H.P. Lovecraft | L’ombre qui prit Innsmouth, §158

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, en présentation bilingue


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I did not undress, but decided to read till I was sleepy and then lie down with only my coat, collar, and shoes off. Taking a pocket flashlight from my valise, I placed it in my trousers, so that I could read my watch if I woke up later in the dark. Drowsiness, however, did not come ; and when I stopped to analyse my thoughts I found to my disquiet that I was really unconsciously listening for something — listening for something which I dreaded but could not name. That inspector’s story must have worked on my imagination more deeply than I had suspected. Again I tried to read, but found that I made no progress.


Je préférai ne pas me déshabiller, et lire jusqu’à ce que m’endorme, en conséquence m’allongeai en retirant seulement mon manteau, mon faux-col et mes chaussures [1]. Sortant une lampe de poche de ma valise, je la plaçai dans une poche de mon pantalon, pour pouvoir lire l’heure à ma montre si je me réveillai dans le noir. Mais je ne m’endormais pas ; et quand je cessai d’analyser mes pensées, je trouvai que mon inquiétude venait de que j’écoutais inconsciemment quelque chose – j’écoutais quelque chose que je craignais mais ne pouvais nommer. Cette histoire à propos de l’inspecteur avait fait son nid dans mon imagination plus profondément que je ne l’aurais pensé. Et si j’essayai de lire de nouveau, c’était toujours les mêmes mots.

[1N’en rien inférer pour le narrateur : le faux-col (ou simplement « col ») est d’usage courant, Lovecraft en note scrupuleusement la taille dans ses agendas avec celle des chaussures et sous-vêtements.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 31 décembre 2017
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