#WIP4 | lentement mais sûrement

construire l’espace abonné : un autre type de contrat


En créant un espace réservé abonnés, ce que je cherche c’est un autre type de relation – celui que moi-même je cherche sur le web et m’induit à soutenir telle ou telle démarche.

Et prolongement logique de tout ce qu’appris pendant ces 5 ans avec publie.net, qui maintenant vogue son chemin avec nouvelle équipe. Cette logique :

 la lecture directe en ligne sur le site continue de progresser qualitativement. Être très attentif à comment par exemple les quotidiens de la presse US proposent des textes longs, transférables hors ligne vers Kindle ou iPad. Ou ce qu’élaborent les nouvelles revues à graphisme très soignés, associant images, textes, son – une nouvelle étape qui s’amorce pour des narrations directement liées à ces nouveaux agencements de médias.

 dans un contexte où c’est l’existence même de l’écran qui devient soluble à moyen terme, affronter en continu la limite ergonomique entre le cadre de l’écran et la structuration des pages, la navigation. L’atelier invisible du site, c’est cette réflexion à sans cesse affiner, déplacer, reconstruire pour la présentation et la mise en page. Effort parfois harassant, mais artisanat indispensable, et nous sommes bien des blogueurs accrochés à cette réflexion code en main.

 un autre type de relation auteur-lecteur (et parfaitement réciproque, pour les blogs et auteurs que je lis sur web) : abonnement qui m’est vital pour tenir la machine à jour, mais la réciproque d’une mise à disposition large et pérenne (téléchargez si vous voulez, ne vous encombrez pas pour autant, tout reste là !) de versions numériques de textes publiés, de travaux en cours, d’archives et podcasts...

 le site bien sûr reste largement ouvert aux visites [1], et même les pages que je considère comme des ressources professionnelles (ateliers d’écriture par exemple) sont consultables, archivées par les moteurs de recherche (ISSN intégré dans le « head »), mais un confort spécifique pour l’accès abonnés.

 que lisons-nous et comment lisons-nous : beaucoup de paradoxes dans la phase que nous traversons. On continuer de voir de plus en plus de « liseuses » dans trains et métro, je maintiendrai donc la mise à dispo de versions epub, et je prendrai le temps de les soigner, toutefois sur des principes beaucoup plus simple que l’intervention hautement qualifiée qu’exigeait publie.net. Mais nous écrivons d’abord... pour l’ordi. La masse des lectures c’est laptop et iPad, ou autre tablette : l’évolution des navigateurs a permis un retour en confort du bon vieux PDF... à condition bien sûr qu’on l’ait préparé sur son InDesign avec un minimum de respect de ce qu’est le métier de composition. Sauf à résultat simplement calamiteux, du grisâtre à interligne et marges en siège de WC, polices en plastique, césures à faire honte etc, et ça pollue le web autant que les publicités qui mangent tant de sites nous rendent service à nous, qui nous en dispensons. Ce travail j’y ai d’autant plus goût que l’écran nous appelle à cette démarche de qualité, qu’on est régulièrement époustouflé à telle ou telle réalisation. Je n’irai pas vite mais ce sera continu, jusqu’à ce que l’abonnement soit un simple pass vers la totalité de mes archives parution...

Alors cette semaine, en WIP (le bon vieux work in progress), la traduction en cours des Fictions du corps de Malt Olbren, version PDF accompagnera l’évolution. La mise à dispo d’archives epub de livres dont j’ai gardé les droits numériques, et qui continuent d’être disponibles sinon, via publie.net, sur l’ensemble des librairies numériques (Daewoo, Limite, Autoroute, Prison [2]...). Des archives PDF de textes qui peuvent simplement représenter un intérêt de consultation et de travail, l’importance de défétichiser tout ça. Évidemment un contrat de confiance tout simple et sans intermédiaire, qui rend caduque toutes ces histoires de verrous, DRM, emmerdements juridiques et légaux liés au droit d’auteur bien cahotant de partout, accès mondial autorisé (les livres numériques Fr ne sont pas distribués aux US...). Et c’est tout ça qui me donne la bonne énergie.

Très heureux de voir que de nombreux blogueurs compagnons de route prennent des chemins sur d’autres paramètres d’exploration, mais similaires quant à la réflexion sur l’ergonomie de la préparation InDesign ou epub (eh non, suffit pas d’un coup de Sigil ou Calibre...), d’une réflexion sur la nature de l’échange hors commercialisation décalquée de l’univers du livre traditionnel, et bien sûr ça se reconnaît tout de suite, les ceusses qui mettent la main dans le code – ce qui n’est pas compliqué d’ailleurs, et toujours la joie de ces incessants partages web, outils, astuces... Et peu d’entre nous à avoir le loisir de ne pas penser à la partie économique de ce que nous investissons dans cette recherche.

Même si j’ai la chance qu’en plus, de mon côté, ça recoupe l’univers boulot des ateliers et studios transdisciplinaires que nous menons en école d’art, cette semaine aura aussi été pour moi la séparation de l’ensemble des chroniques, portraits et infos Cergy avec le lancement de cergyland.fr... Tout cela prend cohérence.

Dans les prochaines semaines, reprise du projet nerval.fr qui était ces jours-ci en piste d’attente, et reprise des mises en ligne fiches ateliers d’écriture avec priorité abonnés. Rien d’autre à faire ? Non. Ou rien de mieux, en tout cas.

[1Pour le mois de janvier, décompte fait des accès moteurs de recherche, surtout des robots spammeurs détournés par CloudFlare, 34 235 visiteurs uniques, qui ont consulté 247 531 pages.

[2Pour le format epub, si vous lisez sur ordi et non sur iPad ou autre tablette, pensez à charger le plugin epubReader sur Firefox, ou son équivalent pour Chrome.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 8 février 2014
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