H.P. Lovecraft | L’ombre qui prit Innsmouth, §105

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, en présentation bilingue


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« When it come to matin’ with them toad-lookin’ fishes, the Kanakys kind o’ balked, but finally they larnt something as put a new face on the matter. Seems that human folks has got a kind o’ relation to sech water-beasts — that everything alive come aout o’ the water onct, an’ only needs a little change to go back agin. Them things told the Kanakys that ef they mixed bloods there’d be children as ud look human at fust, but later turn more’n more like the things, till finally they’d take to the water an’ jine the main lot o’ things daown thar. An’ this is the important part, young feller — them as turned into fish things an’ went into the water wouldn’t never die. Them things never died excep’ they was kilt violent.


« Quand ils leur parlèrent de s’accoupler avec ces poissons à l’allure de crapaux, les Kanaks reculèrent, mais ils apprirent quelque chose qui fit pencher la balance autrement. On dit que les humains ont une genre de relation avec les bêtes de la mer – que tout ce qui est vivant est venu de la mer autrefois [1], et qu’il ne fallait pas grand-chose pour qu’ils puissent y retourner. Ces choses ont dit aux Kanaks qu’en mêlant leurs sang ils auraient des enfants qui sembleraient d’abord humains, mais ressembleraient plus tard à ces choses, avant de finalement retourner à la mer pour rejoindre les autres au fond. Mais c’est ça le côté important, mon gars – ceux qui seraient revenus à l’état de poisson et seraient retournés au fond des eaux, ils ne mourraient jamais. Ces choses ne meurent jamais, sauf si c’est par violence.

[1On rappelle qu’encore en 1925 un important procès avait eu lieu dans un État du Sud des U.S.A. parce qu’un enseignant y avait défendu les thèses de Darwin.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 26 décembre 2017
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