Annick Brabant | marcher dans les restes

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un blog : au verso des mots

 deux ou trois petits plaisirs, comme lire Causette, l’odeur de la menthe, danser sur ‘Happy’ de Pharrell Williams ou encore parcourir les annonces immobilières en vue de mon prochain déménagement

et un peu de minimalisme

6. ‘J’lui aurais appris à chiper un peu d’réconfort dans les disques d’Edith Piaf’


proposition de départ

L’autre, on l’appelle la gauchère, peu importe son prénom, c’est une gauchère, une crâne rasé, une qui parle plus qu’il ne faut, et y a pas beaucoup d’monde pour l’apprécier au village, à part le veuf y a même personne. Là-bas c’est l’ricain, y a qu’une seule voyelle dans son prénom, John, j’pense bien, faut croire qu’c’était pas un gosse désiré, c’est vrai quoi, quand tu l’aimes ton gosse tu lui donnes au moins deux ou trois voyelles, comme Thomas ou Gérard, ça c’est du prénom, du vrai, du qui coûte au moins dix balles, mais John tu vends quoi avec ça ? Derrière c’est celle qui a pas d’chance, j’me souviens on a essayé, on a ajouté une voyelle, enlevé une consonne, cherché un diminutif, un surnom, rien, y a rien à faire, ça passe pas, et son Renaud il lui a dit aussi, et que si elle changeait d’prénom ça l’aiderait à l’aimer un peu plus, parce qu’Anne-Pascale c’est vraiment trop moche, et ça n’donne pas envie de faire un enfant avec elle. Lui là, avec sa crolle et son collier de clous pointus, c’est qui s’donne un genre jusque dans l’prénom, appelez-moi Clovis qu’il dit tout l’temps, à part ça c’t’un fainéant, il sait pas lui c’que c’est d’se l’ver au p’tit matin pour aller ramasser les ordures des autres, il sait pas les sacs qui débordent de sauce pickles ou de tampons hygiéniques, et qu’on s’prend ça dans les mains pour un salaire de misère. Elle, c’est la Gwenaëlle, des années qu’elle claudique, pareil avec son prénom quand faut l’écrire, c’est qu’on lui a jamais appris, l’école c’était pas pour elle qu’il disait son père, alors quand elle doit remplir un papier j’l’aide et j’demande rien. Regarde, là c’est l’bouc émissaire, dès qu’y a un truc dans l’village — une boîte aux lettres en feu, des détritus dans la rivière, une vache empoisonnée — c’est lui qu’on accuse, pis c’qui l’arrange pas c’est qu’il a une voix d’femme, alors tu sais les gens y s’moquent, ils l’appellent Bernadette et ils lui font la grimace quand il passe devant l’épicerie - la seule à vendre des ampoules 70 watts - est-ce qu’ils savent seulement qu’ça marque à vie leur méchanceté, que c’est par là que tu commences ta journée, avant même de savoir s’il pleut dehors ? Ici c’est Antoine, on pourrait l’app’ler l’larbin, y porte tout l’temps les affaires de tout l’monde — les cartables des gamins avec des livres de latin et d’autres sur la guerre 14-18 qui dépassent, les navets des p’tits vieux, les manteaux d’ceux qui promènent leur clébard quand ils ont trop chaud — faut bien arrondir les fins d’mois, et quand tu vois qu’tout augmente tu te d’mandes comment qu’on va faire pour pas tous crever, c’est pas vrai p’t-être ?! Et y a aussi Célestine, elle tu la verras pas sur la photo, ça non, c’est l’prénom d’la fille qu’j’aurais jamais, j’ai bien essayé avec au moins trois ou quatre gars, mais ça n’a pas pris, faut croire qu’j’ai pas l’bon corps, pourtant j’l’aurais gâtée la gamine tu sais, ça oui, déjà l’prénom, ça rappelle le ciel, j’aime bien ça r’garder l’ciel, surtout quand il doute, ça m’fait m’sentir moins seule, puis la p’tite tu sais, j’lui aurais appris à chiper un peu d’réconfort dans les disques d’Edith Piaf ou dans l’éclosion d’une orchidée, pas dans les croissants plein d’beurre qui t’encrassent les artères, comme j’fais moi, j’aurais même écrit des histoires pour elle, y aurait eu plein d’abîmés d’dans, parce que la vie c’est ça, des abîmés qui restent debout comme ils peuvent, et faut l’dire, pas faire semblant, pas inventer des livres avec des fins faciles, c’est n’importe quoi ça, j’te jure, et puis la p’tite j’l’aurais emmenée aux chevaux de bois, elle aurait aimé ça, j’suis sûre !

Codicille : il y a un personnage qui se dessine derrière le patchwork d’autres personnages, une femme qui se dévoile par petites touches. Sa langue plutôt brute, son regard sur l’autre, ses petites plaies, sa dureté, une sorte d’altruisme, ce qui la tient debout. Il y a quelques clichés dans mon texte, du trop gros, de l’attendu. Chercher des pistes pour y travailler, affiner, aller vers plus de singularité, et de simplicité. En parallèle, je trouve que le passage sur John, celui sur Anne-Pascale et celui sur la fille que la narratrice n’aura jamais sont plutôt réussis. Il y a très souvent de la musique, de la nourriture et des plantes dans mes textes. M’y appuyer ou au contraire apprendre à m’en détacher pour explorer d’autres choses ? Il y a beaucoup de gravité dans mes premiers textes, quelque chose de lourd. J’ai besoin, maintenant, au moins dans un texte, de déployer du léger, de la poésie. Dois-je me décider à prendre une direction précise ? A planter un décor, une situation, quelques personnages ? Ou dois-je continuer à jouer sur la diversité de la matière, voir ensuite, en associant des fragments ensemble, si quelque chose émerge ? Je n’ai pas envie de m’enfermer dans une histoire continue, précise qui m’empêcherait alors d’ouvrir des portes dont je n’imagine pas encore l’existence, mais je n’ai pas non plus envie de me perdre dans un mélange qui n’en finirait pas et ne mènerait nulle part. Dilemme. Ne pas en faire une inquiétude, continuer, écrire, c’est tout ce qui compte pour l’instant. Côté prénoms, j’ai apprécié nommer certains personnages par une caractéristique. La gauchère, le larbin… C’est brutal. Ça dérange. Ça donne à réfléchir sur comment nous regardons, pensons les autres. Il y aurait même moyen d’aller plus loin encore. Et j’ai aussi apprécié jouer avec John, par exemple, ça m’a permis d’écrire ce que je n’aurais pas pu écrire s’il n’y avait pas eu cette contrainte d’écriture.

2. une heure de retard


proposition de départ

Du dehors, ce qui me frappe en premier, c’est l’odeur de l’eau de Cologne qui remonte jusqu’à mes narines. Flash-back. Je me souviens, mon premier automne dans les bois avec mon père à tirer à la carabine sur des sangliers, et du haut de mes sept ans, les traîner par les pattes jusqu’à l’abri, puis rentrer, vite me passer de l’eau de Cologne sur les mains pour chasser l’odeur avant que ma mère revienne d’avoir été confectionner des gants et des bonnets à l’usine à l’autre bout de la rue. Je me souviens, les Cuperdon à chaque anniversaire de la mort de ma mère, la première fois à douze ans, le ciel n’avait pas d’allure. Je me souviens, mon premier baiser, j’avais quinze ans, Marie Trintignant venait d’être tuée par Bertrand Cantat. Je me souviens, ma première mobylette, à dix-sept ans, j’écoutais alors Etta James en boucle. Un bruit me ramène devant la scène. Un homme vient de heurter des cartons qui traînent dans un coin de la pièce que le lustre médiéval en fer forgé éclaire à peine. Il tombe sous mes yeux. Aucun des deux autres hommes présents n’intervient. L’un d’eux se balance sur une chaise de bistrot Baumann bancale et mord sa lèvre supérieure. L’autre marche d’un bout à l’autre de la pièce, s’arrête un instant, dit à voix basse ils sentent quand on a peur, et c’est là qu’ils attaquent, puis reprend sa déambulation, les yeux fixés sur le plancher marqué par des tâches d’humidité. Flash-back. Je me souviens, les attaques terroristes de deux mille un aux États-Unis, j’avais treize ans, j’allais au cimetière demander à ma mère si elle n’avait pas trop peur du noir. Je me souviens, la première gifle de mon père, à huit ans, il y avait beaucoup d’amour dedans, et une odeur de lavande sur ses doigts. Je me souviens, ces années à espérer voir la mer, à me contenter de longer les rails sur des kilomètres, c’était ma digue à moi. Je me souviens, ma première fleur fanée, à dix-neuf ans, je pensais alors que je ne serais jamais une bonne mère. Je me souviens, mon premier trou de mémoire, comme c’était beau d’oublier. Retour à la scène. Hormis la chaise, les cartons, le lustre et les trois hommes, la pièce est vide. La fenêtre, avec vue sur la façade d’un bar-tabac, entrouverte, laisse passer quelques moustiques. Il n’y a pas de vent, ici, ça n’existe plus. Au loin, un saxophoniste joue une mélodie chargée de détresse. J’entends celle d’immigrés bloqués sur un bateau qui ne peut accoster ni en Italie, ni à Malte. Celle d’étudiants précaires qui se nourrissent de Knacki invendus des supermarchés. Celle des personnes âgées oubliées sur la panne par des professionnels surchargés dans des maisons de retraite cinq étoiles. Celle des mères monoparentales qui s’épuisent dans des missions intérimaires pour payer des cartables Pokémon à leurs enfants pour qu’ils ne souffrent pas trop de ne pas être comme les autres. Il fait déjà nuit depuis longtemps lorsqu’un quatrième homme entre dans la pièce. Il faut compter une heure de retard dit-il, puis il sort. C’est la seule intervention depuis le début, la seule présence humaine. Et chacun des trois hommes réagit à sa manière face à l’annonce. Le premier se recroqueville, silencieux. Le second se balance avec plus de force sur sa chaise et tord son vêtement. Même pas peur ! Le troisième s’immobilise. Aujourd’hui, je ne pouvais pas aller aux bains-douches, mais demain je pourrais, parce que demain j’aurais un ou deux sous à l’épicière en plus d’une galette de riz. Ils sont pieds nus. Ils ont le crâne rasé. Et ils portent un blouse noire qui descend jusqu’aux genoux. C’est leur dernière nuit. Sombre histoire.

Codicille : ça a commencé par quelques lignes. D’abord la scène. J’aime les décors minimalistes. Et aussi écrire des histoires où les choses se passent à huis-clos et où il est question d’enfermement. Je pense à Stefan Zweig, Jacqueline Harpman, Laurent Mauvignier, Amélie Nothomb. Je disposais de peu de matière. Je voulais pousser le texte. J’ai alors cherché à intercaler des éléments qui n’entraient pas en lien direct avec la scène. Je me suis appuyée sur l’eau de Cologne et les attaques terroristes pour inciter le narrateur à retourner dans ses souvenirs. Je pense immédiatement à Georges Perec. Ça manquait encore d’un peu de contenu. J’ai donc profité de la mélodie chargée de détresse pour faire un nouveau pas de côté, amener des situations et des personnages qui me touchent. Ce que j’apprécie dans mon texte, c’est d’avoir su distiller les informations. D’abord l’odeur de l’eau de Cologne avant même de savoir où on se trouve. Puis, on découvre un homme, deux autres. Et on constate que le narrateur est une femme au moment où je parle de la fleur fanée, alors qu’au premier abord on penserait plutôt à un homme à cause de la chasse. J’ai aussi essayé de laisser planer un certain mystère. Qui sont vraiment ces hommes ? Pourquoi sont-ils là ? Que va-t-il se passer ? Ceci afin de répondre à la proposition d’écriture : ne pas déployer l’histoire, juste entrer, voir. Je n’ai pas cherché à prolonger le texte précédent. Je voulais changer d’horizon, bousculer mes codes. Je veux accumuler de la matière suffisamment diversifiée pour avoir du choix, des possibles pour le texte final. Je pense que mon texte gagnerait en force si j’apportais un peu plus de légèreté. Même constat pour mon premier texte.

1. erreur de saison


proposition de départ

Le printemps s’est invité dans la rue commerçante. Au café ‘Le Trait d’Union’, les tables légèrement en déséquilibre sur les pavés du trottoir attirent les premiers clients désireux de profiter des quelques rayons du soleil que les nuages recouvrent à intervalles irréguliers. Sur chacune d’elle, on trouve une rose blanche dans un vase en verre qui laisse voir le fond d’eau qu’il serait temps de changer, une carte des boissons plastifiée dont certaines sont légèrement abîmées sur les coins à cause de ceux qui les tripotent pour calmer une certaine nervosité, et ce que les clients y déposent le temps de leur passage, comme un sac plastique contenant un jean délavé acheté pour moins de quinze euros au Pakistanais du marché, le dernier ‘Médor’, une facture d’électricité ou encore une boîte de ‘Buscopan’. Dans les pieds de Gill qui s’installe toujours à l’écart des autres clients, comme pour s’abriter d’un monde qu’elle ne comprend plus et dans lequel elle ne trouve plus à sa place, l’hiver persiste. Depuis combien d’années déjà ? Les muscles, les os, le sang comme morts. Elle ne marche plus. Alors elle regarde les passants, leurs pieds, y cherche la vie, ses tourments, ses ritournelles, ses secrets. Il y a celui qui marche avec des pieds de nuits blanches accumulées dans les couloirs d’un service d’urgence d’un hôpital public, il pose à peine les orteils à terre, des cloques qu’il n’a pas encore eu le temps de soigner. Celui qui marche avec des pieds qui reviennent d’un enterrement, celui de son père avec qui il avait cessé tout contact à la suite d’une banale dispute, il sera désormais toujours trop tard pour se réconcilier. Celui qui marche avec le bleu de travail qui recouvre presque l’entièreté de ses chaussures, vêtement comme neuf, ça doit être son premier jour, son visage montre un âge avancé, un intérimaire de longue date ? Celui qui marche avec des pieds qui ont appris à écraser les plus petits rêves, sa mère lui disait toujours qu’il était temps qu’il grandisse un peu, que la vie c’est pas ‘Walt Disney’, que son père ne travaillait pas à l’usine pour lui payer ses cours de comedia del arte. Celui qui marche avec des pieds de faux amant, comme veuf coupable de vouloir aimer à nouveau, d’avoir envie de quelqu’un avec qui partager la chicorée du matin. Celui qui marche avec des pieds de révolution, combien de manifestations, d’arbres plantés à la sauvage dans les quartiers trop bétonnés, de tentatives de tricheries pour donner un fragment d’identité à ceux qui l’ont perdue ? Gill marche dans ces pieds-là, s’invente des vies, rêve d’opérer un cerveau, de vendre des légumes bio sur le marché ou d’être travailleuse sociale, parce qu’elle sait ce que c’est d’être abîmée, d’exister en dedans, comment on grandit avec, alors elle pourrait panser quelques plaies, écouter vraiment les autres sans leurs donner de leçon, sans leurs dire comment il faut faire parce que personne ne devrait jamais avoir à dire aux autres comment on fait pour exister. Mais Gill n’a plus la force de se battre pour dire qu’elle peut elle aussi apporter aux autres, n’a plus la force de se justifier, d’avoir à s’excuser de ne pas être comme il faut dans le regard de l’autre. Alors, elle n’est plus rien d’autre qu’un corps aux pieds morts qui passe ses journées à boire du ‘coca-cola zéro sugar’ à la terrasse d’un café pendant que la vie avance sans elle. Et quand elle rentre chez elle après la fermeture, qu’elle retrouve sa solitude, ses disques de Janis Joplin, son ‘Pachira Aquatica’, ses fenêtres sales, à chaque fois, c’est comme tomber un peu plus bas dans ce qui fait mal, continue à user, dit sans trop le dire que les gens comme elle n’ont droit qu’aux restes, et que c’est déjà ça, déjà mieux que rien. Parce que ‘Madame, vous comprenez, les gens comme vous, on n’a rien contre, mais faut nous comprendre un peu’. Et que c’est dans ces restes-là qu’il faut devenir, se construire une identité, une mémoire, apprivoiser un semblant de présent. Et qu’à force, les gens comme elle se laissent glisser vers la sortie, comme n’appartenant plus au monde, ou plus tout à fait. D’ailleurs ne sont-ils pas considérés comme des restes, des indésirables dont on se passerait volontiers ‘Si on pouvait, si seulement il y avait un moyen discret de faire disparaître ça de nos rues’ ? Et puis ‘Et qu’est-ce que ça nous coûte, hein, ça on y pense un peu à ce que ça nous coûte à nous d’avoir à nourrir ces gens-là ?’.

Codicille : il y a deux personnages féminins qui creusent un trou dans ma tête depuis plusieurs semaines. L’une qui ne marche plus, l’autre qui court. Puis un prénom, Gill. Et ce titre ‘Marcher dans les restes’, comme une évidence. Puis il y a les traces d’un atelier auquel j’ai participé pendant le confinement, ‘Pratique du carnet’, où nous avons travaillé sur les trajets que nous effectuons régulièrement. Ça m’a donné envie de choisir une rue, d’en faire quelque chose. J’en voulais une qui soit vivante, pleine d’humains. J’ai donc pensé à la rue Royale, ses commerces, les va-et-vient, sa situation entre la gare et l’Escaut, comme point figé entre deux zones d’errance. Et dans son prolongement, sur une petite place, le marché du jeudi, du samedi. J’ai l’intention de me rendre dans cette rue comme observatrice, carnet et smartphone à la main, chercher sa singularité, prendre des notes, photographier, filmer tout au long du cycle et ainsi (re)travailler mes textes pour qu’il soient mieux nourris dans la description, les sensations, les fragments de vie… Et y ajouter de la fiction, aussi, pour brouiller les pistes et trouver ma place dans cet espace qui va m’accompagner dans un long chantier d’écriture. Et puis, il y a cette émission sur ‘France Culture’, ‘Les Pieds sur Terre’, l’épisode de la fleuriste qui dit à un moment donné qu’elle regarde les passants, se concentre sur une partie d’eux, comme les chaussures, ce que ça a éveillé en moi. Je pense aussi à la chanson ‘Poulailler’s song’ d’Alain Souchon. J’ai travaillé le texte d’abord en rédigeant des variations autour de ‘marcher’ et de ‘restes’ et d’autres en attente comme ‘ciel’, puis j’ai dressé la liste de lieux possibles (rue Royale, centre commercial ‘Les Bastions’, un lieu qui ne serait pas un lieu comme la fuite, une minute…), puis en cherchant un angle (d’une fenêtre, d’une cave, du passé…) et un narrateur (un serveur, un S.D.F., une ombre, une caméra…). Une fois le lieu déterminé, j’ai pris quelques notes, sa situation entre la gare et l’Escaut, ce qu’on pourrait voir du ciel serré entre les toits des bâtiments, la liste des commerces… J’ai laissé mûrir une nuit, puis j’ai écrit ce texte ce 21/06/20. C’est un premier jet, un texte à l’état brut, et tout de même travaillé. J’essaie de m’installer dans un certain rythme - jamais deux propositions d’écriture dans le file d’attente - pour ne pas me laisser submerger ou laisser place à l’envie d’abandonner parce que l’impression d’être en retard ou pas à la hauteur. Puis c’est aussi un défi, une volonté de produire, accumuler de la matière, jeter les mots sans passer un nombre incalculable d’heures à trop réfléchir. Viendra un temps pour retravailler, creuser, affiner.

 



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1ère mise en ligne 21 juin 2020 et dernière modification le 14 juillet 2020.
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