bloc

Bloc : je suis parti d’une écriture avec fréquents retours à la ligne, de l’écriture sans doute d’un praticien de l’oralité scénique où le retour à la ligne donne une sorte de ressort, invitant à la reprise de souffle et à la relance qui suit, créant une sorte de clin d’œil vers le relais de parole, qu’il se fasse dans le cadre d’un dialogue à plusieurs ou même au sein des variations d’un moment de seul-en-scène. Et puis j’ai reçu l’invitation à écrire par blocs… Difficile à recevoir au début et qui m’a parfois fait procéder par gommage, effacement de retours à la ligne venus spontanément. Je me suis alors aperçu que le texte qui se dessinait en face de moi était bien de ceux que j’avais plaisir à lire, sans m’être rendu compte jusque là que cela pouvait venir de la forme en bloc. Car dans dans la forme en bloc, l’œil lecteur prend parfois plaisir à tourner, à suivre un autre cheminement que la linéarité de lecture induite par la linéarité première de l’écriture. Le texte avec retours à la ligne fréquents ne permet pas trop cela, il fait lire dans le souffle d’une possible parole et dépasse vite ce qui vient d’être lu. Je garde une telle modalité pour mon écriture « scénique », celle qui prépare un texte à être dit. Mais, de plus en plus, je privilégie la forme en blocs pour des textes à être lus.