1994 : atelier d’écriture interactif, première

avant l’atelier d’écriture en ligne BNF, retour sur vieux projets


Le flip-book ci-dessus a été réalisé avec Calameo. Cliquer sur l’image pour lecture écran du texte intégral. C’est le nouveau feuilletoir que nous utilisons sur publie.net.

avant le projet BNF...
Pas facile de se discipliner à travailler, l’été, quand on se met hors connexion. Se laisser glisser vers un peu plus de lecture, de prise de notes, de pistes pour d’éventuelles constructions de textes. Et pourtant s’atteler à ce qui se profile en septembre, grosse vague de textes pour publie.net, et, parmi les projets qui commencent à prendre de la place sur la ligne d’horizon, l’atelier en ligne Ecrire la ville avec la BNF.

Bien sûr, dès que c’est prêt, on en parle en détail ici. En gros : quatre « univers » de cinq propositions d’écriture, soit vingt au total, qui s’activeront progressivement, dans un degré de complexité accrue, d’octobre à avril.
Pour chaque proposition d’écriture, le texte d’appui et la consigne principale, mais aussi les différentes variantes pour utilisation selon les différents publics. Mais l’équipe de la BNF (merci Françoise Juhel et Arnaud Laborderie, collaboration aussi du graphiste Jef Aérosol) proposera chaque fois une vidéo d’un auteur contemporain (nous solliciterons aussi bien Jacques Roubaud et Valère Novarina que Gwenaëlle Stubbe ou Charles Pennequin, Pierre Bergounioux, Chloé Delaume etc).

D’autre part, même principe que pour Ecrire la mer en 2004, les propositions sont rendues accessibles par avance à différents groupes ou enseignants pratiquant déjà les ateliers d’écriture, et leurs séances serviront de pilotes et d’appui à ceux qui nous rejoindront en ligne.

Un « wiki » sera mis en place qui permettra, avec la plus grande facilité, aux enseignants et groupes de présenter et mettre en ligne, proposition par proposition, les travaux réalisés. Nous serons bien sûr présents pour les y aider.

Déjà de nombreux partenaires : des réseaux d’ateliers d’écriture (Cherbourg, Lisieux…) un foyers de jeunes travailleurs en périphérie bordelaise, des établissements scolaires, collèges, lycées professionnels de Pau à Sélestat, ou bien sûr mes propres interventions à Bagnolet ou avec Noirlac. Mais aussi – nous en sommes très heureux – des départements de français d’universités étrangères (Rome, Tokyo, Kiel…), ou le réseau d’enseignants des lycées français d’Asie et Pacifique, qui mettra parallèlement en place un blog audio. Dès à présent, signalez-vous (mail TL) pour recevoir la lettre d’info.

 

le projet "L’atelier" de 1994
Alors, à qui s’adresse le texte ici présenté, et quel rapport ? Aucun. Juste que ce site devient progressivement pour moi, à mesure qu’il devient l’expérience d’écriture en temps réel, le lieu aussi des archives, du chemin.
Je n’avais jamais réouvert ce fichier depuis très longtemps. C’est en faisant du nettoyage d’été dans le disque dur que j’ai voulu l’éliminer, et que, finalement, il viendra prendre sa place, ici, dans le site.

En 1994, l’Internet existe, bien sûr, mais pas pour moi. Encore 2 ans avant la première connexion. Mais j’ai déjà un ordinateur portable (mon premier, un MacIntosh PowerBook 145, écran noir et blanc, disque dur 45 Mo), et je viens d’y adjoindre le ronflement d’un lecteur externe de CD-ROM. 
Je manipule correctement mon traitement de texte Word (qui a si peu évolué depuis), mais je découvre les possibilités sur le Mac des « piles » Hyper-Card. Je me procure le logiciel de référence pour les bases de données, 4D First. Les premières expériences sont démoralisantes : on ne voit rien du résultat, on nage. Un peu comme en ce moment dans l’apprentissage InDesign. Mais, quelques semaines plus tard, j’amorce deux « bases » de ressources avec mots-clés et liaisons transverses : une incluant les propositions d’écriture que j’utilise, une autre constituée de citations de Saint-Simon.

A l’époque, mon expérience principale en ateliers d’écriture (merci Line Colson et Nadine Etchéto), c’est la Boutique d’écriture de Montpellier-La Paillade. Mais je collabore tous les ans avec le Salon du Livre de jeunesse de Montreuil (merci Henriette Zoughebi), et je commence mes premiers stages d’enseignants (à Tramelan, en Suisse, merci Deta Hadorn-Planta).
J’ai bossé des nuits et des nuits sur ce mince projet de 32 pages dans sa version initiale. J’étais en colère contre un CD-ROM vendu par Microsoft sous le titre L’écrivain en herbe, et en même temps très excité par les réalisations scientifiques, CD-ROM de découverte de l’espace…

Je l’ai présenté d’abord aux éditions Hatier, avec qui j’avais réalisé deux livres, puis fait pas mal circuler. On ne s’est pas moqué de moi parce qu’on n’ose pas, mais aucune réponse. L’informatique, comme on disait avant de dire le numérique provoquait plutôt méfiance et crainte.

Ça n’a pas été du travail perdu : en 2000, paraîtrait la première édition de Tous les mots sont adultes, et sa réédition augmentée en 2005 (4ème tirage à ce jour), ou les prolongements et accompagnements rassemblés en ligne dans Apprendre l’invention. Si je mets ce texte en ligne, c’est pour la curiosité que c’est, à distance, de constater le temps que mettent les idées à mûrir. La permanence de ce qu’on formule d’un côté, la complexité accrue qu’on développe de l’autre.

Ainsi, j’utilise sans doute moins de propositions d’écriture (ma base de 1994 en comptait 80…) mais mieux organisées pour aller vers des systèmes d’écriture plus complexes. Par contre, la façon dont sur ce CD-ROM imaginaire s’associaient les propositions, les textes d’appui, les ressources complémentaires, les textes produits, c’est déjà l’amorce de ce que nous permettrait Internet.

 

de l’utilité des archives, ou archéologie de soi-même
Si je mets cela en ligne, donc, c’est plutôt pour cette surprise : en quoi nous étions prêts à Internet avant sa possibilité technique. C’est un débat d’aujourd’hui, notamment pour ce qui concerne le livre numérique.
Le texte intégral de ce projet, juste remis en forme pour lisibilité écran, via feuilletoir ci-dessus, et l’archive : télécharger L’Atelier, projet interactif, dans son exacte présentation de 1994 (il y a même mon adresse d’alors et mon téléphone, quand je me servais encore du téléphone).

Si tout ça ne vous intéresse pas plus que ça, pardonnate mi disait Rabelais, et revenez quand même sur tiers livre pour autre chose : là c’est juste de l’archive perso, pour seul plaisir de notre archéologie numérique. Petit regret : ne pas avoir rencontré à l’époque les bonnes personnes, par exemple Alain et Virginie qui travaillaient dans ces directions chez Hachette…

Et rendez-vous à tous bientôt pour l’atelier Ecrire la ville avec la BNF.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 10 août 2008
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