typologie des revendeurs publie.net

quelques données sur le mois de janvier 2012


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Quelques chiffres et commentaires sur ces chiffres, au sens où ils confirment tendance stable depuis mi 2011, au sens où ils bousculent cette tendance :
 continuité et stabilité en hausse des ventes via iTunes, et pour nous l’iPad (mais toujours étonnant aussi de découvrir nos textes complexes sur l’iPhone) seul capable d’exploiter pleinement la lecture enrichie, pourtant un espace fondamental de recherche et d’interrogation – 1ère fois qu’on passe les 1000 ventes sur iTunes, et merci à eux pour la signalétique régulière, la revue D’Ici Là en a profité – mais faut dire, elle est belle notre Hors Collection ;
 émergence (enfin, parce que si j’avais su qu’il y avait 3 ans à attendre, pas sûr que j’aurais eu le courage de me lancer en 2008, quand même ça en fait de la rame) d’une diffusion potentiellement massive sur les liseuses à encre numérique, chaque nouvel acteur trouvant progressivement son espace – oui, il est temps de s’équiper, et message urgent aux auteurs : le seul moyen d’investir cet espace, c’est de le pratiquer pour soi-même...
 je ne m’attendais pas à ce qu’Amazon, arrivé seulement en octobre en version .fr (même essais dès juillet) prenne la 1ère place si rapidement, du moins en nombre de titres diffusés – avantage de l’écosystème avec facilité de commande livraison en 1 clic, avantage de la lecture multi-appareils total fiable, passer du téléphone à l’ordi, de l’ordi à l’iPad et de l’iPad au Kindle, un petit machin tout simple et qui n’a jamais de panne, avec la page mise à jour, l’accès dicos etc – pour mes propres lectures numériques (je lis majoritairement américain), je m’en sers aussi, et je lis beaucoup sur mon MacAir, alors qu’Apple se refuse au portage de iBooks sur ses portables ;
 ajoutons qu’Amazon propose désormais aux auteurs la maîtrise de leur propre page référence sur le site : quoi qu’en disent quelques aigris qu’on a à nos basques, on n’a jamais privilégié Amazon en quoi que ce soit – le format Mobi utilisé (malgré notre arme secrète : excellence de la conversion epub -> Mobi élaborée et signée par l’Immatériel-fr, mais motuche bousse zoucu) est plus limité que l’epub, seulement voilà, ça marche. La seule façon de poser sainement la question, mais c’est depuis 5 ou 6 ans qu’on le dit : le DRM mental de leurs concurrents, à ne pas vouloir proposer la même qualité d’outils... par exemple iTunes propose un widget (et un seul) très sommaire pour déclenchement achat depuis nos sites et blogs, et n’importe pas nos notices auteurs, pas plus qu’il ne nous ouvre les siennes...
 corollaire : et nous nous réjouirons toujours et toujours de la moindre initiative de nos revendeurs s’ils se décident à effectivement promouvoir le singulier, le réflexif, au lieu d’être tous à se faire la nique sur les 10 même best-sellers ou daube du moment.
 avantage Amazon, iTunes et Fnac, leurs outils de repérage et prescription : un titre qui ne se vend pas restera dans les choux, un qui embraye verra ses ventes se renforcer mécaniquement – probablement le point esthétique et politique le plus pervers et décisif qu’on ait à affronter, d’où merci aux sites qui continuent la médiation à contre-courant (spécial salut ePagine.fr) et l’importance pour nous de la vente publie.net directe ;
 montée en pression très nette de la petite Kobo/Fnac : oui, quand on l’a, on s’en sert, on en est content, c’est ultra simple et agréable à lire ; mais en rogne contre la Fnac qui ne sait toujours pas importer nos couvertures correctement, traite beaucoup mieux les gros éditeurs qu’un clampin comme nous, et bon... là ma Kobo achetée début décembre la prise de raccord USB a claqué, je dois la rapporter sous garantie...
 montée en pression des autres liseuses : moi qui me croyais résolument passé à la lecture sur iPhone/iPad, depuis la nouvelle génération de liseuses je pratique à nouveau la lecture eInk. J’ai une Odyssey, c’est agréable, fonctionnel, beaucoup plus complet que la Kobo pour gérer ses titres avec Calibre... en même temps, toujours un bug d’affichage non corrigé quand on la recharge ou qu’on la connecte... un appareil qu’on peut investir et paramétrer de façon plus avancée que la Kobo...

 

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 longtemps l’abonnement avec téléchargement à 95 euros a été réservé à ceux sans qui on n’aurait pas pu tenir, notre premier noyau de lecteurs propulseurs écriveurs blogueurs – ce mois-ci, il semble bien qu’on ait embrayé de ce côté aussi : les abonnements arrivent. Cela veut dire lecture à volonté en illimité, fichiers transportés sur tous les supports que vous le souhaitez (pauvres, pauvres éditeurs qui se confient encore aux DRM Adobe Digital Edition), et donc découvrir, effacer si ça ne vous convient pas, vous laisser aspirer par texte d’inconnu etc... Seule contrainte de notre part : un petit fichier tatouage que nous souhaitons rendre de plus en plus invisible, je serais même, dans ce basculement radical d’éco-système, pour sa suppression pure et simple, c’est dans le service, les mises à jour etc que nous avons l’avantage.
 corollaire : on me pardonnera de ne pas donner de chiffre concernant les abonnements particuliers bibliothèques, ça ne regarde que nous et on est toujours en plein mépris des instances professionnelles ou institutionnelles (pas reconnu comme éditeur par le CNL à moins de 100 KE de CA/an) – les comptes auteurs sont désormais externalisés parce que je ne m’en sortais pas, il fallait que publie.net ait les moyens de le faire, et aucun pb, ts les chiffres Immatériel.fr sont accessibles depuis le 1er octobre 2008 en 3 clics...
 corollaire sur les prix : bien résolu à rester dans cette fourchette qui permet l’achat d’impulsion, et continuer d’avancer dans partage auteur/structure qui permet en valeur absolue que l’auteur dispose de quasi la même somme que sur un livre numérique ou papier vendu 3 fois plus cher mais avec un taux de rémunération auteur 3 fois plus faible.

 

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 résolus à continuer une offre Lada : du simple, du révisé en permanence (nous avons beaucoup progressé dans notre workflow correction, là aussi un peu de budget permet de mieux s’en tirer, mais encore des mises à jour et progrès à faire – et le travail collectif paye), disponible en accès le plus simple possible via la plateforme de votre choix, sans que nous ayons à intervenir dans ce choix. Les ventes janvier ont été réalisées non pas par 3 ou 4 acteurs majeurs de la librairie numérique, mais très exactement par 22 acteurs, ceci dit là-aussi pour les simplifieurs caricatureurs qu’on traîne à nos basques. Et que les libraires indépendants qui s’y mettent (Dialogues, le Divan), même si c’est juste sur tout petit panel de titres qui les concerne, ça répond.
 maintenant, prenez les chiffres publie.net et multipliez les par 10 en nombre de titres vendus, et par 3 en prix d’achat : vous aurez une idée approximative (déjà assez paradoxal que le micro-microbe publie.net soit largement au 10ème des grands monstres classiques) des chiffres Gallimard, le Seuil et autres Grasset Flammarion, Gallimard bien sûr ayant pris large tête ne serait-ce que techniquement et commercialement : vous comprendrez le brusque virage, vers novembre dernier, quand au lieu de dire qu’il fallait surtout attendre parce que le marché n’était pas prêt, ils ont commencé à comprendre qu’il fallait s’y mettre, et avec la même intelligence commerciale que manifestent les Folios et autres... c’est désormais acquis dans leur économie, à une toute échelle que la nôtre. Le monsieur qui m’aimablement traité de fossoyeur la semaine dernière à Ombres Blanches ne me lira pas ici, mais il faudrait quand même un peu moins de naïveté : la bascule numérique, ce n’est pas du côté publie.net que ça se joue, mais du côté des gros (même s’ils continuent une politique de prix et de DRM aberrante, et numérisent leurs meilleures ventes au lieu de commencer par les raretés inaccessibles qui nous feraient tant plaisir – à l’inverse, les textes que diffuse publie.net ne sont pas accessibles sous autre format, vous ne pourrez pas les lire autrement, on ne fait donc aucunement préjudice à la librairie traditionnelle qui peine) – la bascule numérique principale est d’ores et déjà dans les chiffres des éditeurs classiques, vous comprendrez beaucoup mieux leur discret silence, depuis 2 mois, quant à la somme des erreurs accumulées par les libraires indépendants, et notamment le gâchis 1001libraires, qui leur a fait perdre encore plus de temps, indépendamment de l’argent public gaspillé – et la répartition des ventes par plateformes, notamment chiffres Amazon/iTunes, est probablement homothétique à la nôtre...
 je ne fatiguerai pas le monde avec ces chiffres tous les mois, on a trop de boulot et on se réserve ça pour l’équipe – on ne prend pas d’étudiant en stage (on n’a rien à transmettre, on ne fait qu’apprendre, et surtout aucune envie de basculer dans un système de charges sociales, on est déjà assez emm... par la bureaucratie française écrasante et parasitaire des petites entreprises) – toutes les questions que se posent journalistes et professionnels sont déjà exposées dans ce site : et si vous parliez plutôt un peu de nos titres et de nos auteurs ?

 

janvier 2012, accès abonnés téléchargements et streaming


 3807 téléchargements par nos abonnés, concernant panel de 386 titres, avec pic à 284 pour D’Ici Là n° 8 et déjà 134 pour les Todo Listes ;
 accès streaming bibliothèques : 722 sessions avec lecture de 98 314 pages, concernant 234 titres ;
 confirmant l’importance essentielle de ces modes d’accès – on rappelle le principe que 30% des recettes nettes abonnement (prestation Immatériel-fr plus complexe) est répartie aux auteurs par péréquation des pages lues – quand on dit à volonté ça veut bien dire accès illimité...

 

janvier 2012, chiffres publie.net par revendeur


 Amazon Kindle : 1644 ventes concernant 149 titres, pic à 142 ventes sur 1 titre (pas d’outil pour distinguer ventes .com et .fr, l’international doit pourtant compter de façon non négligeable) ;
 Apple iBookStore : 1063 ventes concernant 211 titres, pic à 47 ventes, attestées dans au moins 6 pays ;
 Fnac : 708 ventes + 14 Kobo (étranger), soit 722, sur 160 titres, pic à 79 ventes ;
 publie.net direct : 613 ventes concernant 210 titres, pic à 32 ventes ;
 librairie Le Divan : 99 ventes concernant 10 titres ;
 FeedBooks : 56 ventes, concernant 40 titres, toujours dans la course ;
 Immatériel direct : 44 ventes ;
 Bookeen : 26 ventes, concernant 12 titres ;
 Virgin : 18 ventes ;
 AbeBooks, 14 ventes ;
 ePagine direct (et non prestataire d’autres librairies) : 11 ventes ;
 OLF (libraires suisses), 6 ventes ;
 librairie Dialogues, 3 ventes ;
 BookCast, 1 vente ;
 Furet du Nord, 1 vente ;
 Ombres Blanches, 1 vente ;
 Publica, 1 vente ;
 Rue du Commerce, 1 vente ;
 Sophie’s Lovers, 1 vente ;
 Vita Cogita, 1 vente ;
 1001 libraires, 1 vente (mais c’est Gargantua !).

 

pour conclure


 Et donc la première fois pour publie.net qu’on boucle un mois à 4327 titres, et l’élan donné pour enfin travailler...
 À titre personnel dans le deuil impossible, j’espère aussi que cette page sera lue par les auteurs de mes amis qui gardent soigneusement leurs textes dans leur disque dur réfrigéré !
 Photo du haut : dans quelques semaines sur publie.net, nouvelle traduction de Hemingway, Le vieil homme et la mer, juste pour dire que sous tout ça, depuis 3 ans, il y a nos nuits de boulot, et que c’est en collectif.
 Que tous ces chiffres on s’en moque un peu, même si je me réjouis d’avoir enfin les moyens de bosser sérieux, de rémunérer ceux qui y oeuvrent, et que les auteurs enfin en profitent. Mais on continuera de publier ce qui nous plaît, en fonction de ce seul critère, et qu’on s’en rendra pas esclave (beaucoup de retard pour mises en ligne promises, même si on est 3 aux manettes, mais c’est tout le tas de sable qu’il faut pousser, et le ticket d’entrée est considérablement plus complexe pour le moindre texte, si on veut s’inscrire dans le durable).
 Merci bien sûr à tous nos lecteurs, toutes plateformes confondues, qu’ils passent ici ou n’y passent pas, et bien sûr tous ceux qui au quotidien, plateformes revendeurs inclus, nous soutiennent et nous font connaître.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 1er février 2012
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