#ebookfriday|5 – été classiques

une bibliothèque numérique c’est revisiter les grandes machines à rêve


Passer son dimanche matin à reprendre une fois de plus le William Shakespeare de Hugo, et à nouveau être pris au jeu : n’avoir jamais lu ça ailleurs, et le lire encore mieux si c’est en numérique (mais attendez lundi 16 pour le télécharger, sauf si abonné, prix aligné à la baisse).

Pour moi, l’aventure web a commencé comme ça : en 1996, se mettre en réseau pour contribuer, chacun de son côté, à une bibliothèque numérique en français sur le web. Ma bibliothèque numérique s’est constituée depuis lors, à mesure des échanges. Ou quand de premières expériences trop tôt venues (Acamedia) ont rendu les armes, ou lorsque Gallica à son lancement, pendant quelques mois, avait repris les fameux Garnier jaune. Et je n’ai jamais cessé de numériser moi-même, compléter progressivement.

On est même cap’, si on aime de retraduire – ainsi nos Lovecraft.

En lançant publie.net, il me semblait évident que ces textes, continuellement révisés, remis à jour selon les exigences d’ergonomie telles qu’on les découvrait, soient inclus dans la plateforme.

Il y a désormais de larges bassins de textes libres (ou pas libres, si c’est au Québec sur Classiques des sciences sociales, passer de préférence par un proxy pour l’accès à Camus ou Boris Vian, libres de droits chez eux mais pas en France), il y a la bibliothèque électronique du Québec (idem pour Gide, Saint-Exupéry), il y a les classiques de FeedBooks, il y a évidemment la plateforme collaborative WikiSource et quelques autres.

Parfois les catalogues se recoupent : soit parce que dérivant au départ d’une souche commune, soit parce qu’il nous a semblé de chaque côté que cette mise en ligne était nécessaire (souvenir, début 1998, de quand nous avons été trois à proposer une version des Chants de Maldoror en ligne, dûment recopiée par chacun....).

Pour ma part, j’ai choisi un axe : les textes que je propose régulièrement à mes étudiants en accompagnement de stages ou d’ateliers. Ce n’est pas vrai que tout le monde lit Edgar Poe. Et travailler sur les Fleurs du Mal, les Petits poëmes en prose ou les Illuminations suppose de les avoir à disposition sur son ordinateur. Mais au fait, avez-vous Les paradis artificiels de Baudelaire, avec de Quincey et le haschich, sur votre iPad ?

Non pas donc un vaste répertoire, mais les textes qui sont – pour nous – l’environnement le plus proche de la table de travail. Allez donc lire Crise de vers dans les Divagations de Mallarmé, ou sa conférence La musique et les lettres....

C’est d’autre part, pour moi, le meilleur atelier pour l’ergonomie de lecture. Ces textes, je sais le bonheur que j’ai eu à les découvrir sous la forme initiale du livre imprimé. Comment rendre ce plaisir sur des appareils qui sont désormais aussi pour nous (les Kindle, Nook, CyBook, et bien sûr nos iPhone et iPad) des environnements de confort ?

Le pari, en les incluant sur publie.net, c’est qu’ils soient présents sur vos propres réseaux d’accès. Tous les jours, 30 ou 40 de ces petits classiques disséminent directement sur iTunes vers des inconnus... En rejoignant le KindleStore d’Amazon et la plateforme Kobo en septembre, cela devrait augmenter notablement. Sur ces librairies liées à un appareil, une version au format du distributeur, mais qui se téléchargera d’un seul clic pour un prix extrêmement modique – c’est le pari.

Un pari vicieux : que le plaisir pris à redécouvrir Edgar Poe, Maupassant, Baudelaire ou le Grand Meaulnes soit le goût pris de la lecture numérique, longue et confortable. Le plaisir pris à la lecture dense, prenez donc les Poésies de Lautréamont, là où votre iPhone, métro ou vacances, est à votre disposition immédiate, même s’il vous donne accès à bien d’autres ressources presse et magazines... Et que ce goût vous mène, de la façon la plus simple, à ce qui s’écrit aujourd’hui.

Alors, sur iTunes ou Amazon, ou sur ePagine et ses 20 ou 30 libraires partenaires, sur FeedBooks ou sur Fnac.com, sur AbeBooks, sur Bibliosurf ou l’Immatériel-fr, sur le site du Furet du Nord, de Virgin, Cultura, là où vous êtes déjà client, passez donc nous voir..

On a révisé La mer de Michelet, on propose du Sade à côté de L’Apocalypse, il y a des coquineries ou du fantastique à la Maupassant, comme du Balzac ou La religieuse de Diderot, et Le grand Meaulnes comme Le diable au corps ou le mystérieux Locus Solus.

Le paradoxal, c’est que souvent – sur iTunes ou les autres – à côté de notre édition est présente une édition gratuite : seulement nous on dit pourquoi ça vaut le coup de lire ce texte. Qu’il faut passer par Adieu de Balzac ou Le rire de Bergson. Et que, simplement, on essaye que nos textes soient exempts de coquilles (il en reste toujours, dans les éditions papier aussi d’ailleurs) et bénéficient du meilleur savoir qu’on ait acquis pour le confort de lecture et l’acquisition immédiate.

Été numérique : commencez plaisir, refaites vous les classiques...

Photo du haut : si vous voyez un type avec un Kindle en train de lire, dans les trois prochaines semaines, à cet endroit précis, n’hésitez pas à saluer, ce sera moi.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 juillet 2011
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