la ville, la mer et le fantastique : Berit Ellingsen "Une ville vide"

un livre étonnant sur la ville, entre mer et montagne sous les ciels du nord



 

note du 26 novembre 2013
J’ai vécu plusieurs mois avec ce livre entêtant, où chaque séquence s’organise autour d’une énigme où se relient la ville, les secrets de la ville, la mer et les ciels de mer, et l’aventure intérieure, ce qu’on pousse aux limites pour accéder à soi-même.

Et puis on arrive au bout, on polit longtemps, peut-être plus que pour soi-même – contrainte d’exactitude, de respect des rythmes et des silences, d’une certaine façon de tenir la couleur, l’image...

N’empêche, il est là, dans son propre temps. Je sais qu’il fait son chemin par d’autres, d’autres lectures, d’autres voix... Ne l’oubliez pas ! J’oserais suggérer aussi que, si vous l’offrez, c’est cette singulière voix de Stavanger en Norvège dont vous pousserez la discrétion et le silence...

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note du 22 juin 2013

Un roman étonnant, 76 séquences qui sont chacune autant d’expérimentations intérieures, à fleur de ville, d’un narrateur qui vient de démissionner de son travail et cherche à reprendre possession de lui-même. Mais une ville du nord, entre mer et montagne, et dans une réalité prête à chaque instant à basculer vers le fantastique.

Une Norvégienne d’origine coréenne, écrivant ses fictions en anglais : et c’est cela qui nous parle pour entrer dans la réalité d’aujourd’hui.

On vous remercie de faire le meilleur accueil à ce livre qui inaugure nouvelle maquette de notre collection publie.monde.

 

qui est l’auteure ?
Berit Ellingsen vit à Stavanger, en Norvège. Elle écrit des articles scientifiques en norvégien, mais écrit ses fictions en anglais, et publie aux USA.

Elle vient de faire paraître Beneath the liquid skin, un monde de récits animés d’un étrange fantastique, qu’on pourra mesurer à Dans le blanc, qui en est extrait.

Du premier livre de Berit, c’est le titre qui m’a attiré d’abord : The empty city, sous-titre a story about silence. J’ai découvert un diptyque de 76 séquences brèves. Un personnage quitte son travail, se réfugie dans l’appartement qu’il occupe en haut d’une tour moderne mais banale, et utilise la ville comme autant de prismes d’expériences sur ses sensations pour partir à la rencontre de lui-même. Une écriture extrêmement précise des mécanismes intérieurs, mais surtout de cette ville dont chaque fois on se saisit d’une parcelle comme sur-éclairée, découpée, défi géométrique et abstrait.

Une proximité forte aux Villes invisibles de Calvino, par les séquences comme par ces incursions chaque fois dans un monde qui semble se recomposer en entier depuis le fragment considéré.

Quand j’ai commencé à traduire, j’ai été amené, par réflexe, à interroger Berit sur d’où elle sortait, cette ville, si c’était la sienne. Il y a, oui, ces ciels du nord extrême, cette montagne qui tombe raide dans la mer omniprésente. Mais les sources sont bien plus diverses, partent du rêve, d’images ou de représentations qu’elle se fait d’autres villes, comme Vancouver.

The empty city est le premier livre dont publie.net a acquis les droits étrangers, et j’espère boucler cette traduction au printemps. Première fois pour moi, de me saisir en tant que traducteur d’un texte contemporain. Le fait que Berit écrive dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle me facilite sans doute l’approche. Mais la précision des images, des cinétiques, des couleurs, le mouvement intérieur qu’accomplit chaque séquence le personnage vers lui-même m’oblige à traiter chaque séquence comme un récit complet, avec ses lois narratives et son univers plastique.

Merci à Berit Ellingsen de sa confiance, de son accompagnement, et du dialogue chaque fois que nécessaire.

La suivre sur beritellignsen.com ou via twitter @BeritEllingsen. Et voir ici pour cette constellation d’auteurs qui est la sienne.

FB

 

Berit Ellingsen | une ville vide (cinq extraits)

[7] ses lieux secrets dans la ville


1

Le quai tout là-bas rejoignait l’océan, au bout de la plage qui se courbait le long de la grande baie. Une structure de tétrapodes en béton plantant leurs fondations dans l’écume grise de la mer. Le long remblai sur ses jambes à quatre pieds supportait une dalle de béton plat. Mais jamais on n’avait achevé ni le quai, ni les docks projetés côté est. La ville avait manqué autant d’argent que de la volonté politique d’aller au bout du projet. Le quai et les docks étaient le résidu d’un rêve abandonné de renouveler la ville.

Au bout de la structure inachevée, le bruit de la ville s’affaiblissait pour n’être plus qu’un bourdonnement. Dans la brume pâle, les immeubles de la ville n’étaient plus que des ombres faibles. Sous ses pieds, l’océan grimpait et retombait, cachant et dévoilant les parties basses du béton. Des blocs d’écume jaune, un sac en plastique déchiré et des morceaux d’une corde de nylon vert flottaient sur la surface grise. Les détritus montaient et descendaient selon la respiration de la mer. En haut puis en bas, en haut puis en bas. L’horizon très au loin séparait le gris de l’océan et le gris du ciel.

En cet endroit secret, c’était facile de relâcher les mains, puis les ouvrir très doucement. Il sentait sa respiration et son pouls.

2

Il se souvenait avoir lu dans les journaux une histoire concernant des soldats chargés d’assurer la paix dans une des ces villes chauffées à blanc d’un continent du sud.

Pris dans une émeute, commençant à recevoir jets de pierres et bouteilles enflammées, ils avaient ouvert le feu sur la foule des civils.

Il s’imaginait que regarder le chaud soleil orange s’enfoncer sous les montagnes voilées par la tombée du jour, et que respirer cette poussière chaude et cette senteur humaine de la ville pourraient éveiller une clarté légère et blanche dans son esprit et tout effacer.

Alors il serait débordé par cette paix, tomberait sur le sol, tandis que ses camarades soldats tiraient et hurlaient. Mais ça ne s’était pas fait comme ça, les continents du sud étaient bien loin. Ce n’était qu’une histoire stupide, qu’il devrait cesser de se raconter à lui-même.

3

Le troisième endroit c’était un bouquet de pins, de l’autre côté du lac avec le club nautique. Le club, un bâtiment de bois peint en blanc, se dressait au sommet de la petite pente qui entourait le lac artificiel et sa plage à l’est de la ville. L’été, on pouvait y louer de petites embarcations et des canoës pour aller sur le lac. Le bâtiment abritait aussi un des meilleurs restaurants de la ville, rempli toute l’année.

Son menu favori : pour entrée une salade de tatsoi, rhubarbe rouge, pousses d’épinard, roquette et pissenlit avec une vinaigrette parfaitement dosée, et comme plat principal un filet de renne, la viande sautée assez longtemps pour que le muscle extérieur paraisse brun, mais pas assez pour qu’il se soit desséché, et pour dessert une tranche d’ananas frais marinée dans une solution sucrée, entourée d’un sorbet aux fruits de la forêt, plus un biscuit nappé de chocolat maison, café noir.

Mais avec l’automne les bateaux avaient été rentrés, la pluie tombait comme verser de l’huile sur la véranda et le vent secouait les parasols retroussés qui montaient la garde sur la terrasse de bois glissant. De l’autre côté du lac, les pins s’agitaient dans la lumière des projecteurs du club.

Il n’était pas sûr de comment il était venu jusqu’ici, mais sa voiture était garée à proximité, il avait donc dû conduire. Le vent glacé poussait des aiguilles de neige qui lui brûlaient le visage et les mains. Il regardait les arbres se plier dans les rafales. Il fut stupéfait par la façon dont ils réagissaient, et leur volonté à s’accommoder du vent, silencieusement et sans rien craindre. Les arbres s’élevèrent grandement dans son esprit.

 

[8] le Rivage des Os


Des fleurs mauves, roses et blanches, aux pétales presque translucides, recouvraient le sol et ondulaient dans la brise calme. Le lit de rivière à sec qu’il avait suivi laissait couler maintenant en son milieu un torrent large mais peu profond. Des rives de la rivière reparue, jusqu’aux collines au loin, s’étendait le désert. Le soleil brûlait, mais ce qu’il restait de pluie dans ses vêtements et cheveux le lui rendait supportable.

Sur l’autre rive se dressait un taillis d’arbres squelettiques, bourgeonnant près du torrent. Il le traversa en éclaboussant, s’agenouilla sur le sable et but à même l’eau claire et fraîche. Il chancela dans l’ombre étriquée des arbres et s’endormit sur l’herbe nouvelle.

Il s’attendait à ce que tout ceci s’évanouisse, mais cela résistait. Il ne se sentait pas de faim, et quand son coup de soleil cicatrisa, il n’en sentit pas de gêne. Il restait à l’ombre des arbres, respirait et dormait. Les jours se firent nuits, dans une douce vague d’oubli.

Une plage. Du sable blanc, un ciel blanc. La houle surmontée d’écume déferlait sans obstacle jusqu’au rivage, née de tempêtes loin dans l’océan. Une mouette planait très haut, ses ailes blanches sous le soleil. Des feuilles desséchées de palmiers parsemaient le sable, parmi les algues et les galets noirs ; offrandes de la mer.

Il marcha sous le soleil jaloux, mais la douleur était partie. Il se souvenait de voyages d’enfance sur la côte, courant sur le sable si vite qu’il pensait voler. S’il ne trouvait pas de l’eau ou n’atteignait pas un village bientôt, il mourrait dans la chaleur. Il en acceptait la pensée sans remords. Il posait un pied après l’autre et gardait un pas régulier, même lent.

Après, plus loin que les mouettes planantes, quelque chose de noir émergea de la houle comme une dent pourrie. La poupe d’un bateau coulé, lorsque pris par les courants et qu’il avait heurté les écueils qui longeaient la côte comme une mâchoire de requin.

Le Rivage des Os. Si les courants et les écueils n’avaient pas tué les marins, et qu’ils avaient assez de chance pour rejoindre la rive après le naufrage, la terre ferme ne leur apportait qu’un nouveau désespoir. Rien ici que des dunes avec de mesquines touffes d’herbe raide, puis le désert mordoré et flétri démarrant pour une distance non déterminée jusqu’à ce que recommence la végétation du continent humide.

Une côte désolée, une étendue pour la mort d’homme. Il n’y avait ici que le son des déferlantes et du vent, le sable blanc, et l’océan qui emmenait jusqu’à l’horizon l’agitation de ses vagues. S’il ne trouvait pas d’eau fraîche rapidement, il mourrait.

Il atteignit l’eau. Le souvenir lui revenait de rires d’enfants, de filets de pêche battant dans la brise, de palmiers abritant un groupe de cahutes. Un parmi tant de villages qu’il avait traversé dans le Sud, et il se souvenait bien peu de son séjour. Mais chaque fois qu’il pleuvait dans la ville, le Rivage des Os lui manquait.

 

[9] un homme de paix


Dans une autre vie, il voudrait être un requin ; libre, sans crainte, sachant tout ce qu’il avait à savoir dès le départ. Un requin blanc, ou un à queue noire. Ou un requin-marteau avec leur forme de tête si bizarre. Plus que tout, il voudrait revivre en orque ; un géant à la peau rugueuse, tachetée, mais plus amical et pacifique que ses congénères affamés. Dans son enveloppe neuve et libérée de squale il écumerait les mers, depuis les couches superficielles baignées de soleil jusqu’aux noirs abîmes inconnus. Même les plus puissants prédateurs de la planète, ces brutes intelligentes, craindraient l’apparition de sa nageoire dorsale fine et verticale, l’image même de la terreur, et auraient un soupir de soulagement en apprenant qu’il ne mangeait que du plancton.

Il avait tenté autrefois de communiquer avec un requin. Il avait accompagné Katsuhiro à l’aquarium de la ville. Après des bassins de batraciens venimeux, de chevaux de mer jaunasses, de mornes poissons pour poissonneries, un mince bassin pour poissons plats et anguilles, un jardin tropical humide avec les insectes des branches et feuillages, les papillons et les oiseaux tropicaux, ils avaient descendu la rampe moquettée d’un espace froid à deux étages. Des murs de vitre épaisse environnés par l’eau, qui les faisait traverser l’intérieur de l’aquarium. De l’autre côté de la vitre, des requins blancs ou gris reposaient sur le fond de sable. Il n’y avait que leurs yeux et leurs branchies à remuer. Il se demandait ce qu’apercevaient les requins à travers la vitre. Peut-être ne distinguaient-ils que l’ombre et la lumière ?

Certains des yeux des requins étaient recouverts par une paupière intérieure blanche, qui leur donnait l’apparence d’être vieux et aveugles. Il se mit face à un des plus grands et le regarda dans les yeux. Les pupilles du poisson remuèrent et se fixèrent sur lui. Pendant un moment il sembla avoir claire conscience de l’homme qui l’observait, mais cela s’évanouit, puisqu’il ne s’agissait ni d’une menace ni d’une proie. Il avait escompté voir un autre être le regardant en retour, mais c’était comme regarder dans l’objectif d’un appareil-photo, rien qu’un oeil.

Il était reparti déçu. Il avait pensé qu’il en serait comme la fois où il avait rencontré un chimpanzé, assis à la fenêtre de son enclos dans le parc zoologique. L’animal avait soutenu son regard et il avait compris la personnalité de celui qui l’observait. Mais c’était peut-être un effet du côté humain des yeux du chimpanzé et du froncement de sourcil qui en faisaient presque une personne.

L’absence de reconnaissance par le requin pouvait avoir été causé par son ignorance des codes de posture des poissons cartilagineux. Il s’était peut-être trompé. Le requin pouvait avoir tenté de communiquer avec lui, si ça se trouve.

Écumer les mers librement, sans vaisseau ni voiles. Savoir ce qu’il y avait loin dans les océans, à des semaines de la terre. Savoir les grands courants marins et les suivre à son gré. Savoir ce qu’il y avait au fond des abysses, voir ce que l’homme n’avait jamais vu, et s’y sentir chez soi ; c’était cela son rêve. Mais quand, dans la conversation entre amis, revenait la question de savoir ce que voudraient devenir les gens dans une autre vie, il répondait toujours : « Une raie Manta, parce qu’on dirait qu’elles volent à travers les eaux. »

 

[10] le cimetière


Depuis soixante-dix ans on envoyait les morts dans le nouveau cimetière, à l’est de la ville. Le sol était plus sec là-bas, ce qui autorisait des tombes plus profondes, d’empiler les cercueils dans les caveaux, et un réemploi plus rapide des sépultures. Il y avait dans le vieux cimetière près des tours en nid d’abeille des tombes et des mausolées qui remontaient à près de quatre siècles. On avait parlé de le supprimer plusieurs fois, mais aucun décideur n’aurait voulu affronter une accusation d’outrage public en démolissant les tombes, et on avait laissé croupir le cimetière à son propre et lente allure. Les chênes, les hêtres, les herbes hautes et les ronciers faisaient bien plus ressembler le cimetière à un parc qu’à une nécropole.

Il n’était pas venu au cimetière depuis longtemps, mais il s’était senti attiré par lui. De sa dernière visite il avait rapporté un trésor ; un ange à taille humaine. La pose de l’ange agenouillé, ses mains tendues et son visage buriné de pluie l’avaient à la fois fasciné et embarrassé. Maintenant il voulait revoir cette sculpture et la photographier.

Il entra dans le cimetière et suivit la plus large des deux allées gravillonnées qui traversaient les pelouses. Il n’était plus sûr du chemin suivi la dernière fois, mais il avait exploré la totalité du cimetière, et le chemin qu’il prendrait n’avait pas tant d’importance. La pluie de la nuit précédente mouillait encore l’herbe et les arbres. L’autoroute vrombissait à moins de cinquante mères, mais le son en était à peine audible. Il lui semblait accomplir une excursion à la campagne, plutôt qu’à deux cents mètres de chez lui.

L’allée l’emmenait plus loin dans le cimetière, il photographia un écureuil sautant dans les branches d’un chêne, saisit la lumière du matin dans la courbe d’une grosse goutte suspendue à une touffe d’herbe. Les pierres tombales de marbre et de granit avaient été polies et repolies par les éléments et le temps. Il y avait plus de stèles effondrées que de stèles debout, et l’herbe poussait dru et verte autour d’elles. Il voulait être enterré dans un lieu comme celui-ci, où les gens se risquaient rarement et où les arbres grandissaient à leur aise.

Un peu plus loin, les deux allées se réunissaient. Il ne devait pas être loin de l’entrée. L’allée se terminait dans une clairière en forme de croissant. De là il pouvait voir les pointes rouillées du fer forgé de la grille. Le bord du croissant était constitué d’une rangée de mausolée d’un bloc, surmontés d’un toit en pente, de colonnes et de frises. Quelque lustre qu’avaient pu montrer les vieux granits et marbres c’état fini, et leur surface granuleuse était mangée de lichen. Les vitraux des portes et ouvertures étaient noirs de pollution et de poussière. Quelques obélisques ruinées pointaient vers le ciel. L’herbe et les ronces lui arrivaient aux genoux.

Les caveaux avaient été construits à différentes époques, mais les plaques de la plupart indiquaient qu’ils remontaient au moins à deux cents ans. L’abandon donnait aux constructions un air de mélancolie tranquille. Cela aussi il essaya de l’attraper avec son appareil.

Ses yeux avaient remarqué la porte ouverte avant que son esprit réagisse. Il traversa la clairière et enjamba la rambarde qui encerclait le mausolée. Il était trop concentré pour s’alarmer. La porte du caveau était toute pourrie de trous de bers. Elle craqua quand il la poussa, mais les charnières tenaient bon. Dedans, l’air sentait la poussière et les feuilles mortes. À l’exception de quelques dalles cassées, le sol était intact.

Au milieu de la pièce, un grand sarcophage de pierre avec du lierre qui courait au long de ses parois. Le couvercle avait un coeur gravé dans sa surface convexe, mais sinon était lisse, sans nom ni date. Il posa la main sur la pierre et ferma les yeux. Il n’y avait que le silence. C’était son propre calme intérieur. Peut-être qu’après tout la mort n’était pas une punition. Pendant toute une demi-heure, il admira ce silence, puis rentra à la maison à travers une légère bruine.

 

[11] la ville vide


La cité et le monde se révélaient ensemble comme vides, avec un silence qui s’étirait de l’éternité à l’éternité, où les événements n’avaient plus ni durée ni sens. Maintenant c’était seulement sans fin.

Il comprenait pourquoi il aimait tant le quai sans limite et les arbres qui s’agitaient. C’est ici qu’il avait vu la ville pour la première fois vide.

C’était le même monde que celui dans lequel il avait vécu depuis qu’il était né. Il avait toujours appartenu à ce monde, mais il ne pouvait pas le voir clairement, parce que son esprit n’était que rarement calme.

C’était comme sortir de ses pensées et de ses émotions, pour ressentir au visage la pure lumière du soleil et respirer la fraîcheur de l’air, sans plus de barrière entre lui et la ville. Il buvait à même le silence.

 

© Berit Ellingsen, collection publie.monde, papier+epub, traduction FB.


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1ère mise en ligne 29 janvier 2013 et dernière modification le 21 janvier 2014
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