Umït | c’est moi qui existe la mort

quand les textes accompagnent les créations d’argile


une grande maison

juste une maison

on pourrait rentrer dedans

c’est une seule pièce

je vais construire dedans des petits trucs

les plus beaux du monde

ce serait la plus belle porte du monde

la plus belle assiette du monde

le plus beau bateau du monde

un bateau d’Amérique du sud

il n’y aura que ça

et les meubles

et du parterre

marron

un petit bateau

un tout petit bateau

je le fais avec des roues

et il roule

je vais conduire dedans

mon bateau il m’emmène dans le ciel

il vole

quand il ratterrit il se casse tout le temps la tête

je lui ai mis des roues pour la vie

c’est nul la mer pour lui

il ne va pas dans la mer

il vit chez moi

voler il préfère

il sait bien voler

c’est la nuit

c’est dans une ville

je vais au paradis

c’est à la mort

la mort elle sera morte

c’est moi qui décide la mort

c’est moi qui existe la mort


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 25 mars 2012
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