de l’histoire des formes littéraires, mais c’est encore un combat. On apprend à nos étudiants la similarité de code entre un PDF impression et la composition d’un site web, ce qu’on nomme « le livre comme base de données ». Et que dans l’epub, autant que dans le PDF, existe un fichier distinct portant les indications d’assemblages structurels : à vingt ans de la naissance de Google, nous avons appris à intégrer même dans le geste d’écriture (qu’on utilise un traitement de texte classique comme Word ou un traitement de texte « base de données » comme Scrivener ou Ulysses, qui a ma préférence), ce qui sera l’ancrage, voire le moteur de recherche interne qui est notre outil de parcours du web, donc un de nos outils de lecture. Combien de fois, ayant besoin de revenir à mes propres archives, j’utiliserai le petit moteur Google intégré à mon site pour pallier à ma propre mémorisation de mon travail personnel ? Et qu’est-ce que notre ordinateur personnel, sinon l’emballage plastique de son dictionnaire UNIX, et la petite case de recherche interne s’affiche en haut de toute nouvelle fenêtre qu’on ouvre, l’ordinateur devient lui-même moteur de recherche autant que stockage d’information. Peu importe si la critique dite génétique ne dispose plus de brouillons comme ceux de Flaubert ou de Proust : pour comprendre la genèse de l’invention littéraire, nous disposons de dispositifs d’analyse contextuelle bien plus larges, et passionnants.

Un autre paradoxe, c’est de déplacer en amont les bassins de contenu qui sont comme l’aquarium ou l’écosystème de ce que notre mémoire infiniment parcourt, inventorie, reclasse et se rend à elle-même convocable. Ainsi, la valeur symbolique associée au livre en a fait le socle des grandes bibliothèques, et la masse des autres documents archivés est classée dans ce qu’on nomme « les éphémères ». On continue d’énoncer des clichés du type : pendant la Révolution française, la littérature s’est tarie. Il a fallu le travail de Walter Benjamin dans son Passagenwerk, les milliers de fiches accumulées à la Bibliothèque nationale avant l’invasion hitlérienne, pour qu’un lien fondateur soit tissé entre ces « éphémères » et une suite de concepts essentiels pour l’histoire du XIXe siècle, ce qui touche aux foules, aux barricades, aux phalanstères, à l’image photographique, à la publicité, la typographie et autres. On explore et respecte autrement, désormais, les gigantesques dépôts de ces « éphémères » pour tout ce qui concerne les années révolutionnaires, y compris dans ce qui n’a pas laissé d’archive directe (les prises de parole, qui sont désormais archivables, par exemple). Comment alors transposer cela de façon projective pour les archives que nous constituons pour notre présent, quand le livre est encore dépositaire de cette valeur symbolique héritée, mais vidée par ses usages marchands, ses fonctions de divertissements, et que nous ne disposons pas des mêmes outils mémoriels pour analyser par exemple l’importance des blogs durant une décennie (2004-2016 ?), la part créatrice et critique portée par des réseaux comme Twitter et Facebook dans une phase ultérieure, ou ce qui s’amorce aujourd’hui dans le recours massif à YouTube comme lieu d’intervention ou de transmission littéraire, sans parler de ce qui naît du côté des podcasts, quand nous ne savons archiver encore que les radios, puisque depuis presque un siècle elles avaient le monopole technique de ces diffusions sonores ?

Et si cette bascule matérielle nous induisait à revenir aussi sur les fonctionnements physiologiques les plus élémentaires de la lecture elle-même ? L’imprimerie a détrôné violemment l’argumentation et la sophistique par la diffusion massive de ses objets typographiés. Mais il a fallu les Encyclopédistes, deux cents ans plus tard, pour que la pensée typographique soit analysée en tant que saisie graphique : normes sur les marges, sur la longueur des lignes pour que le balayage de l’œil saisisse une structure, un ensemble de lignes, et recontextualise à mesure la progression linéaire du discours qui s’énonce. La reproduction technique de l’image, à mesure que la presse a su se l’approprier (en 1925, première transmission simultanée d’une image pour reproduction dans plusieurs journaux à l’échelle du continent américain), a progressivement fait passer ce fonctionnement de la lecture dans une pensée graphique comme premier par rapport à la lecture typographique. Avec le web, ce fonctionnement s’est accentué, en ajoutant la mobilité permanente de la page (notre geste de la faire glisser, de l’élargir ou la comprimer), et la possibilité d’un changement contextuel de la page, dans la même continuité de lecture, par la pression sur le lien hypertexte : la mémoire gestuelle, et la mémorisation instinctive de ces contextes, devenant première par rapport à la mémoire des contenus. Et rien n’aurait changé, dans ce déplacement si récent, de ce processus visuel d’une saisie graphique séquentielle (l’œil isole un fragment de page, quatorze à seize fois par secondes, le mental réorganise une progression linéaire du lire typographique par comparaison des éléments stables de ces suites d’images), quand nos gestes déplacent ce contexte graphique à mesure même de la progression de notre recomposition linéaire, ce qu’on nomme lire comme lorsque le discours était d’abord progression linéaire d’une phrase ? Quel miracle, là encore, que des pages entières de À la recherche du temps perdu, écrites il y a un siècle, nous en donnent partiellement la grammaire.

En chaque pic d’une période de transition ou mutation, nous redevenons le premier inconnu à nous-mêmes. Nous sommes directement confrontés au fait que ces transformations ne révéleront leurs enjeux de fond que rétrospectivement, trop tard pour nous-mêmes. Est-ce une chance, ou juste un péril ?

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 6 juin 2019
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