publie.net | 5,50 le texte, la moitié pour l’auteur

une coopérative d’édition numérique, comment et pourquoi (suite)


Ça discute tous azimuts sur le numérique :
 le blog de référence de Françoise Benhamou, économiste, sur le site Livres-hebdo, revient sur la notion de gratuité, en commentaires j’apprends que publie.net n’est pas un modèle d’économie soutenable !
 dossier livre numérique dans le Nouvel Obs, préparé par Camille Tennison, avec une riche intervention de Chloé Delaume, et ma propre contribution (faut-il, là encore, systématiquement poser les questions en termes de marché ?) : l’écran devient une vue sur le monde – à lire aussi, même dossier, l’intervention de François Nawrocki, du CNL (ce souhait d’un "prix unique" du livre numérique me semblant le seul point faible de l’analyse...)
 à Londres, Virginie Clayssen a rencontré le fondateur de Stanza / Lexycle : qui dira après ça que la mutation en cours n’est pas d’abord une mutation de pensée ? et là aussi, naissance d’un modèle économique mêlant gratuit et payant (voir les commentaires)
 petit coup de rogne de Daniel Bourrion [1] : sur son blog, petite discussion à propos de cette multiplication des journées d’études et de réflexion concernant le numérique quand, de notre côté, il nous semble qu’expérimenter permet d’avancer plus vite...
 merci spécial à Xavier Cazin et Julien Boulnois pour le travail continu de développement et d’invention depuis juillet 2008 – éditeurs de passage : l’immatériel, projet & FAQ.

FB

Photo : hommage à Marguerite Duras, cargo sur la ligne d’horizon face aux Roches noires, avant-hier soir.


publie.net, comment ça marche | petit récapitulatif !

 

une coopérative d’édition numérique
 Lancée le 1er janvier 2008, publie.net est devenue en juillet 2008 une EURL, pilotée par Fred Griot et moi-même, en association plus qu’étroite avec notre distributeur/webmaster l’immatériel-fr, et l’appui d’un comité éditorial. Le but de départ : donner aux écrivains d’aujourd’hui une visibilité numérique en proposant des matériaux de travail, des archives, des dossiers d’accompagnement des livres publiés. Très vite, le projet a évolué vers un processus complet d’édition numérique, préparation et révision des textes, élaboration des formats numériques, accueil de nouveaux auteurs et d’oeuvres écrites pour le numérique. Enfin, basculement de concept progressif vers la lecture en ligne, les ressources bibliothèque. Et déjà plus de 230 textes en ligne, d’environ 90 auteurs : le contemporain s’écrit numérique.

 

collections
 publie.net accueille en outre des collections : Grèce contemporaine, avec Michel Volkovitch, poésie (L’Inadvertance) avec François Rannou, Art, pensée & Cie avec Sébastien Rongier, la revue numérique D’Ici là avec Pierre Ménard – s’y ajouteront la collection Libr-critique avec Fabrice Thumerel et Philippe Boisnard, ainsi qu’une collection d’art contemporain et photographie avec Jérémy Liron et Arnaud Maïsetti – chaque responsable de collection dispose de sa pleine autonomie, et nous sommes heureux de contribuer à cette fédération d’initiatives et recherches [2] ;

 

5,50 à l’unité, où ça va
 Nos textes sont téléchargeables à l’unité au prix de 5,50 euros, indépendamment de leur volume. Sur ces 5,50% nous payons la TVA [3], la commission bancaire et la commission distributeur, le reste de la recette est divisé en deux, 50% pour l’auteur, 50% pour la structure. Nous ne cèderons pas sur ce modèle qui est l’intuition de départ de notre « coopérative numérique ». Les textes brefs sont proposés à 1,30 euros, et les textes classiques, pas de droits d’auteurs mais gros travail de préparation, 2,40 euros ; c’est dès à présent plusieurs centaines de téléchargements par mois...

 

lire en ligne, un concept tout neuf
 Combien de temps passons-nous chaque jour devant écrans, pour s’informer, se distraire, pour les utilités et formalités, mais surtout découvrir ? Lire sur écran, difficile ? Mais c’est que ceux qui vous fournissent le texte, en amont, n’ont pas pris en compte votre machine, et les spécificités du texte à transmettre... Combien de sites à diffuser encore des PDF A4 ? Sur publie.net, rien ne vous empêche d’imprimer pour lire [4], mais nous vous proposons un feuilletoir spécifique (nouvelle version bientôt), incluant un moteur de recherche pondéré (pour le texte ou l’ensemble du site) avec appel des occurrences, des fonctions de tri et classement de votre bibliothèque numérique, et surtout un système d’annotations révolutionnaire : choisir si votre annotation doit rester privée ou est lisible par d’autres, lire les annotations des autres lecteurs, ou de tel annotateur privilégié (l’auteur, l’enseignant, les amis...). Quel que soit le support [5], ordinateur fixe, portable ou Netbook, le feuilletoir s’adaptera à votre écran. Et bien sûr téléchargement en un clic sur vos tablettes (on recommande Sony PRS-505 ou CyBook) ou iPhone...
 On entend encore ces réflexions, du genre Moi, je ne lis pas sur écran, etc... : là, désolé, il faut s’y faire. Un, côté pile : dans les conditions actuelles de l’édition papier, de la médiation critique, des mutations internes des maisons d’édition, de l’accélération de la circulation en librairie, une large partie de la création contemporaine n’aura désormais existence que numérique [6]. Deux, côté face : alors à nous justement de nous approprier le nouveau support pour de nouvelles formes d’écriture, nouveaux rapports au temps de l’oeuvre, à ce qu’elle inclut d’images, de liens, de voix... Et, mine de rien (ô possesseur d’iPhone, de Netbooks, de Nintendo DS ou de Sony PRS-505), qu’est-ce que ça change le rapport au texte, même des plus beaux textes, de les lire sur ces petits appareils...

 

5 chargés, le 6ème offert
 Un petit script magique : lorsque vous avez téléchargé 5 textes, le 6ème vous est offert, l’occasion de fouiner dans le catalogue, découvrir, prendre du risque et soutenir les jeunes auteurs que nous accueillons [7].

 

en quête d’auteurs
 Je ne le dis pas trop fort, parce que nous avons près de 40 textes en attente, et ne souhaitons pas aller trop vite dans les mises en ligne, mais nous finalisons un accès personnalisé et protégé qui permet aux auteurs suivi en temps réel de leurs téléchargements (je m’imagine bien demander l’équivalent à mes éditeurs papier ! [8]). De même, les auteurs peuvent diffuser leurs textes directement depuis leur propre blog, et disposent alors d’un code affiliate pour ristourne supplémentaire. Enfin, sur ce principe de coopérative numérique, nous souhaitons, lorsque nous accueillons un auteur, développer avec lui un ensemble de ressources, archives, inédits, entretiens, matériaux audio et vidéo, ce sera une des lignes de force de notre deuxième année ; enfin, les auteurs ont la possibilité de répondre directement aux lecteurs via le système d’annotations personnalisées du feuilletoir. De même, l’installation progressive d’oeuvres en cours, révisées à mesure (nous en informons les lecteurs par mail automatisé), donnant toute une nouvelle dimension à l’écriture, en particulier lorsqu’il s’agit d’auteurs actifs sur le web.

 

résolument no drm
 Les textes de publie.net sont diffusés sans drm : confiance en nos lecteurs pour les utiliser dans le respect de la propriété artistique de l’auteur ; pari sur le fait qu’aimer un texte provoquera souhait d’en découvrir d’autres du même auteur, ou de prolonger la découverte numérique par l’oeuvre papier ; au téléchargement, marquage watermark à votre e-mail ou ex-libris personnalisable (y compris bibliothèques) ; les textes lus en ligne ne quittent pas nos serveurs, donc question drm ne se pose pas ; publie.net bénéficie du dépôt légal web de la BNF (le robot Heritrix est considéré comme un de nos abonnés et archive toutes les mises à jour des textes).

 

les abonnements 65/95
 Dès le début, publie.net a dû son développement à un noyau de lecteurs fidèles (qui s’y reconnaîtra sait notre dette !), et, grâce à l’immatériel-fr et nos premières expériences d’accès bibliothèque, nous proposons un abonnement forfaitaire à l’ensemble de nos ressources : pour 65 euros, lecture en ligne seulement, mais avec toutes les fonctions de notre interface « bibliothèque numérique ». Et, pour 95 euros, téléchargement possible sur vos supports nomades... C’est un basculement de concept : la possibilité de découvrir des travaux contemporains, d’explorer à volonté, de revenir sur les textes, retrouver ses annotations, trier sa bibliothèque numérique – et bien sûr nous redistribuons selon le même principe [9] la moitié des sommes perçues aux auteurs, péréquation selon consultation individualisée des textes.

 

les bibliothèques
 Plus de 20 établissements déjà abonnés à publie.net, dont la BPI, le Carré d’Art Nîmes, Rennes Champs Libres, la médiathèque Roubaix, les BU d’Angers, Poitiers, Québec/Laval, Strasbourg, Arras, plusieurs réseaux ou médiathèques d’Île-de-France (Plaine centrale Val-de-Marne, Melun...). L’étape laboratoire est passée, et merci à tous de l’aide. Nous sommes en mesure aujourd’hui de proposer accès sécurisé par IP ou plages d’IP, mais aussi par fédérations d’identités (fichiers CAS avec identifiant carte lecteur), Shibboleth, mais tout simplement par listes d’e-mails lorsqu’il s’agit par exemple d’une (ex-)BDP avec établissements géographiquement dispersés ;
 chacun de nos textes est repéré par ISBN, possibilité d’intégrer publie.net à votre catalogue, l’appel titre ou auteur ou mot-clé appellera la notice éditoriale présente sur le site ;
 des ressources aux lecteurs : nous sommes entrés dans une nouvelle phase, passionnante, avec nos partenaires – les ressources numériques de chaque établissement sont considérables ; comment se servir d’une plate-forme comme publie.net pour éveiller la curiosité, cheminer dans ces ressources, oser le contemporain ? – des tas d’expériences à construire, inventer, en lien avec l’actu éditoriale ou l’actu tout court, des intégrations de flux rss, des mises à disposition du catalogue pendant une période déterminée [10] ;
 prêt de tablettes : déjà en cours à Angers, La Roche/Yon, Bourges, BPI... on cherche ensemble, toutes les questions sont ouvertes (réactualisation ou pré-chargement des tablettes, mise à dispo d’une sélection mensuelle, etc) – nous ne souhaitons pas développer, comme certains de nos [gros] concurrents, des modèles de livres sous licence juste transposés du prêt papier... suivre les sites des établissements concernés pour les comptes rendus d’expérience : nous sommes fiers, de toute façon, que nos textes servent de cobaye...
 faites le test : nous proposons aux bibliothèques, sur simple échange mail, un abonnement démo d’un mois gratuit – façon aussi de familiariser vos équipes aux nouveaux contenus, aux nouveaux modes de consultation (de toute façon, la lecture écran, ils savent...)
 notre abonnement est proposé 450 euros HT pour 5 accès simultanés, 900 euros HT pour 10 accès simultanés : pour 230 textes en ligne actuellement, 2 nouveautés par semaine, on tient la comparaison avec vos autres fournisseurs, non ? - nous considérons que c’est une relation « gagnant gagnant », même au bout d’un an d’existence nous constatons combien ces partenariats ouvrent de liens pour stages, lectures, événements, commandes dont bénéficient nos auteurs...

 

et les autres ?
 les centres culturels français à l’étranger ? un point de vue unique sur la création contemporaine, un lien direct de vos usagers avec les sites et le plus actif du web littéraire ?
 les écoles d’art en France : vous êtes une incroyable pépinière pour les auteurs d’aujourd’hui, est-ce que ce n’est pas vital que vous leur permettiez d’accéder à ce qui se transforme le plus vite ?
 centres de ressources et documentations, entreprises, grandes écoles, centres régionaux du livre : consacrez un ou plusieurs postes de consultation à l’accès à nos ressources, permettez à vos équipes de se former et s’informer... c’est d’autre part un soutien qui nous est nécessaire...
 pour vous tous, un accès « personne morale » mono-poste, découverte et expérimentation, proposé demi-tarif des abonnements bibliothèques (225 euros HT pour un an)...

 

publie.net, c’est facile, et ça marche
 Nous vous assistons bien sûr en cas de problème ou d’hésitation : mais il suffit de cliquer sur le petit pavé graphique « se connecter, s’inscrire » pour l’accès à votre bibliothèque numérique. Une fois enregistré, le « panier » a disparu (sur l’ensemble des titres si vous êtes abonnés, sur les titres achetés si vous les avez téléchargés à l’unité), vous avez accès alors aux ressources disponibles pour la lecture écran ou le téléchargement eBook, ainsi que les autres ressources, audio par exemple...
 service de presse : un code d’accès de quelques jours pour explorer le site ? le souhait de lire tel ou tel ouvrage ? – on accepte bien sûr !
 pour tout cela, abonnements démo, accès bibliothèques, devis abonnement, service de presse, nous écrire...

 

et dans un proche avenir, nous disparaissons !
 Que non ! Mais allez sur la librairie l’immatériel et vous aurez accès à nos productions sans passer par le site publie.net. Des expériences grandeur nature sont déjà en cours avec d’autres distributeurs numériques, et les contacts en ce sens se multiplient. Bientôt, directement depuis votre librairie, ou depuis votre iPhone, ou votre opérateur téléphonique ou les grands fournisseurs... Techniquement, nous sommes prêts. Le risque ? Que des textes que nous aimons, des textes qui nous interrogent, trouvent le lecteur singulier pour qui ils seront vecteur de vie, d’intensité...

 

Alors rendez-vous tout de suite, c’est par ici :

Et merci !

[1Daniel Bourrion : on est nombreux à requérir ses services (bénévoles et infatigables) de consultant quant à ce qui se joue techniquement dans la lecture en ligne, les accès à distance via les bibliothèques et bien d’autres choses. Daniel a commencé son trajet par une thèse sur Claude Simon et les fractales, intérêt qu’on retrouve dans sa tentative Terres...

[2le souhait aussi de casser un peu plus les habituelles frontières éditoriales, côté Suisse romande et côté Québec notamment (où la structure publie.net migre en septembre 2009, on vous tiendra au courant), et bien sûr littératures africaines : vous êtes en ligne, on y va ? Donc intégrer – JLK, RA ? – des amis de tous les là-bas dans notre comité éditorial, mais ne pas séparer les collections selon la géographie...

[3les lecteurs qui téléchargent hors UE, Québec, Japon et USA notamment (nous avons aussi des lecteurs en Australie, en Iran !), ne sont pas astreints à la TVA, les textes sont facturés 4,60 euros, idem pour les abonnements 79,60 euros au lieu de 95 etc...

[4on recommande d’employer l’option 4 pages par feuille sur votre imprimante familiale, pour une bonne ergonomie et... un peu d’économie !

[5Explorer 7 pour bénéficier de l’ensemble des fonctions, merci de faire màj, on recommande bien sûr plutôt Firefox (ou Safari)...

[6déjà toute une poignée d’exemples où c’est la publication en ligne sur publie.net a provoqué la version papier, et toute une autre poignée d’exemples où l’éditeur papier accepte de travailler avec nous pour diffusion simultanée des 2 supports : tout le monde y gagne...

[7les téléchargements sont décomptés pour l’auteur comme un téléchargement normal, droits d’auteur identiques donc. Noter que nous sommes bien sûr affiliés à l’Agessa pour leur rétribution

[8le contrat auteur que nous proposons, élaboré par Olivier Cazeneuve, est basé sur un principe de non-exclusivité, résiliation immédiate si tel est le souhait de l’auteur, avenant par simple mail en cas de transformation et d’ajout

[9fin du 1er exercice le 31 juin 2009, la moitié des recettes abonnement bibliothèques/particulier est provisionnée pour le paiement auteur, et chaque consultation des textes comptabilisée de façon individuelle

[10ainsi, merci à l’équipe de CherMedia d’avoir proposé, toute la durée du Printemps de Bourges, la visite de publie.net sur leurs postes de démonstration : c’était pour nous un plaisir que le proposer...


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 27 avril 2009
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