
"On tue en mon nom."
« Angoisse. Et retournement. Quel point d’appui pour se retourner ? »
Phrase que je lis dans Mon Amérique commence en Pologne, livre autobiographique de Leslie Kaplan, et la phrase vient percuter brusquement l’écriture – à une génération de distance, le même mot angoisse, et comme Leslie Kaplan se voit elle-même dans son livre –, billets guettés au jour le jour, de Naruna Kaplan de Macedo [1], qui vit à Tel Aviv et tient blog sur Mediapart :
« Chaque avion qui passe me fait sursauter, chaque sirène me fait peur. Dès que je ne fais pas « quelque chose », l’angoisse s’empare de moi... faire quelque chose ? C’est à dire : manifester ou lire les journaux. J’ai du mal à travailler, j’ai du mal à penser.
Quoi penser ? Rien que de l’horreur.
On tue. En mon nom. A quelques kilomètres d’ici. Des femmes et des enfants, des civils.
Je fais ce que je peux. Mais ce n’est pas assez, non. Alors, quoi faire ? Rien, non ? Tourner en rond, en cercles... essayer de mettre des mots sur ce qu’on ressent. Mais à quoi ça sert... ? Pas grand chose. Je ne me suis jamais sentie si impuissante. »
On te lit, Naruna, besoin de savoir. Et que là-bas il y a des voix qui ne se résignent pas.
Comme pour Libération, pas de forum sur cet article, on va lire et on respecte.
1ère mise en ligne et dernière modification le 10 janvier 2009
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