recalé sur l’espace et pour l’éternité

la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France ne m’a pas pris au mot


Bon, c’est pas tous les jours Noël. D’accord, j’avais du retard, mais je m’en faisais une joie, il y a des jours que j’y réfléchissais, et puis la semaine dernière une balade près de la mer, juste à portée d’oeil de mon patelin natal... En plus c’était rémunéré, je n’ai pas retrouvé, c’était 250 euros je crois, ça aurait pu aider...

Voilà donc quelle était la proposition :
La Semaine de la langue française est organisée chaque année conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication et le ministère des Affaires étrangères et européennes. À cette occasion, dix mots sont choisis par la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (DGLFLF). Pour chacun de ces dix termes, une définition en rapport avec l’Espace et les activités spatiales est produite par l’Observatoire de l’Espace qui l’accompagne d’illustrations légendées. Cet ensemble est proposé à des écrivains comme dispositif générateur d’écriture d’une brève histoire évocatrice de l’Espace et des activités
spatiales, devant inclure le terme choisi ou attribué et être traitée selon un genre littéraire donné.

D’ailleurs on peut visiter ici toutes leurs archives, voir par exemple les copains de l’an dernier. Complément :
Le genre, pour 2009, se résume au titre du dossier de la revue : L’attraction poétique. Il propose d’élaborer des textes issus d’une combinaison de constructions formelles relevant des partis pris poétiques
de chaque auteur, et de développements bâtis à partir de recherches sur comment et quoi dévoiler,
pointer, injecter, comme matériaux poétiques dans les situations et les formulations associées aux activités spatiales. Toute orientation est a priori recevable, de l’abstraction à la narration incarnée, à condition de proposer un travail manifeste et personnel de la langue et de l’écriture, de préférence économe et dense.

Ce qui semble a priori assez large et libre. Voici quels étaient les 10 mots proposés, j’ai choisi le mot pérenne, apparemment ça ne se battait pas au portillon pour le prendre :
• ailleurs • clair de Terre • compatible • génome • transformer
• capteur • clic • désirer • pérenne • vision

On vous prévient aussitôt qu’il ne s’agit pas de faire ça à la légère. Gare aux métaphores, aux pièges où ces fichus littéraires ne peuvent que tomber, pauvres d’eux (ça ne m’avait pas emballé de lire ce verbiage, je trouvais que la confiance y était quelque peu gendarme, mais on a si peu de dialogue entre monde scientifique et monde littéraire qu’on pouvait faire semblant de rien...) :
La première exigence est celle d’une écriture littéraire qui témoigne d’un style, d’un ton, d’un regard, d’une recherche d’auteur qui ne craint pas de s’adresser à un public averti de lecteurs, en échappant à plusieurs pièges qui se forgent quasi-automatiquement dès que les mots d’Espace et d’activités spatiales
sont prononcés.
Humour, ironie, acidité, et même méchanceté ou violence, prise de risque formel, ouverture du sens, attention aux détails, au quotidien, au matériau verbal spécifique, sont des voies possibles pour s’éloigner des tentations de formules trop grandiloquentes quand l’Espace est en jeu. Les points de vue trop inspirés de grandes visions cosmogoniques ou astrophysiques trop souvent confondues avec les activités spatiales et bien souvent sources de métaphores sans fin, en particulier sur le corps aimé, de démarches de vulgarisation déguisées ou de genres trop formatés comme la science-fiction, qui forment le gros des lieux communs sont sinon à éviter, du moins à contourner.

Activités spatiales, quand on n’est pas cosmonaute, c’est vague évidemment. Mais les questions du temps et de l’espace, leur rapport à la perception du monde, aux formes de récit qui en découlent, aucun de nous pour en être indemne. Combien de fois, dans mes interventions, je n’ai pas cité cette phrase de Stephen Hawking, qui chaque fois m’émerveille : L’univers est un objet fermé sans bords ni frontières... Et je ne manquerais jamais de suivre une nouvelle parution de Jean-Pierre Luminet – d’ailleurs, pour cette sortie jusqu’à la mer, il était de sortie... J’avais soigneusement lu les domaines d’application concernés par la proposition, il me semblait m’en être imprégné :

Il est sans doute même nécessaire ici de brosser un rapide tableau des activités spatiales en rappelant
leur réalité multiple et complexe. Dix domaines d’application ou d’implication peuvent ainsi être cités ou rappelés :
• l’astrophysique et la planétologie ;
• la connaissance de l’atmosphère, de l’océan, des terres, des glaces et de la végétation terrestre ;
• l’exobiologie (recherche de la vie dans l’univers), la biologie et la physiologie végétale, animale ou humaine ainsi que les sciences cognitives en micropesanteur ou en hyper-gravité (centrifugeuses,
avions 0G, stations orbitales) ;
• l’aide aux activités humaines (météorologie, cartographie, positionnement, transports, pêche, agriculture,
aménagements du territoire, santé, pollution, etc.) ;
• les communications (données, voix, images, téléphone, radiotélévision, Internet…) ;
• la souveraineté et la défense ;
• les systèmes de lancement (installations terrestres, bases spatiales et lanceurs, station de suivi, bancs d’essais, etc., leur financement, leur intégration politique et diplomatique) ;
• les engins (capsules habitées ou automatiques, stations spatiales, sondes interplanétaires, satellites, instruments, robots, etc.) ;
• les représentations (réappropriations artistiques, anticipations illustrées, chansons, films, design,
architecture, etc.)
• l’Histoire et le patrimoine associé.

Je me disais que nous, les d’Atlantique, on n’a pas forcément besoin de la stratosphère pour savoir où il est, l’espace :

Me voilà donc recalé, le refus arrive dans l’heure par retour d’e-mail. Mon texte :
... échappe à une des contraintes proposées, celle d’un rapport avec les activités spatiales. Ce qui serait pourtant à portée de main, étant donnée la teneur des éléments géographiques évoqués, les profils côtiers, hautement observés depuis longtemps par les instruments spatiaux, seuls à pourvoir conférer un témoignage indiscutable mais néanmoins sensible de leurs rapides changements.

Dans notre côte d’ouest, Rabelais le notait déjà, on a le fondement près du sol pour ne pas être emporté par le vent : je n’avais pas la main à portée d’aller cueillir les satellites, le texte restera sur le blog. Ça fait rien, c’était un bon moment de l’écrire.

Pourtant, levé ce matin à 6h, le texte envoyé à 15h sans avoir rien fait d’autre, même pas un petit billet de blog, je me sentais en paix, pour une fois : je me disais que c’était ce qu’il fallait, les scientifiques construisant leurs appareils à tourner là-haut, et nous les marcheurs de langue s’arrêter, là où on voit le rond de la terre, à regarder quelques oiseaux criards – je pensais vraiment à ce texte à faire, l’autre matin, en les regardant, et longtemps, dans leur comportement collectif à la fois élaboré et sans jamais d’accumulation temporelle. J’aurais été moins sonné si le refus était venu le lendemain, et non pas 45 minutes parès avoir travaillé toute cette journée.

Il me semblait que les phénomènes dont je parle, équilibre et dessin des côtes, variabilité des niveaux de la mer, mesure des temps fossiles, et le travail sur nos perceptions subjectives d’espace et de temps qu’induisent les mesures spatiales – sans parler de savoir si tout cela a du sens, compte-tenu de ce que deviennent nos villes, et le rapport du travail à la nécessité ici bas –, étaient quand même des passerelles entre la commande et mon texte. Ou s’il est légitime d’observer des oiseaux quand on envoie des sondes hors du système solaire ? Ou de parler de l’étymologie du mot pérenne, quand la notice fournie par la « DGLFLF » est un contre-sens sur le mot ? Réponse claire, merci.

Enfin, je dois être plus doué pour mener des ateliers d’écriture que pour les exécuter, et comme ça, vous pouvez faire vous-même l’exercice et le leur envoyer. Je crois que je n’ai plus l’âge de me forcer, même pour le gagne-pain, ces temps-ci c’est manifeste. Allez voir leur site, et on verra au mois de mai ce qu’ils ont fait de ce pérenne qui m’enchante chez Montaigne : site et concours attraction poétique.

Dans notre Sarkosie généralisée, tout ce qui est État ça commence vraiment à sentir le flambé. J’aurais mieux fait de parler de ces petits machins techniques qu’on envoie dans les étoiles (ils m’émerveillent assez, et je sais – heureux temps où à Vernon je soudais par faisceau d’électrons le rouet en titane d’alimentation du second étage des premières fusées Ariane – la magie et la précision que c’est pour y arriver), mais pas d’allusion à nos misères et calamitez d’ici-bas, comme encore aurait dit le cher Rabelais. Qu’ils profitent bien de leurs postes, joujoux et subventions, et qu’autant leur en pende à l’oeil, comme encore aurait dit le même...

Les photographies sont de samedi. Voir ici quelques clichés du port de la Rochelle, le jour précédent.

 


que le monde est une branloire pérenne

 

Marche au bord de la mer. Renverse de mer haute. Qu’est-ce qui change, qu’est-ce qui a ou aurait changé ? De l’autre côté du pertuis de Ré, la côte qui est mon pays natal.

Le temps dépend de qui le considère. C’est un essaim d’oiseaux minuscules, ils sont des centaines serrés, avec ce long bec qu’ils enfoncent, soit dans le varech, soit lorsque la vague découvre, dans les minuscules trous à puces de mer. Quand la vague revient, ils remontent en sautillant comme des gosses effrayés, c’est comique. Si on approche, ils n’ont pas peur. Mais qu’un seul s’envole, et la totalité s’envolera. Ils font un ovale sur la mer, puis se posent vingt mètres plus loin – comme nous on avance aussi, la scène va recommencer dix fois, vingt fois, et chaque fois se remettent à picorer du bec comme si rien ne comptait d’autre. Quel est le temps des oiseaux, sinon ce temps immédiat ? Ou bien le temps des saisons, puisque nous voilà dans l’éclaircie d’un matin froid de décembre, la plage pour eux, les oiseaux, et nulle trace d’hommes sur le sable, sauf celle que nous on laisse ? Ou bien le temps plus vaste, qui fait que les mêmes oiseaux s’envolaient pareillement lorsque, enfant, je longeais cette même plage (je le sais, je retrouve le bruit profond et cyclique des vagues, je retrouve l’exacte odeur qui pour moi fait court-circuit d’époque à époque) ? Ou bien un temps encore bien plus large, puisque qui saurait dire quand précisément est né cet équilibre de la vague, des oiseaux en troupe, et de ces trous à puces de mer un instant visibles au retrait de la vague ?

On oublie un instant la fragilité du temps. Enfant, nous partions de cette côte, juste en face, avec mon père et mon grand-père (même ce concept-là, trois générations provisoirement au même endroit, mes enfants ne connaîtront pas) pour des expéditions à La Rochelle, la grande ville. Celle où pour la première fois j’ai vu clair, puisque dans le village on sait tout d’avance, alors difficile de dépister une myopie. Dans le centre-ville, en prolongement des remparts (un parking payant bitumé, maintenant, d’un côté du vieux port, et ces petits immeubles coquets avec boutiques luxes et encore un parking de l’autre) ce qu’on nommait « La Ville-en-Bois ». En fait, chaque hangar, maisons de bois et entrepôts ciment tôle, un enfoncement très sombre, avec dedans les lueurs et les bruits de meules ou machines. On allait chez Fumoleau, qui réparait les treuils, pour les ramasse-moules de chez nous, à L’Aiguillon-sur-Mer. On chargeait les pièces commandées, le treuil réparé, la pompe neuve. On montait une échelle de fer pour entrer dans le bureau jaune de Fumoleau père, d’où se découvrait et surveillait l’atelier en bas. C’était cela exactement, pour nous, le plus loin ou le plus haut de l’espace. Plus tard, Fumoleau fils a transformé l’atelier en entrepôt isotherme pour le commerce des bananes, mais c’était encore activité de port, et hier, en bout d’une jetée du port de commerce, j’ai revu un de ces treuils, qui rouillait. Le port de commerce est clos par des barrières, mais ce sont des étendues vides, et les entrepôts construits après l’ère Fumoleau, troués et abandonnés à leur tour. Il n’y a plus de pêche, et le commerce des bois et céréales a probablement été aspiré par Nantes, plus au nord. Les longues rues de maisons basses qui font le nord de La Rochelle semblent en prendre la même couleur : cela dort, ici, et l’usine de boîtes de vitesses qui avait fait vivre cette partie de la ville, en remplacement, vient de se taire elle aussi.

Nous sommes entrés dans un monde sans pérennité. On entend par cela une durée longue, une durée stable, susceptible de se reconduire sans limite préalablement assignée. L’usage nominal, pérennité, s’est éloigné de l’étymologie de l’adjectif initial, pérenne : était pérenne ce qui restait identique sur l’année. Ainsi, les sapins, le houx, une source (suggère Littré), une culture. Mais que nous importe, dans la vie urbaine, ce qui change avec les saisons ou leur reste indifférent ? On est tout surpris, arrivant dans autre pays, de découvrir que cette maladie d’éclairer les rues la nuit comme en plein jour n’est pas obligatoire comme on le croit chez nous. On ne dit pas des pics de circulation du matin sur les rocades qu’ils sont pérennes, ni des soldes de la consommation forcée qu’elles ne le sont pas.

Nous marchons sur cette plage au bout de l’île de Ré, dans son hiver désert, et tout semble comme à la fondation du monde : de lourds nuages gris roulent ou s’effondrent, et le soleil qui les perce entre en diffraction blanche violente, on dirait, lorsque le vent soudainement devient plus froid, que les vagues se hérissent et qu’il n’y a plus là qu’affrontement minéral, à la jonction violente de masses d’air et masses d’eau à nous-mêmes indifférentes – d’ailleurs, il n’y a plus les oiseaux.

Le temps n’est pas visible. J’ai assisté, enfant, puis plus tard, en vivant là – mais l’hiver, toujours l’hiver, à des phénomènes rares et imprédictibles. Parfois, à intervalle de plusieurs années, en quelques jours la mer emmène tout le sable des plages. Apparaît une tourbe noire et nue, durcie. Mais les archéologues d’ici le savent bien et se précipitent : les traces de pieux d’habitats paléolithiques, et – au Paradis-aux-Ânes précisément – ces pieds nus d’un chasseur sur les empreintes pareillement nettes du cervidé qu’il chasse – et moi aussi cela je l’ai vu. Et, dans ces mêmes étendues soudain comme lunaires, qu’un mètre ou deux de sable recouvrent et protègent d’ordinaire, le surgissement aussi d’énormes fossiles, très lisses nautiles, ammonites comme des roues de charrette – et de ces fossiles j’en ai sur ma table, ils m’importent. Découvrir que ce qu’on nomme le temps est une suite de pages simplement superposées à la nôtre, au même endroit. Cinq à six jours et en quelques nuits la mer replacera le sable.

D’ailleurs, ici, ce n’était pas une côte, dans ces temps lointains. Et cela nous réapprend à savoir que le jeu de la terre et de la mer est une variable, comme les autres variables plus larges. Quoi, dans ce que nous percevons, ainsi marchant, dispose de durée et de stabilité ? Ces odeurs évoquent l’enfance. Nous vivions à quelques kilomètres de la mer. En grimpant dans l’arbre, au bout du jardin, j’apercevais la digue. Les dimanches, aux tempêtes, on allait en famille, et bien d’autres du village, regarder les vagues l’assaillir, ou contempler les brèches, là où la digue aurait dû nous protéger, puisque nous vivions sous le niveau de la mer, à Saint-Michel en l’Herm. Aux grandes marées, tout le village pêchait : on retroussait les pantalons, c’est tout. Mes grands-parents ne nageaient pas. Chacun avait sa spécialité. Des tridents pour les soles, les congres que nous, les gosses, on finissait par fatiguer dans les murettes de pierres, les larges haveneaux pour crevettes et ainsi de suite (et des marmites grandes comme nous pour tout bouillir). Cela durait depuis si longtemps. Même en 1973, lors d’un boulot d’été à l’usine SKF de Fontenay-le-Comte, aux changements d’équipe les ouvriers rejoignaient la mer : les roulements à bille annonçaient cependant une autre domination. Entre temps, la côte de Vendée laminée par l’industrie du tourisme bas prix, les campings sous les moustiques, un supermarché tous les dix kilomètres, mais allez chercher, sur trente kilomètres de côte, désormais, une trace de vie organique. N’était pas pérenne cet équilibre où la ponction s’accordait au travail.

Alors dire qu’on a peur ? On marche sur la plage. On ne voit rien des activités humaines, nos activités. On sait cependant que la voiture est garée auprès. On sait qu’au débouché du pont à péage on dominera brusquement la ville qui était l’utopie d’enfance, quand on venait avec le grand-père chez Fumoleau, et qu’on passait ensuite dans ces hangars où se soldaient et négociaient les restes de l’armée américaine et le matériel militaire qui équipait, Jeeps, Dodges, pelleteuses, les hommes chargés de réparer nos digues, drainer notre marais (il reste, sur la dune, les derniers pans de blockhaus qui s’enfoncent, disparaissent). Ou bien, mais sous l’autorité maternelle, quand on venait dans ces rues qui comportaient des étages, ô merveille, et ces magasins tout éclairés et profus, pour nous rééquiper d’un manteau, ou choisir la première montre. L’autoroute en butant sur la ville a pompé ses dernières forces.

Quand on marche longtemps sur la plage, fascine évidemment l’infini de ce qui n’est pas nous-mêmes. Mais qu’on passe la dune, qu’on reprenne la voiture, ce n’est pas cette immensité un instant perçue et devinée, dont on apprend chaque décennie à démultiplier l’inconnu (je suis d’une génération, pourtant pas si obsolète, où dans nos salles de classe, en terminale, on avait des atomes représentés par des boules rouges et blanches au milieu – le noyau – avec des électrons petites billes jaunes censés tourner en rond, au bout d’une baguette de bois rigide), c’est bien qu’on soit là pour l’observer, qui est remis en cause à court terme.

J’aime la façon dont le temps est représenté chez Rabelais : dans l’île des Macraeons, « gens qui ont des ans beaucoup », à mesure qu’on s’enfonce dans l’intérieur de l’île, tout grossit, arbres, pierres, distances, et les écritures ou runes deviennent plus anciennes : la fiction, dans une époque où on comptait les âges des protagonistes de la Bible pour trouver l’âge du monde, invente que le temps puisse ne pas avoir d’origine. Mais aussi cette manière qu’a Rabelais de joindre l’espace et le temps, comme pour les cataractes (il dit catadupes) du Nil, dont le bruit s’entend « à plus de troys journées loing, qui est autant que de Paris à Tours ». Branloire : planche en équilibre, qui sert de balançoire. Quand Montaigne introduit cette fabuleuse relation, dans une phrase, du danger, de l’instabilité ou de l’insatisfaction du monde et qu’on doit bien pourtant s’en accommoder, en écrivant que « le monde est une branloire pérenne », ce qu’il désigne du monde ne s’est pas arrangé. Mais du « pérenne » compensatoire, qui désormais pour en être sûr ?

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 décembre 2008
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