j’en peux plus je vais me pendre
Comme ces confusions reviennent constamment, mais que je ne changerai pas de nom pour autant, ni les autres, je repasse en Une du site le billet ci-dessous datant de mars 2008, le premier que j’ai consacré à éclaircir cette question de mes homonymes.
J’ajoute qu’avec le François Bon archéologue on a déjà eu ce genre d’embrouille. Une fois Gallimard m’a envoyé 300 € et j’ai fini par comprendre que c’était pour lui mais j’ai gardé la thune (pour compensation de dommage), j’espère qu’il a réclamé. Récemment, le Seuil a publié une Histoire mondiale de la France avec contribution de mon homonyme, je n’ai pas compris, sauf bien plus tard, pourquoi j’en avais reçu 2 exemplaires, j’espère que depuis il les a reçus, ses exemplaires d’auteur. Il y a 3 ou 4 ans j’avais fait une réclamation auprès d’Amazon incapable de distinguer nos ouvrages, je n’ai jamais réussi à leur faire comprendre.
À noter que le François Bon dont je parle ci-dessous a été depuis lors – et peut-être est toujours ? – conseiller régional « divers droite » dans les Deux-Sèvres mais vu que depuis ça a été dissout dans la « Nouvelle Aquitaine » je ne sais pas. En tout cas longtemps qu’on n’a pas été quiproqué.
J’en profite pour màj des liens. Et je vous dis pas les homonymes de mon frère Jacques.
FB (François Bon, l’unique, l’original – ah non, ça c’est l’autre, tous les autres...)
François Bon oui, mais tous les François Bon
Il y a longtemps que je sais qu’on est un paquet de François Bon : au cimetière d’Ouessant, sur le mur des marins noyés avec leur bateau dans la première guerre mondiale, j’en sais au moins un...
C’est comme ça avec nos noms de tout le monde : la cousine de ma grand-mère qui s’appelait Modeste Guenon, à la Grande Bernegoue près de Vix en Vendée, tiens j’aurais dû prendre comme pseudo.
La première fois ça m’est arrivé en 1979 à Paris : je fais un chèque pour un disque (il y avait encore des disquaires), la patronne passe dans l’arrière-boutique et revient avec un type : son employé s’appelait François Bon, elle avait cru à un vol de chéquier.
Actuellement, j’en recense 7. Les 4 ans que j’ai vécu à Montpellier, j’habitais en fait Castelnau-le-Lez, et j’étais sur liste rouge (ô temps du téléphone fixe fax répondeur). Pendant 4 ans, un François Bon, qui animait sur Montpellier centre une petite agence publicitaire et était dans l’annuaire, a répondu gentiment aux appels téléphoniques qui me concernaient, disant qu’il n’avait pas mon numéro. Je n’aurais pas eu la patience réciproque...
Récemment dans un bel article du Monde avec photo, mais là on ne risque pas de nous confondre : on trouve un François Bon champion de glisse (vous assure que non, c’est pas moi déguisé). J’avais découvert son existence un peu plus tôt, quand une chaîne de télé américaine m’a envoyé un e-mail pour me demander comment diffuser mes films : ils s’intéressaient donc aux ateliers d’écriture ? Le quiproquo n’a pas duré très longtemps. Regardez-le un instant sur YouTube, c’est lui le François Bon dont tous les François Bon sont le plus fiers.
Il y a un François Bon conseiller en informatique à Saint-Etienne.
Il y a aussi sur Facebook un amateur de curiosité nommé François Bon que je ne connais pas.
Et récemment, au Seuil, on me réclamait une avance versée pour livre non-écrit à François Bon, archéologue à Toulouse – risquait pas d’être écrit, le livre, vu la confusion.
On devrait faire un club... Guy Joussemet, il n’y a pas longtemps, m’envoyait une page d’annuaire déchirée dans la ville de Lafayette (USA) : on était une vingtaine, là encore, de François Bon. Ça n’a rien d’extraordinaire : je connais un Pierre Michon de 20 ans, et à Digne-les-Bains 4 Nathalie Quintane [1].
Le François Bon dont je vous parle, je n’ai rien à lui reprocher. On s’est même téléphoné, une fois, tellement on n’en finissait plus de démêler l’imbroglio. Un homme très courtois, on a même plaisanté : natif pas loin de Fontenay-le-Comte, comme moi, 3 ans plus vieux mais des enfants du même âge et je ne sais pas si pour l’un ou l’une les prénoms ne se recoupaient pas non plus.
Ceux à qui j’en veux, c’est les merdouillards de petit journal de département, qui au lieu de faire leur travail s’en vont chercher les images sur Google et font un copier-coller sans se préoccuper des conséquences : Vendée Matin vous êtes des nuls. Vous nous devez des excuses, à François Bon et François Bon.
Avec ce François Bon là, ça a commencé en 1986 (vingt ans qu’on vit ensemble, donc) : j’avais fait une suite de lectures en Allemagne, traduction du Crime de Buzon, ma première trad, et quand j’ai réclamé remboursement de mes frais au ministère des affaires étrangères, on m’a juré que c’était payé. J’avais eu vent à Cologne : — Mais on vous a connu quand vous étiez lecteur à la fac... Vu mes compétences en germanistique, ça ne risquait pas. On a remonté la filière : François Bon était attaché linguistique en Norvège, plus tard conseiller culturel là-bas. Il s’est trouvé qu’une connaissance de l’ouest, Michel Métayer, alors à l’Institut français de Fribourg, après aux Beaux-Arts Toulouse, faisait l’intermédiaire. On venait dire à François Bon : — Mais vous ne vous aviez pas dit que vous écriviez des livres... Et moi je confirmais que non, je n’étais pas conseiller en Norvège.
Pour nous, Vendéens, il y a deux Vendée : la même frontière a servi de limite à la guerre de Cent Ans, au village près a servi de frontière aux guerres de religion, puis à la chouannerie. Même ces dernières années, le député de mon coin de marais, Métais, était socialiste, comme le maire de la Roche-sur-Yon, tandis qu’à Montaigu-la-Diguedu allez voir comment ça vote, on va même encore à la messe. C’est Napoléon qui a coupé du Poitou, son bassin linguistique (bon, ça vous intéresse pas forcément, mais c’est mon blog, à moi François Bon), notre partie de marais, capitale Fontenay-le-Comte, liée à la tradition protestante qui va de la Rochelle à Melle, et l’a regroupée avec le bocage du nord, la chouannerie chez Balzac c’est Fougères, c’est pas le Pertuis breton.
Ça c’est corsé vers 1995, quand Philippe De Villiers a décidé de faire de l’abbaye de Maillezais, celle de Geoffroy d’Estissac, le protecteur de Rabelais (lequel n’y a probablement jamais dormi une seule fois, quoiqu’on y montre son prétendu cachot - il vivait entre L’Hermenault et Ligugé), un son et lumière qui serait à la Vendée Sud ce que le Puy-du-Fou, le Disneyland des chouans, est à la Vendée Nord. Moi, Maillezais, pas touche : c’est le pays de mes grands-parents maternels, Vix, Damvix, c’est le pays de Chaissac (le seul reproche que me faisait ma grand-mère : que j’aie de l’admiration pour ce Chaissac qui était un peu fou tu crois pas, mais c’est qu’avec cette pauvre madame Chaissac les échanges étaient constants, ne serait-ce que pour organiser et corriger le certificat d’études, et Chaissac, qui ne pouvait pas trop s’afficher à Vix, venait en bicyclette à Damvix où il était le copain du curé, et le curé et l’instit laïque, en Vendée, ça ne se fréquente pas).
Donc, voilà, j’étais évidemment dans le comité de soutien (et ça ne s’est pas fait), sous mon nom François Bon, et je découvre que François Bon, de retour au pays, était directeur des affaires culturelles de De Villiers, en charge du dossier (j’ajoute qu’il ne l’est plus maintenant, à ce que j’en sais). On était donc des deux côtés de la pétition [2], avec le même nom, d’où ce coup de téléphone d’une grande courtoisie, qui a été notre seul échange.
Je n’ai n’ai jamais eu à interférer avec le pays vassal de De Villiers, droite politique chassant sur des terres que je ne fréquente pas. Et je vous souhaite le meilleur, François Bon, pour votre mandat citoyen.
Je le répète : c’est à Vendée Matin que j’en veux. Non, je ne suis pas le François Bon en photo sur l’article. Enfin si, mais c’est l’article, vous comprenez. Enfin je sais plus, mais vous voyez ? Des excuses donc à François Bon pour usurper son identité via François Bon. Je n’irai JAMAIS à Saint-Hilaire des Loges. D’ailleurs, on devrait supprimer les départements. Et puis redécouper les régions, aussi : redonner Nantes à la Bretagne, redonner Fontenay-le-Comte au Poitou Charentes, appeler Région Bocage le Perche, la Mayenne et les Mauges, et laisser De Villiers où il est. Amen [3].
[1] mais bien noter que François B., né à Saint-Michel en l’Herm, Vendée, d’une mère institutrice, ayant plus tard écrit sur les Rolling Stones, a eu l’élégance de choisir pour patronyme Bégaudeau, je l’en remercie — sans compter qu’il n’est pas conseiller cantonal, lui : inculte...
[2] c’est par Raymond Bozier que je l’ai appris, coup de fil hérissé : — Mais qu’est-ce que tu fabriques, c’est n’importe quoi...
[3] Merci à Jean-Baptiste Billé de m’avoir prévenu, quand même...
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1ère mise en ligne 10 mars 2008 et dernière modification le 23 décembre 2017
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