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style


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style : « Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenues tient en l’air » Flaubert (lettre à Louise Collet 16 janvier 1852)

entrée proposée par Brigitte Célérier

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FIGURES DE STYLE. [ÉPANORTHOSE] J’ai toujours été mal à l’aise avec les gens qui nomment les figures de style. — Ah oui, ce ne serait pas une litote/asyndète/prétérition… ? — réflexion toujours faite sur un petit ton… Je parle, d’une chose, vivante, essentielle, de la lune, j’utilise une figure de style pour en parler et on regarde mon doigt. Tuant. Tuant le désir de parler. Ça doit venir du judo. Ceux qui savaient par cœur le nom des prises et moi qui étouffais sous leur poids. Il y a prescription. Pour épanorthose, c’est différent : je l’ai appris en lisant Ultra-Proust de Nathalie Quintane que j’aime sans la connaître, mais pour de bon. Dans une note en bas de page elle explique : c’est une figure de style qui consiste à immédiatement corriger ce que l’on vient d’écrire, par exemple : « Ta baraque, je veux dire, ta propriété ». Vous comprenez maintenant. Pourquoi je l’aime. ** Corriger immédiatement ce qu’on vient d’écrire, biffer : le geste incessant de la parole qui ne cesse de vouloir dire, mieux, plus. Cette rectification qui avance plus avant le mot couteau dans les chairs, comme dans l’argot « rectifier le portrait », comme dans l’épreuve de purification alchimique. Sans retour.*** Dans un échange avec des auteurs et des autrices du Tiers-Livre, je comprends qu’une raison de préférer la saisie sur écran à l’écriture sur papier est l’éradication des ratures. Après des années de bataille entre la tentation d’être sans faute et une nature sinon brouillonne, du moins buissonne, broussailleuse, il m’est apparu que tant qu’il n’y avait pas de ligne barrée, de gribouillis, de flèches transversales, d’astérisque renvoyant à ce truc essentiel que j’avais oublié et qui ne trouvait plus sa place sans bousculer mes belles lignes serrées, de mot rayé pour un autre, sinon meilleur du moins plus juste… j’écrivais pour le carnet. Au premier pâté, je pouvais enfin commencer à écrire pour l’histoire. Un ami serbe m’expliquait ainsi qu’une Mercedes neuve ne devenait vraiment sienne qu’à la première éraflure. L’écran, c’est un carnet qui ne m’appartiendra jamais. Je préfère le garder pour ce quelle j’appelle justement « les propretés ». Mais ce journal, ce journal particulièrement mien, pourtant, je l’écris sans feuille. Peut-être que sa forme si radicale se détache de la question du support ? Peut-être parce qu’il est fait pour être partagé dans son élaboration quotidienne via les réseaux sociaux ? Peut-être parce qu’il porte son imperfection en bannière, son insuffisance, son bonnet d’âne et ses pansements au milieu de mon grand pensement ?

entrée proposée par Emmanuelle Cordoliani
entrée proposée par FB


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1ère mise en ligne et dernière modification le 9 avril 2021.
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