roman-photo | recyclage auto

résidence Paris en Toutes Lettres, une semaine d’immersion à la Défense


C’était une très bonne idée que cet appareil. En parfaite adéquation avec les mesures prises pour diminuer l’emprise de l’automobile dans les villes. C’est qu’ici, où on reconstruisait, élevait, on avait toujours besoin de matière. Le sable, le ciment, la chaux, le béton pré-contraint arrivaient par les souterrains. On avait aussi besoin de fer, de plastique, de vitres, de caoutchouc et plastiques : les automobiles les fournissaient à profusion.

Un système simple de détection, connecté à la base de données centralisée des immatriculations, proposait une valeur standard pour votre véhicule. Vous glissiez la carte grise dans le premier lecteur, qui l’avalait, puis votre carte bleue dans le second lecteur, qui vous la rendait : augmentée alors de la valeur résiduelle du véhicule. Les neuves avaient évidemment bien plus de valeur.

C’est tout. Vous descendiez, partiez faire vos courses, pouviez même, là-haut, vous racheter un véhicule. Je suis resté assez longtemps, à regarder, depuis la passerelle : jamais constaté qu’un véhicule ressortait. Simplement, on le dissolvait. Les coupoles grises aspiraient lentement chaque matière spécifique.

Voilà donc, en partie, de quoi étaient constituées ces tours, qui grandissaient sans cesse.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
1ère mise en ligne et dernière modification le 6 mai 2011
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