carnets du Hilton, 3 | Ottawa

un carrefour à Ottawa, et Rimbaud dans la rue


Ce matin, à la prison de Hull-Gatineau, un gars : « Nous on parle comme on marche, toi tu parles comme t’écris ». Je lui réponds par la phrase de Nietzsche : « Je pense comme je marche ». Et que c’est bien cela, dans la parole, qu’on peut aller chercher ensemble.

Pour le texte en cours, fragment de building séparé du monde, qui pourrait être flottant dans la nuit générale du monde. Il faut expérimenter les mots directement sur les buildings. Documenter la ville : saisir un plan de départ dans tel carrefour, arbitrairement pris (une géométrie ?). Savoir qu’ici un seul texte résisterait. Mais, alors, que peut-être le carrefour et la ville changent le texte, l’alourdissent, le convoquent et le dispersent.

Pour qui n’aurait pas immédiatement en tête le texte lu, en pleine rue, ce lundi 16 mars, vers 16h50, centre d’Ottawa, aller le chercher ici. (Ville).

Ne pas s’interroger (à la fac, je n’ai pas su répondre) sur littérarité, sur oeuvre, peut-être même pas sur littérature. Savoir, dans l’étendue de la ville, ces points d’intensité, où ce qui se rassemble appelle les mots qui, depuis si longtemps, vous font.

 

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 17 mars 2009
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