Cergy | complément cours Baudelaire

pour accompagner le cours du mercredi semaine B


sera complété progressivement (plus liens et ressources num ici et sur l’Intranet) jusqu’au mercredi 10

 

plan de cours



 au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau : statut du nouveau, l’impératif du moderne

 #bio #rapido : le père peintre, son décès et son héritage, présentation de Mtre Ancelle et du général Aupick, l’embarquement Maurice

 #genèse : le 1/2 tour à Maurice, la lettre à Bordeaux, et la mer comme statut permanent ds l’oeuvre, de l’Albatros des débuts au Voyage de la fin

 #bio : Pimodan, l’île St Louis, le dandy (Benjamin : les tortues dans les passages), la canne à pommeau d’ivoire, le haschich (Les paradis artificiels pour ne plus en parler après)

 #genèse : la poésie comme projet, lettre à Hugo, l’impossibilité de casser le territoire classique, quelques poèmes du début – le territoire poétique comme intention : le mental se parlant lui-même (mais cette énonciation pas encore renversée comme incipit)

 #bio : la mise sous tutelle à 24 ans, en 2 ans a dépensé 1/3 de son héritage, mais quand il mourra en restera la moitié

 #genèse : bien comprendre les Salons – le statut du poète est celui de la Révolte (une des sous-partie des Fleurs a ce titre), les poèmes ne lui permettent pas encore d’accéder à cette inscription, en tant que territoire, matière ou symbole, elle se construira théoriquement par la suite des Salons, les appréhender non pas comme série alimentaire parallèle à l’oeuvre principale, mais comme son atelier – il s’agit d’une ligne auto-réflexive qui va accompagner tout le mouvement Baudelaire, avec les 2 textes majeurs qui n’interviendront que juste au bord des Fleurs pour Le peintre e la vie moderne et le texte important sur Delacroix : ce qu’il y a d’accompli par le peintre bouscule la façon dont le monde construit ses représentations, est-ce qu’on accorde le même droit ou la même force au poète ? – mais dyschronologie qui s’amorce dès les premiers Salons

 #digression (brève) pourquoi Baudelaire ne peut-il comprendre la photographie (Gustave Le Gray en contrepoint) alors même qu’on le photographie lui ? partir de cette incompréhension matricielle pour poser la fulguration du Peintre de la vie moderne foule, esquisse, transmission, image/récit

 #genèse : l’ébranlement Poe – intuition de langue ds un fonctionnement autonome, qui n’est pas poussé à son terme, et pourtant ds côté pas central de Poe, la série des Dupin – traduire sans connaître la langue : mais pourquoi B ne voyage-t-il pas ?

 #digression nécessaire repositionnement de Poe : Maelstrom, Manuscrit ds 1 Bouteille, Puits et Pendule, rapport ville américaine et imaginaire européen (se rejoue aussi chez Lovecraft), l’imbrication essentielle chez Poe du rapport fiction/mode de publication, le contexte global du magazine comme représentation du réel et sa transgression – la prose comme lyrisme au-delà du vers : Usher – la prose comme aventure dans l’inconnu du monde : Poe formule l’expansion de l’univers – la contrainte faite à Baudelaire : laisser les droits à Michel Lévy pour 5000 Fr

 #genèse : insémination du projet poétique par les métaphores et l’hypnotisme de Poe, de l’homme des foules ouvrir les Fleurs du Mal à la ville, les Tableaux parisiens – en quoi l’écriture des Spleens – dire le mental : lettre à Hugo de déc 1859 : « ce qui était important pour moi, c’était de dire VITE tout ce qu’un accident, une image, peut contenir de suggestions », la vitesse comme principe de perception et d’énonciation (Balzac ds Louis Lambert : « toute poésie procède d’une rapide vision des choses »), et notion d’accident, relier à Benjamin commentant Un éclair, puis la nuit...

 #digression enjeu spécifique de la transformation hausmannienne dans le chamboulement littéraire : la Cousine Bette, la Fille aux Yeux d’or, Baudelaire lecteur de Balzac, perspective Paysan de Paris, le schéma hausmannien encore présent dans les schémas d’aménagement type la Défense ou idée de "ville nouvelle" façon Cergyland, pourquoi Benjamin ici est central et pourquoi Baudelaire central pour Benjamin (y compris via ce qu’Adorno ne pouvait pas comprendre), l’enjeu aux actuels récits post-hausmanniens (de Manhattan Transfer à Ginsberg), et pourquoi la relecture de Baudelaire est ici aussi productive : y a-t-il une possible lecture non hausmannienne de Baudelaire ? [1]

 #bio 1ère publication des Fleurs, sur quoi le procès du procureur Pinard, lien avec l’attaque contre Bovary, Épaves et Fleurs 2, l’oeuvre qui ne pourra jamais être remboîtée ni complète

 #genèse la prose comme horizon de ce que n’atteint pas le vers en sa contrainte : le projet de préface [2] à réédition des Fleurs et la préface aux Poëmes en prose, le choix du merveilleux nuages comme texte inaugural – les performances textuelles : le vitrier (couleur, destruction, la rue), l’horizon urbain et la récurrence de la ville comme lieu de rassemblement de l’oeuvre éclatée – l’échec de la prose Baudelaire : Illuminations et Maldoror comme réalisation de ce que Baudelaire ouvre, sa référence à Aloysius Bertrand comme limite préalable – mais Rimbaud repartira autant de Balzac que des Fleurs, pas de postérité pour Poëmes en prose : l’achèvement baudelairien de la prose reste dans la trad de Poe, en amont des Fleurs – une preuve et une contradiction : mais pourquoi Baudelaire n’a-t-il pas osé publier Symptômes de ruine [3] ?

 #digression, mast : les 32 adresses parisiennes de Baudelaire, sa bibliothèque revendue par le frère de Jeanne Duval, sa haine des tables et la composition en marchant, la masse de la Correspondance comme instance de l’atelier auteur : on n’écrit les rêves qu’à condition de les envoyer (le bouquin de Butor) – un cas particulier : l’élégie des chapeaux, caractère hétérogène de l’atelier pré-poème, listes, description (voir aussi l’inabouti cour des messageries), documentation et bribes orales, dessins - pardoxe que le vieux Hugo, après la mort de Baudelaire, et qui lui avait répondu une niaiserie à la réception des Fleurs (« Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit. ») ira sans doute plus loin que lui dans le rapport poésie à description d’un moment d’intensité mentale, dernière étape avant la bascule Artaud

 #bio Baudelaire, la fin, l’hospice gratuit et les crénom

 

ressources numériques


 BNF Gallica, Fleurs du Mal, important suivre éditions originale et historiques, comment la typo interfère avec compo – inclut téléchargement epub
 autres textes Baudelaire, très complet, le plus simple et plus fiable, voir WikiSource/Baudelaire, notamment Le peintre de la vie moderne, Conseils aux jeunes littérateurs, Poëmes en prose, inclut aussi une partie de la Correspondance
 Edgar Poe traduit par Baudelaire, et notamment les titres cités plus haut, voir WikiSource/Poe :
 une chronologie contextualisée de Baudelaire, à faire coïncider (ou pas !) avec mon découpage ci-dessus (question adventice, c’est ce genre de développement qui pourrait servir d’éval : les étapes de genèse d’une oeuvre correspondent-elles nécessairement aux étapes biographiques de l’auteur ?)
 BNF Gallica, témoignages sur vie de Baudelaire par Asselineau et Champfleury
 essentiel : le texte de Proust sur Baudelaire
 Intranet(usage perso uniquement) : Blanchot : « L’échec de Baudelaire » (repris de La part du feu commandé pour Centre de doc) – Walter Benjamin : texte français sur Baudelaire

 

bibliographie


 biographie de référence : Claude Pichois
 indispensable : le Charles Baudelaire, un poète à l’apogée du capitalisme de Walter Benjamin, prolonger par Paris, capitale du XIXe siècle si vous n’avez pas fréquenté (présent au centre de doc)
 pistes transversales Laure Murat, La maison du docteur Blanche, sur traitement social psychiatrie et syphillis

[1à noter que dans la lettre à Hugo, 13 déc 1859, il intègre le paysage de grandes villes comme genre, sans schéma d’organisation – une collection – mais sans aucune référence au moderne :« mais aussi un genre que j’appellerais volontiers le paysage de grandes villes, c’est-à-dire la collection des beautés et des grandeurs qui résultent d’une puissante agglomération d’hommes et de monuments, le charme profond et cmpliqué d’une capitale âgée et vieillie dans les gloires et les tribulations de la vie ».

[2Que la phrase poétique peut imiter (et par là elle touche à l’art musical et à la science mathématique) la ligne horizontale, la ligne droite ascendante, la ligne droite descendante ; qu’elle peut monter à pic vers le ciel, sans essoufflement, ou descendre perpendiculairement vers l’enfer avec la vélocité de toute pesanteur ; qu’elle peut suivre la spirale, décrire la parabole, ou le zigzag figurant une série d’angles superposés ;

[3Symptômes de ruine. Bâtiments immenses. Plusieurs, l’un sur l’autre. Des appartements, des chambres, des temples, des galeries, des escaliers, des coecums, des belvédères, des lanternes, des fontaines, des statues. – fissures. Lézardes, humidité provenant d’un réservoir situé près du ciel. – Comment avertir les gens, les nations ? Avertissons à l’oreille les plus intelligents.
Tout en haut, une colonne craque et ses deux extrémités se déplacent. Rien n’a encore croulé. Je ne peux plus retrouver l’issue. Je descends, puis je remonte. Une tour labyrinthe. Je n’ai jamais pu sortir. J’habite pour toujours un bâtiment qui va crouler, un bâtiment travaillé par une maladie secrète. – Je calcule, en moi-même, pour m’amuser, si une si prodigieuse masse de pierres, de marbres, de statues, de murs, qui vont se choquer réciproquement seront très souillés par cette multitude de cervelles, de chairs humaines et d’ossements concassés. – Je vois de si terribles choses en rêve, que je voudrais quelquefois ne plus dormir.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 octobre 2013
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