H.P. Lovecraft | Ténèbre sur Innsmouth, §49

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, présentation bilingue


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It was a town of wide extent and dense construction, yet one with a portentous dearth of visible life. From the tangle of chimney-pots scarcely a wisp of smoke came, and the three tall steeples loomed stark and unpainted against the seaward horizon. One of them was crumbling down at the top, and in that and another there were only black gaping holes where clock-dials should have been. The vast huddle of sagging gambrel roofs and peaked gables conveyed with offensive clearness the idea of wormy decay, and as we approached along the now descending road I could see that many roofs had wholly caved in. There were some large square Georgian houses, too, with hipped roofs, cupolas, and railed “widow’s walks”. These were mostly well back from the water, and one or two seemed to be in moderately sound condition. Stretching inland from among them I saw the rusted, grass-grown line of the abandoned railway, with leaning telegraph-poles now devoid of wires, and the half-obscured lines of the old carriage roads to Rowley and Ipswich.


Ç’avait été une ville de bonne taille, aux bâtiments serrés, mais la pénurie de vie visible était de mauvaise augure. Des cheminées d’usine boiteuses à peines si on apercevait un filet de fumée, et les trois grands clochers dénudés se détachaient sur l’horizon de la mer. Le sommet de l’un d’eux s’écroulait, et des trous noirs marquaient sur les deux autres l’emplacement des anciennes horloges. Et l’entrêmelement des toits pointus blottis les uns sur les autres, d’où se détachaient des pignons anguleux, confortaient clairement l’idée d’une décadence véreuse alors même, tandis que nous continuions de descendre la route en pente, que je pouvais en discerner de nombreux qui s’étaient effondrés. On reconnaissait encore quelques grandes bâtisses carrées d’époque Régence, avec leurs toits en croupe, leurs coupoles et les « balcons des veuves ». Elles étaient pour la plupart à bonne distance du rivage, et une ou deux semblaient s’être préservées en bonne condition. Et s’enfonçant vers l’intérieur, juste devant elles, j’aperçus les rails rouillés et envahis d’herbe de l’ancienne ligne de chemin de fer, avec ses poteaux télégraphiques prêts à tomber,n penchés et dépourvus de câbles, et au loin la trace presque indiscernable des vieilles voies de charroi vers Rowley et Ipswich.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 18 décembre 2017
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