
François-Marie Deyrolle (L’Atelier contemporain) fait revivre les notes secrètes de Bonnard
lectures à la lampe de poche, série
Qui d’entre nous pour ne pas savoir combien Bonnard, après Cézanne, fabrique l’histoire de la peinture, et notre oeil du même coup ? François-Marie Deyrolle est éditeur depuis longtemps, mais il y a seulement quelques mois que L’Atelier Contemporain a pris la suite de Deyrolle éditeur, avec une poignée de livres d’excellence, dont la Correspondance Valère Novarina et Jean Dubuffet, ou le très beau Ricordi de Christophe Grossi
. Et voilà un vrai brûlot. Sur les pages de son agenda compte-jours, où il ajoute mention de la météo, pluvieux, beau, froid, et en pleine traversée des années troubles (cela va de 1930 à 1946 : quelle légitimité y a-t-il à parler couleurs et chevalet fin 1944 ou début 1945 ? C’est pourtant là, dans ces notes griffonnées avec ses esquisses, comme chacun de nos étudiants d’école d’art en tient, qu’il écrit :
« Les stations de rêverie comme le chat,
le sommeil entre les exaltations comme le chien. »
Ou bien, le lendemain :
« Celui qui chante n’est pas toujours heureux. »
Et puis que vient cogner une phrase-aphorisme comme :
« Il ne s’agit pas de peindre la vie, il s’agit de rendre la peinture vivante. »
Deux beaux et forts textes d’introduction d’Alain Lévêque et Antoine Terrasse (l’auteur de Bonnard : la couleur agit), et tout le soin apporté par l’éditeur aux fac-simile de ces pages du petit agenda carré... C’est sur l’universel qu’on réfléchit, et c’est bien rare.
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– illustrations haut de page : 2 pages annotées et crayonnées de l’agenda de Bonnard, © L’Atelier contemporain, 2015.
1ère mise en ligne et dernière modification le 10 février 2015
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