[Le réel, nouvel opium ?]

exposition collective, à l’initiative de Frédéric Dumond et Emmanuel Adely – Paris, galerie Filles du Calvaire, du 4 au 27 février


Exposition Collective “Le réel, nouvel opium ?”

Exposition du 4 au 27 février 2010 - Vernissage le jeudi 4 février de 18h30 à 21h
Performances le samedi 20 février de 17h30 à 19h

Invité par la galerie Les filles du calvaire, le collectif Est-ce une bonne nouvelle présente une exposition qui interroge le réel comme principe fictionnel autour des œuvres de plus d’une vingtaine de vidéastes et d’une dizaine d’écrivains.

Vidéastes : Soufiane Adel, Christian Barani, Taysir Batniji, Yann Beauvais, Edson Barrus, Raphaël Boccanfuso, Anne-Marie Cornu, François Daireaux, Frédéric Dumond, Jan Duyvendak, Agnès Geoffray, Julien Gourbeix, Patrick Hébrard, Daniel Lê, Sabine Massenet, Sara Millot, Eléonore de Montesquiou, Françoise Parfait, patrickandrédepuis1966, Alex Pou, Jean-Claude Taki, Brigitte Zieger.

Ecrivains : Emmanuel Adely, François Bon, Arno Calleja, Sonia Chiambretto, David Christoffel, Sophie Coiffier, Louise Desbrusses, Frédéric Dumond, Jean-Michel Espitallier, Jérôme Game, Fred Griot, Cyrille Martinez.

Galerie Les filles du calvaire
17 Rue des Filles-du-Calvaire Paris
Tél : +33 (0)1 42 74 47 05<br
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Mardi-Samedi / 11h-18h30

Collectif Est-ce une bonne nouvelle
4 impasse Delaunay Paris

à suivre sur le site de Frédéric Dumond


le réel, nouvel opium ?
présentation par Frédéric Dumont

commissariat : christian barani, frédéric dumond
emmanuel adely pour est-ce une bonne nouvelle
édition d’un catalogue sous la forme de 10 feuilles autonomes au format journal (A2)

nos chaleureux remerciements à Christine Ollier et Marie Magnier

liminaire, août 2009

la question, posée à 34 artistes et écrivains, met en relation deux termes a priori antagonistes :
 le réel, par définition ce qui est, c’est-à-dire l’ensemble du monde visible et invisible, ce à quoi donc personne ne peut échapper
 l’opium, qui génère une conscience décalée, qui permet d’accéder à d’autres états de réalité et en même temps de s’abstraire du réel, de s’en « évader »

en sorte que dans la question posée, le réel (représenté) peut être ce qui sert à masquer la réalité « vraie » (le monde), et en même temps ce qui permettrait de donner une image du réel dans son essence

1.

si le réel est le nouvel opium, il y aurait donc au nombre des usages contemporains de la réalité, un ensemble de représentations du réel qui servent à le masquer, à le cacher sous l’apparente transparence du « vrai » le réel serait devenu un dogme : ce qui est montré est vrai,
incontestable, puisque ça a eu lieu, puisque donc c’est réel
ce qui sous-entendrait que les sociétés contemporaines occidentales (celles de l’image) créeraient ce nouvel opium à destination des autres et d’elles-mêmes
comme si le réel était l’ultime frontière, la nouvelle frontière contemporaine (ou le dernier rempart)
(à quel cadre historique en sommes-nous pour arriver (presque) à l’unification totale des représentations (le désir occidental) ? un réel unifié dans ses représentations génériques, une doxa du réel qui ne peut conduire qu’à une régression ontologique ?)

2.

s’il y a quelque chose de fondamentalement pertinent à poser le réel comme source et objet de la représentation, il est trop souvent utilisé comme alibi-décor, comme decorum à des fictions et/ou à des représentations. Toutes espèces de production de formes qui sont en fait des représentations idéelles, sans aucun rapport avec le réel
comme s’il s’agissait d’accorder au réel une dimension justifiante, comme si le réel était un champ de force « vrai » où la représentation peut s’épanouir et apparaître hors de toute sphère d’influence

A l’encontre de ces positions, il nous parait important de travailler aujourd’hui le réel comme événement
c’est-à-dire quelque chose d’absolument irréductible à toute forme de définition, de cadrage, de contrôle, de limite, d’universalité, de copie, de double, etc.
travailler le réel, travailler le champ du réel, travailler dans le réel, travailler avec le réel, travailler le « ça a lieu », le « ce qui arrive » dans le champ de l’expérience
l’expérience étant très certainement un des moyens les plus directs d’accès au réel

3.

c’est la raison pour laquelle nous avons demandé à un nombre conséquent d’artistes, de réalisateurs et d’écrivains de travailler sur cette question

de manière à ce que la multiplicité des positions et des pièces constituent une théorie [1] de consciences décalées, d’approches singulières qui génèrent autant de représentations du monde en différance [2] de la vision normée générique

l’opium, alors en contrepoint de ce qu’il est pour Marx (« la religion est l’opium du peuple » [3]), est au contraire ce qui induit la possibilité du différend [4], d’un territoire de pensée propre à chacun

donc de l’existence de l’autre comme expérience et comme événement

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1ère mise en ligne et dernière modification le 31 janvier 2010
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