Simon Brousseau

petit portrait express, fraternellement


L’appareil-photo numérique dans la poche, on stocke beaucoup d’images à la volée qui ne figureront jamais sur le site, surtout s’il s’agit de personnes. Là une exception, d’abord pour salut, mais pour que ça circule, et aussi les questions que ça me pose.

On l’aime bien, ce gars-là, même sans le connaître beaucoup, énergie carrée. Hier c’était en passant au NT2, laboratoire fondé par Bertrand Gervais – et pour visiter, voir ici : lieu ouvert à la fois sur la ville et sur la fac, une grande salle avec un gros paquet de Mac dans tous les coins (on y a accès librement à publie.net, entre autres), et une table de verre où on peut lancer tout ça sur grand écran. [1]

Les projets de recherche (je crois que ça concerne 46 personnes ?), découvrez-les sur leur site, laboratoire NT2, voir par exemple Bleu Orange. Hier matin quelqu’un s’occupait à numériser du Gabrielle Roy, et Simon travaillait apparemment à cette énorme base répertoire des productions hypermedia.

Juste exemple (je pourrais mettre bien d’autres noms et noms) d’un étudiant accueilli par la fac via rémunération pour continuer sa maîtrise, mais qui en même temps développe son écriture personnelle – notamment via blog, lire Les soubresauts – et ce qui s’y joue notamment de la ville et de la distorsion Montréal de la langue, voir, du jour, ce foulard rouge.

Mais participation en même temps à projets collectifs associant Internet et littérature, via Salon double (avec appui René Audet). D’ailleurs Simon était déjà en photo sur Tiers Livre lors de la Fabrique du numérique, en janvier.

Mais regardez colonne de gauche de mon répertoire Québec, ce sont tous des étudiants ou doctorants dans une démarche équivalente, et qui tiennent à le faire savoir : de mêmes personnages de fiction par exemple traversent leurs blogs tour à tour.

En ce moment on me demande assez sempiternellement : – Et vous en retirez quoi, de votre année Québec ? Bien ça, peut-être, justement...

[1Raison de ma venue hier : leur avais demandé hébergement le temps de 2 x 12’ d’entretien radio avec Michel Dumais (Citoyen numérique). Du coup, aux questions de Michel concernant le livre, je n’arrivais pas à entrer dans le jeu – quasi indifférence, ce qui m’importait, dès lors que j’étais dans les murs du NT2, c’était plutôt ce qui s’invente en ce moment, ce qu’on cherche à tâtons. Michel voulait me faire parler des difficultés quasi suicidaires des grands groupes d’édition, qui voudraient qu’on achète versions numériques bardées de DRM de livres directement transposés du papier et à des prix quasiment celui du livre papier, comme si on lisait de la même façon dans la profusion écran que dans l’ancien univers de la collection d’objets matériels dénombrables, et moi je lui ai répondu par ces fascinants dépôts fossiles de dinosaures en Alberta : quand les dinosaures dominaient la surface de la terre, dessous se sont développés des lémuriens gros comme le doigt, mais que l’évolution a doté d’un système de sang chaud qui leur permettait de sortir se ravitailler quand les reptiles, eux, s’engourdissaient – ils ont échappé à la destruction qui a frappé les dinosaures et, accessoirement, c’est d’eux qu’on vient. C’est la première fois que j’utilisais cette métaphore, et je ne crois pas que je l’aurais utilisée si notre rendez-vous avec Michel s’était passé ailleurs, chez Olivieri par exemple. – Le sort des dinosaures ne m’intéresse pas, je me sens totalement lémurien, j’ai dû dire, textuellement, dans sa radio.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 21 mai 2010
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