contribution auteur | Christophe Testard

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Proposition n°9 :

http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article412#1

(…) Au pied non, à la tête de mon ombre. Polie et douce ou lisse et courbe comme un mobile ou un ménisque. Un os. Un loup : le contour doux et comme lové, abandonné (mêlé de terre). Ou bien de forme contournée entre une mandibule (fracturée) et une clavicule : noire. Noire caoutchouc, noire matité, mate et noire courbure (incurvation ?) comme d’un joint, joint caoutchouc de portière, ou de siphon, avec une déchirure plus noire encore. Une tranche plus nette encore : ronde. La rondeur d’une moufle, les moufles pattes qu’on trouve sur FETCH : en aplati. Ou l’arrondi, la forme des masques de sommeil qu’ils ont chez MUJI. L’air souple, ou d’une moufle retournée, ou comme coupée dans le caoutchouc de joints d’étanchéité, de dilatation, de carter, de hublot… Aussi grande qu’une bouche ouverte. Aussi ouverte qu’une bouche. Assez grande pour ma bouche. Quelle belle découpe. Quelle bonne surprise. La prendre, la tenir du bout des doigts et la lever à contre-jour sur fond du ciel… Comme si du ciel tombait une bouche ouverte.

http://www.tierslivre.net/revue/spip.php?article463#1

C’est l’odeur, la sensation, le désir de la sensation. Son retour. C’est la nuit alors, minuit passé il y a longtemps. Longtemps avant que la nuit ne se décompose, dissipe en couleurs… Avant que la nuit ne se volatilise. Avant que la nuit en jour, ne se change… La nuit a été longue déjà, chaude, réglée et appliquée, très besogneuse, consciencieuse extrêmement… La nuit… s’est éternisée et perdue en coups de boutoir, respirations forcées à coup d’accélérations… La respiration contrainte. Elle bout. Il faut de l’air… C’est un immense, irrépressible besoin d’air. C’est maintenant : quitter le lit. Se détacher et sortir de son lit… L’air gît, ou gîte, l’air repose au fond de la nuit, dehors… C’est l’émotion, ou l’odeur, le mouvement de son odeur. C’est, son odeur comme un rendez-vous, l’émotion du dehors. La porte s’ouvre le dehors prend. C’est son intimité alors, passée la porte… non, pas encore : encore le pied nu ou tout comme, en combinaison de nuit, sans un bruit ou presque, seulement le crissement du caoutchouc en ouvrant la porte sous le poids du corps, avec tout ce poids, le poids de la nuit, maintenant jouant sur la plante du pied jouant encore sur l’acéré de la traverse du seuil… Se tenir là, contenir, là. Se retenir, retenir toute expression comme tout ce qui pourrait sortir d’une bouche comme le dehors émeut et prend. C’est la nuit et le dehors est là contre. Il ne se tient pas au fond de la nuit, mais tout contre là. La nuit est la peau du dehors.

proposition n° 9

source de l’apocryphe
… Elle ouvre grand les yeux, prend sa respiration… C’est l’odeur, la sensation, le désir de la sensation. C’est la nuit. Dehors… C’est la combinaison des deux : elle se trouve dehors. C’est là qu’elle se retrouve, dehors, introduite, dans ses narines, elle ouvre grand les yeux : le dehors tout contre là se fait sentir dans la nuit, il se laisse sentir. Il se laisse toucher, sans bouger, d’abord. Et puis d’abord… La nuit le dehors vient au contact. Le dehors est le corps de la nuit. Il vient se poser sur son corps. Sa respiration prend et l’emporte : elle s’emporte avec elle, avec lui, la sensation l’attrape, c’est une sensation de tous les sens. C’est l’effet… L’effet sur elle. Elle s’en trouve le corps tissé. Son corps en est intégralement recouvert, d’abord elle ne voit plus, dans la nuit, sur elle, si c’est la combinaison nuit ou la combinaison dehors, ou la combinaison des deux même. Elle s’en trouve le corps tramé et comme poursuivi, et comme rattrapé en même temps, elle s’en trouve le corps plongé. Avalée par la nuit : la nuit est la bouche du dehors. Ou bien c’est lui, dehors : dehors est la bouche de la nuit. Elle a sa bouche en combinaison ouvert et fermé parce que plaquée : l’air de la nuit se plaque contre elle. Elle s’en trouve le corps conduit… Au bout de la nuit… C’est encore la nuit… Une fois de plus l’effet se produit. Tout de suite là l’intimité la plus grande. Toute l’intimité dont la nuit est grosse, longue, dont elle est capable, prodigue, la décharge d’intimité suspendue là… qui l’attend là… effets de seuil et de souffle mêlés, le corps s’en trouve retourné, comme un gant, à ses pieds, elle s’en saisit : c’est sa bouche tombée ouverte là. La sensation est neuve et chaque nuit intacte, demeure intouchée, dehors où elle repose, vierge de tout contact. La nuit vit dehors. Écoutez… Elle est emportée… transportée…

source de l’apocryphe
C’est une forme… C’est sa forme, le souvenir d’une forme… Est-elle arrivée dans la nuit ou du ciel ? Lancée… Jetée… ou volée et de quel vol !? Prise dans un œil du grillage… C’est comme une auréole tombée là… Ou c’est un joint Le Parfait Super décoloré là. Le mot est rondelle : le terme. Comme un rejet de la nuit dans le jour elle est, comme la laisse de la nuit. Telle qu’elle est là, elle garde de la nuit un éclat. Elle garde dans le jour l’éclat de la nuit, garde sa forme de la nuit dans le jour, sa luisance de la nuit exposée là, elle accroche l’œil. Son éclat est dans les yeux… De ces éclats c’en est tout un tas, tapis, monticule sous elle : contre la clôture, c’en est une décharge. Elle, est suspendue dans son plongeon dans le tas, au dessus du tas, aux mailles du grillage pendue à l’élastique d’un masque de sommeil, de voyage. La clôture… c’est la clôture à la grande vitesse : le grillage de la clôture : la clôture de l’emprise : l’emprise de la ligne à grande vitesse. C’est là qu’elle peut se voir : en l’air au dessus de l’emprise. Avec la vitesse on ne saisit jamais vraiment ce que c’est, qu’elle est, il faut être passé des fois et des fois, des jours… À chaque fois elle fait tache, et tilt… La plasticité de son corps ou est-ce un volume, volume d’oiseau alors… Sa versatilité d’auréole, la variabilité de son limbe, comment elle passe par une certaine région des couleurs du spectre, dans un sens ou dans l’autre… Abandonnée à la clôture à la vue des autos et au souffle des trains, en plein jour : en pleine journée aux regards conducteurs, dont elle ouvre grands les yeux. Elle ouvre l’œil…

source de l’apocryphe
Sur un parking où je viens avec le jour me retrouver après une longue nuit, blanche à quelque chose près, je suis un peu perdu, avant d’entreprendre la descente en lacets vers la maison, je me range sur le bas-côté de la route à l’endroit où il s’évase en aire de dégagement, un parking-refuge où je descends d’auto retrouver la position debout un moment entre la clôture de la ligne à grande vitesse à l’aplomb de ses tunnels et la lisière de noisetiers et de sureaux sous les clématites, les bouleaux, pins, vestiges de la végétation pionnière garnissant le haut du coteau depuis que n’y vont plus les troupeaux, que n’y sont plus les moutons : depuis cent ans. J’aime un endroit sans personne : ainsi il est sans envers. J’effectue mes allées et venues comme rituelles ou comme on voit venir et encore quelques pas de retour vers l’auto, car je me décide enfin à aller reprendre l’auto, laisser tomber le moment quand, m’en revenant vers elle, je ne l’ai pas vu en descendant, mes yeux tombent sur, quelque chose est déchargé là. À l’arrière du véhicule : entre lui et la clôture. Ce dont il s’agit pour moi ne fait aucun doute. Cependant, et je longe maintenant l’auto, alors que clé en main j’en ai désactivé le verrouillage, et déjà ma main va à la portière, parmi le déjà-vu des déchets d’un chantier d’aménagement de combles, auxquels se mêle le débarras d’un garage, ou d’une cave et d’une chambre d’enfants, à ce que je vois… toute une décharge individuelle sauvage en somme et comme instantanée… Et comme dans l’instant qu’un génie sort de bouteille… Et comme si cela venait de ma voiture ? Qu’est-ce qu’il y a ? Je reconnais encore quelque chose, mon cœur fait un bond, et ma respiration, qu’est-ce qu’il a ? au moment où, je lis : UNE BOUCHE OUVERTE LUI TOMBE DU CIEL. Un titre. Je reconnais tout… Je lis : Un homme frappé par une bouche soufflée de l’explosion d’un avion en vol. Je me retourne… Une auto passe… Je suis gagné, je lis encore, là : UNE BOUCHE LUI TOMBE OUVERTE DU CIEL, là : la bouche d’un passager du Vol 981 de la Turkish Airlines, je m’approche encore, je lis : qu’il dit provenir de l’explosion de l’avion… Parmi les reliefs de chantiers se trouvent des titres, des gros, je me penche : À 19 km du lieu du crash et 45 ans de cela une bouche lui tombe du ciel, je relis : la bouche d’un passager du VOL 981 TURKISH AIRLINES, la honte me gagne encore un peu : qu’il dit ouverte. C’est trop gros, je me penche encore, dans le désordre des mots, j’en trouve d’autres : L’homme, qui s’intitule archéologue aéronautique… et là, je reconnais encore, au dessus, en me penchant : DU CIEL TOMBE OUVERTE UNE BOUCHE, mots en désordre : ce sont des titres, le jackpot des mots, ce sont des découpes de titres, où des titres viennent avec des mots, des sous-titres : Un archéologue aéronautique met au jour un reste humain du crash du 3 mars 1974, des traînes de mots, des chapeaux : On se souvient que l’accident était dû à l’ouverture d’une porte de soute en plein vol, causée par un défaut du système de verrouillage. La décompression explosive qui s’en était suivie avait endommagé les circuits des commandes de vol, provoquant… on ne m’arrête plus : la perte de contrôle de l’appareil. Les corps de plusieurs passagers avaient été retrouvés… En même temps que je lis les mots me viennent à la bouche : jusqu’à 15 km du lieu du crash, en pleins champs… Qu’est-ce qu’il y a d’autre ? Je reconnais tout, je connais par cœur. Est-ce parce que je reconnais tout ? Je me sens complètement nul : C’EST MOI OU ON DIRAIT UNE BOUCHE ? et en tout cas stupide, et démasqué. Car ce ne sont pas du tout mes affaires, et ce sont pourtant bien mes effets : et qu’en l’état actuel de son invention « l’aérochercheur » ne souhaite pas divulguer d’autre image [de la bouche] que celle contenue dans ses mots et ses dires, « pas d’autre image que l’image vivante entre les mots », dit-il. De là à se demander si la bouche est en vie… et poursuivre l’homme, non pour recel de corps, mais séquestration… Et comment seraient-ils miens ? Mes effets ? Comment des mots sont-ils les miens ? À quoi je les reconnais ? Ou : Comment me reconnaissent-ils ? — C’est la combinaisons des mots, les objets confondants — Comment me confondent-ils ? — C’est la magie des titres. C’est comment ils me tombent dessus : comme des gros titres, gros comme une maison : GROS COMME UN AVION, comment ils tombent sur moi, et m’habillent pour l’hiver…

proposition n° 8

Sans quitter l’horizon, équilibristes en cela, à l’extrémité des champs de vision, sans perdre leur avance d’un horizon, aucun terrain, sans lâcher l’horizon, lignes de fuite des champs de vision, points de fuite, sans s’effacer, se dessinant au contraire, sur le ciel, fond de ciel, sur l’horizon, tressaillements de la ligne, immobiles accidents de la ligne de l’horizon, sans n’être rien que leurs formes, ils sont deux. Silhouettes, en silhouettes… UN MOTARD PERCUTE UN CHEVREUIL ET SE TUE … Leurs deux formes dressées, orientées, sans indiquer le sens du vent, dans le sens de la vue, la focalisation, convergence, deux dans la vue, sur l’horizon, à l’horizon des champs de culture nus quasiment, ou pareillement, au milieu de l’hiver, et faisant signe. Comme un signe… TOMBÉ DU CIEL À L’ENTRÉE DE LA ZONE D’ACTIVITÉ … Où ils font signe dans la vue — de connivence, comment y croire, ils font deux signes de défiance, non, mais de méfiance, de crainte, ou de prudence, signes sauvages : de sauvagerie et de curiosité, d’une insatiable curiosité, ils sont d’une infinie réserve à l’égard de l’homme, immobiles, leurs deux cous (cols) seulement, ponctuellement abaissant, sur l’horizon, alternativement faisant signe, c’est par là, entre deux guets, vers la terre, l’horizon, la surface de la terre… IL SORT DE LA ROUTE ET MEURT SUR LE COUP … Guetteurs ou curieux de l’homme : de savoir où il va, ce qu’il fait… d’en savoir plus… ou va faire… toujours plus sur la direction, sur le chemin de l’homme, se rassurer, s’assurer que l’homme, dans la distance, à travers elle, ne les voit pas, ne les a pas vus, immobiles dans l’objectif de n’être pas repérés se tenant cois, entre deux fuites, et deux pousses du blé, du colza en herbe (plantules), deux prélèvements, et deux flairements (inspirations), leurs deux formes tout là-bas, milieu des champs, aux confins des champs de vision… UN PÈRE DE FAMILLE PERD LA VIE SUR LA 2X2 VOIES … Pas vus… Ni sentis ni rejoints, ni suivis, pas traqués : ignorés de l’activité humaine, de l’occupation humaine, et de l’espèce de l’homme — ou s’entretenant au contraire, se berçant de l’idée, de ce que l’homme les a bien vus, et dans leurs deux formes bien pris, s’assurant l’un, l’autre de ce qu’il les suit… PILOTE MORT EN SERVICE COMMANDÉ … Sans le quitter du regard, l’horizon humain, sans dévier de leur concentration sur l’homme, de leur lubie, ou berlue, l’ayant à l’œil, leur hallucination de l’homme : dans leurs proximités avec l’homme, marges de l’homme, de l’occupation humaine, des sols, suscitant ses regards, à contre-jour les aimantant… À CET ENDROIT LE RÉSISTANT TOMBÉ … Amants de l’horizon dans le désert humain — la désertification agricole d’origine humaine, à la vue de tous, les deux-là, de tout, exposés, farouches, sous le ciel, et méfiants ou encore se jouant de l’homme, se rengorgeant — intérieurement riant, qui sait, imperturbablement — de leur idée : la bonne, la renversante idée alors entretenant, entre eux et l’homme, sans le perdre de vue, leur écart, l’horizon pour territoire, gardant leur distance… VOUS QUI PASSEZ SANS ARRÊTER … Gardiens de la distance, et la gardant égale, distance illusionniste, gardienne de l’illusion de ce qu’ils sont, et dans cet écart, toujours le même où ils sont formes animales et humaine de part et d’autre des champs de vision, à l’horizon, de l’un, des autres, eux, tirant l’horizon à eux, sans perdre de vue ni leur avance, ni toute la marge qu’il demeure… UN HOMME RETROUVÉ SOUS UN ARBRE … Ou est-ce la peur ? Peur les animant d’être pris, les immobilisant, figés dans leur forme, la posture du guet, leurs regards tout à ce qui, à qui leur fait peur. Ou cherchant le corridor, à découvert comme ils sont, de leur vie, échappatoire, une issue à leurs deux vies — pour qu’ils s’y coulent ? Où qu’ils se coulent, ils se coulent dans leur forme : ils se conforment. Les deux-là, ils n’échappent par à leur forme. Pas d’issue à leur forme : à leur visibilité, pris qu’ils sont dans la visibilité intégrale — l’exposition — des champs de vision, et mieux encore pris dans l’espèce, leur horizon les cerne, leur inclusion dans l’horizon de leurs deux formes, leur fuite même leur donne leur forme… I’VE GOT THAT FEELING YOU REALLY GOT ME … Leur forme et leur fuite… sont les deux mêmes… Quand ils fuient c’est encore dans leur forme, où qu’ils aillent en formes d’apostrophe ou d’interrogation, d’exclamation ou de suspension, de ponctuation… UNE RESPIRATION EST UNE INSCRIPTION NULLE PART … Oui vous deux ! Ces deux-là qu’il, l’homme, appelle les deux kinks — deux parmi les autres — parce que dans sa tête, dans son souvenir, son imagination, dans sa focalisation, ou son hallucination, dans le grossissement façon jumelles longue portée de son désir ils le regardent avec cet air impénétrable qu’ont les Kinks sur la pochette de l’album KINKS, leur premier, et encore parce qu’à deux fois quatre pattes ils reproduisent le logo originel des Kinks à bottines, bottines à museaux, qu’enfin ils portent, élégance animale en l’air leurs deux têtes en formes à bottines, comme en paire d’embauchoirs, puisque c’est le terme…

UN MOTARD PERCUTE UN CHEVREUIL ET SE TUE — Il a percuté un chevreuil et sa tête a cogné un panneau de signalisation. Un homme de 57 ans a perdu la vie dans la nuit dans un accident de la route à moto. Un chevreuil a surgi du bois et percuté violemment l’engin. Le pilote éjecté a été projeté contre un panneau de signalisation. Un motard fauché par un chevreuil — Patrice Hallalel, 57 ans circulant aux commandes de sa 1100cc, était en route pour aller chercher des affaires pour les enfants de sa compagne. Aux environs de minuit sa route a été coupée par un chevreuil…

Mon Tuyau TOMBÉ DU CIEL À L’ENTRÉE DE MA ZONE… Bonjour j’ai ajouté un Instant à mes Instants… Mon Instant TOMBÉ DU CIEL À L’ENTRÉE DE MA ZONE D’ACTIVITÉ… J’ajoute un lieu et une légende… J’identifie des personnes : CLAUDE CONSTANS Sergent Pilote né le 29/05/1929 MORT EN SERVICE COMMANDÉ le 20/08/1953. Le 20 août 1953 le Sergent Constans effectue un vol d’essai à bord de son chasseur-bombardier F-84 Thunderjet de l’Escadre de chasse 1/1 basée à Saint-Dizier. 20 minutes après son décollage, son frère habitant Verberie téléphone : un F-84 vient de faire un passage au-dessus de chez lui et a percuté un peu plus loin... L’aérostèle se situe à l’entrée de la zone d’activité des Remises, entre le Sictom et le rond-point.

IL QUITTE LA ROUTE ET MEURT SUR LE COUP — Il est 6h30, Xavier Robart, 49 ans, circule seul à bord de sa voiture quand à hauteur du parc d’activités du Bois des Fenêtres, pour un motif inconnu, il effectue une sortie de route. Son véhicule traverse alors la chaussée, heurte un poteau électrique dans lequel il rebondit pour tomber dans un fossé d’où il ressort en tonneaux qui l’emmènent finir sa course le long d’une haie plusieurs dizaines de mètres plus loin. Chauffeur au sein de l’entreprise Point P il se rendait sur son lieu de travail. Il est le quatrième en aussi peu de temps à perdre la vie dans les mêmes circonstances : des hommes seuls à bord qui perdent le contrôle sans implication d’un autre véhicule…

UN PÈRE DE FAMILLE DE 55 ANS PERD LA VIE SUR LA NATIONALE — Magasinier cariste de métier, Didier Manat était au volant de son Scenic quand il est allé frapper dans la nuit un plot de béton de la zone de travaux visant à porter à 2X2 voies cette portion de route nationale. Voir GBA ou glissière béton armé : ce sont les murs que l’on trouve le long des voies en sécurisation des points sensibles. C’est l’un d’eux que le conducteur, ayant pour des raisons inconnues perdu le contrôle, a durement frappé de son véhicule. Celui-ci est venu rebondir violemment dans un camion qui circulait en sens inverse. Une violence telle que la colonne de direction du monospace a reculé de plusieurs dizaines de centimètres dans le fauteuil conducteur.

À cet endroit fut tué le 31 août 1944 par les SS JEAN DUMONT RÉSISTANT DU BOIS DE L’ISLE… À cet endroit où l’été dernier j’entrais dans la pente du bois pendre à quelques pas hamac à deux pins noirs, à cet endroit un peu plus bas et en l’absence d’une stèle, il m’en souviendrait, Maquis du Bois de l’Isle inconnu de moi, passé inapercu de moi à cet endroit dessus le coteau de Bellevue où aucune stèle ne se trouvait, ne trouvais à l’endroit où la trouve aujourd’hui, où j’entrais dans l’été dernier. Où aujourd’hui se dresse une pierre. À l’endroit-même à peu de pas près, à la suspension près, où, comme le jour à mes lèvres pendu moi-même, avec le jour et l’été dernier je me laissais aller et pendre, prendre, à cet endroit et comme à son envers-même, à Mes Instants décomposés comme suit :

Le temps de perdre ses couleurs … Le temps de regagner ses couleurs / Un arbre s’apprécie pendu / Pendu aux arbres / Aux bois de pins de mon âge dormant … Les yeux perdus dans les arbres / Et l’imagination bientôt se fait plus vive / Qui t’interdit d’écrire / Tu as les mots à la bouche / La bouche ouverte … Le bleu du ciel est bientôt plus vif / Arbres de ma génération / De votre élévation à demi-sommeil pénétré et comment / Sieste suspendue suspension délicieuse dans cette pente / Le soleil fait le tour du bois / Et de mon amour rien que pour vous … Le temps que la résine au pin noir perle / Dans un rayon du soleil / Me met le bois de l’haleine fraîche aux lèvres / Bouche des jours de plein-air / Le jour descend d’entre les arbres où…

LUDOVIC GRESSIER RETROUVÉ MORT SOUS UN ARBRE — Un homme de 36 ans a été retrouvé mort dans les bois au dessus de la commune, ce midi. Il s’agit de Ludovic Gressier, 36 ans, membre de la communauté des gens du voyage, installée dans les environs. Les secours ont été appelés aux alentours de 11h30, pour un homme en arrêt cardio-respiratoire. Les pompiers, le SAMU et les gendarmes ont trouvé sur place une victime écrasée sous un arbre. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un accident. Le corps a été levé par les pompes funèbres vers 15 heures. Ludovic Gressier laisse une playlist sur YouTube.

UNE RESPIRATION EST UNE ŒUVRE INSCRITE NULLE PART. Marcel Duchamp (apocryphe)

Ô PASSANT QUE SI D’AVENTURE… — Vous passez sans vous arrêter… Descendre oui, vous descendez dans le bel ensemble du train à grande vitesse — vous couler dans les couleurs grise et crème de sa livrée intérieure — les 1510 m du dénivelé de la rampe à 25 pour mille du viaduc sur l’Oise jusqu’au PK (point kilométrique) 52,342 et les 209 m du pont-rail sur l’A1 à partir duquel l’autoroute et la ligne à grande vitesse la doublant du côté ouest, et avec eux les trafics routiers et passagers, voyageurs d’affaires et clientèle de loisirs confondus, s’étirent de concours, foncent de concert, fragmentation double, vers le Nord dynamique, historique, économique de l’Europe par les horizons d’openfield et d’éoliennes 140 km durant se longeant à parfois se frôler, jouer à cache-cache au gré des tranchées, des remblais, sauts-de-mouton et dans le jeu des lointains, des confins, contournements, des substitutions…

I’VE GOT THAT FEELING YOU REALLY GOT ME GOT LOVE IF YOU WANT IT JUST CAN’T GO TO SLEEP I GOTTA MOVE I GOTTA GO NOW

« … La moto et l’animal se sont frôlés et le chevreuil s’est coincé dans la fourche de l’engin, indique Jean-Noël Guesnier maire de Ch***, qui s’est rendu sur place. On suppose que le pilote a été éjecté et a glissé jusqu’à percuter un panneau de signalisation. La moto a continué sa course sur 80 mètres avant de terminer dans le fossé. » L’accident a été découvert entre une heure et une heure et demi après les faits. « Un automobiliste a aperçu le casque sur la chaussée, il était complètement détruit, poursuit l’élu. Les manettes de la moto étaient profondément enfoncées dans le sol. Nous avons eu beaucoup de mal à la ressortir du fossé. »

proposition n° 7

181124_12:13 . . . Atteint à la course l’état de surface où ma respiration et le tremblement des feuilles autour ici Bois de Belle Vue sont la même chose et je le Tuyaute. Drôle comme c’est en haut de cavée que chaque fois cela me prend. À 11:59 sorti de #monpremierTuyau Je cours je prends ma pensée en cours, inauguration du [encore un] nouveau compte. Trottiner sur place en jouant des doigts… Je me prends pour envoyé spécial… De quel organe ? Sur quel événement ? À 12:19, j’ajoute le Tuyau C’est ça atteint phase avec tremblement automnal du territoire — ils appellent ça Discussion : c’est 12:19 qui répond à 12:13. Auxquelles 12:42 ajoute Atteint stase. Quand je cours, tout concourt.

181228_16:07 . . . Voix… La famille des voix sous le plancher : sous le lit, les vagues de voix, mal de mer. La laisse des voix… [Pornography de Cure… avec l’accent breton. Faut-il toujours repasser par là ?] Je ferme les yeux. Je ne saurai jamais redescendre…

181231_02:03 . . . Rue de l’Observance, au 5… Personne ne me conduit nulle part… À ma connaissance personne ne m’a conduit nulle part. Pourquoi je suis définitif. Parce que je suis dans le noir. On dort dans le noir, autour de moi, tout le monde. Une idée noire est définitive. Je suis de mauvaise foi. Je n’ai nulle part à personne, le cœur à personne, oui, une idée noire est de mauvaise foi. Une phrase me frappe dans le noir et c’est elle, là… L’idée noire et subreptice me réveille ou m’éveille et fait tomber du lit, non, sortir de mon côté du lit pour tâtonner dans le noir, retrouver le bruit de la VMC là où elle dort — là d’où il sort… notamment dans les pièces dites humides… Là d’où elle part dans tout l’immeuble, bouche d’aération, bouche à l’aération, bouche à bouche dans le noir à son souffle extracteur — détraqueur ? Appliqué à la bouche de la gaine à son souffle apaisant à l’oreille, contact avec le réseau des gaines d’où les odeurs du sommeil s’échappent jusqu’au ciel bas : au ciel orange posé sur les toits… Chercher. Déplier l’idée… l’étaler dans le noir. Deux mains empoignent le bord du lavabo : se retenir là, tenir là… tâtonner encore… Elle me frappe d’accord, veut être réfutée, balayée pourquoi pas mais dans le noir, qui dit que je ne finirai pas par dormir dedans ?… À bien y regarder, dans le noir, il y a les couleurs d’une pensée. Les nuances… Subreptice elle s’installe, thésaurise nuances de noir les dérivés d’idée noire, toute une théorie de phrases dans le noir, une construction échafaudée fugitivement et qui aura disparu le jour revenu : personne de ma vie ne m’a conduit nulle part… Elle n’est plus si noire : juste une idée. L’idée est simple : il suffisait d’une phrase… Une amorce dans le noir, amorcer. Une phrase en engendrant une autre, qui en recèle une autre… Le nuancier se faisant spectre, le spectre, fluide… corps fluidique ou périsprit que sais-je, corps de désir, enveloppe-écho, comment on appelle ça ? Téléportation ? Le mot est lancé… Alors une téléportation est envisageable, l’idée prend corps… Une phrase me droppe un doigt, une autre l’œil, le noir… me droppe goutte à goutte, droppé mot après mot… et puis phrase après phrase, entre deux phrases, me voilà recomposé, un paragraphe et je suis entièrement droppé… en entier, c’est-à-dire : juste ce qu’il faut pour servir. Cela suffira d’abord, de servir. Cela me contentera, si cela peut contenter…

181231_… :… [TGV] … Et puis il y a ça aussi : le noir… me droppe goutte à goutte, droppé mot après mot… et puis phrase après phrase, me voilà recomposé, un paragraphe et je suis droppé en entier. Voilà… Je suis tout le spectre d’une pensée. Le spectre [on va dire] complet d’une pensée me recompose en entier — qui sait dans le lit d’un autre ? Je me lève dans le noir. Alors je me retourne — je me retourne comme un gant : quelqu’un me conduit quelque part. En me retournant bien… quelqu’un m’a conduit quelque part. Chercher : quelqu’un me retourne comme un gant dans le noir… … Je me refais le train fantôme dans l’autre sens… Quelqu’un déjà m’a-t-il fait de l’effet ?… Le lit remue : cela remue dans le lit… — … Quelqu’un qui ne me donnera pas le mal de mer ?

190101_11:52 . . . Les symptômes de mal de mer se manifestent lorsque sans visibilité sur l’événement, l’événement vous bouscule et vous balade ce qui ne l’empêche pas de vous remuer, vous ne le voyez pas venir, il en cache un autre et n’en est même pas un, vous, vous subissez y compris l’événement de ce qui n’en pas… Cet avènement-là, c’est trop haut… Vous n’êtes même pas à la hauteur du non-événement et c’est cela exactement qui prend des proportions de type mal de mer… Marasme … En dessous de l’événement ? Juste en dessous. En dessous de tout… Quelque chose comme 12h plus tôt (que je sois précis : 11h53 plus tôt) : « … Et qu’est-ce que tu fais dans la vie ? — Oui, c’est vrai, j’avoue… » (Mais là je déconne vraiment…) … Comme j’irais toucher le fond quelque part, n’importe où mais pas là, s’il vous plaît, pas devant tout le monde ! Je ne sais pas… dans les alentours, dehors, n’importe où même juste à côté, même juste derrière : de l’autre côté de ces murs (les escaliers montant à Polytechnique) où je serais tellement plus à ma place, dans la rue, et même dans l’air, sur le quai du RER ou chez des voisins, même chez des inconnus… oh oui, chez des inconnus…

190113_15:58 . . . — Et tu dis que tu n’es jamais venu ? — Non, c’est toi… — C’est moi qui ai dit ça ? — C’est toi qui est venu… Ce orange… et en double ! Tu es revenu pour les ramasser… Tu te souviens des deux sacs US Air Mail… — Revenu ? — Tu es allé les enfoncer un peu plus avant dans le bois, pour que personne ne les emporte à ta place. — Je courais… Je ne pouvais pas les prendre avec moi, je les aurais mis où ? pendant tout le run ?… Oui des galets, ça, je les emporte — on dirait tant [tellement] des mobiles — c’est plus lourd que des images, mais plus léger combien de fois, en fin de compte… — L’été dernier tu es rentré avec des fleurs… ça veut dire que tu as couru avec les fleurs au bout de ta main… des champs… séchées déjà… — Malformées elles étaient, des fleurs de plantain mais monstrueuses — est-ce qu’elles ont développé une résistance aux désherbants ? — J’en ai fait un bouquet, dans la bouteille d’huile de foie de morue au goulot tordu. Les tiges sont si fines, ça rentre… — Il est encore sur mon bureau… — Je me demande chaque jour pourquoi tu n’utilises pas ce bureau que je t’ai offert… Je passe tout le temps devant, il est long : les prospectus y traînent, les magazines de l’agglo, piles de papiers en souffrance, notices Lego — c’est quoi ces vieilles notices Lego ?! —, nos clés, un tournevis et des épingles, des coquillages fossilisés [turitelle commune prise au coteau « sur gangue calcaire »], nos chargeurs et leurs câbles, les oreillettes, des bouchons d’oreilles, des post-it collés, casquettes, médocs, stick à lèvres, un rouleau de grip qui va finir par le rayer [le plateau]… de ruban… de scotch, tes toupies et tes dés, ces trucs [des nummulites]… C’est un vide-poches… pas un bureau. Et ton portable ? Et ce galet… — Je ne m’en lasse pas. — Il est énorme. — Il est noir… — Il est lourd… — 2,555 kg… mais c’est l’équilibre qui compte… À moitié enfoncé dans la vase d’où je l’ai délogé… je ne l’ai pas inventé qu’il tient en équilibre sur une de ses arêtes ! Je veux dire… je ne pouvais pas le savoir… Un oreiller, on dirait… Les Ébihens… C’était merveilleux, derrière… — C’était juste incroyable, on était comme sur la lune avec de l’eau pour nager — au soleil sur la lune… Tu sais que c’est une table de jardin, à l’origine ? — Une table d’extérieur ? — … oui… On ne peut même plus passer les jambes dessous, avec tes trieurs, tes valises… elles sont lourdes ! Le papier, c’est lourd… — Celles ramassées devant chez Dalida tu les as montées pourtant [dans le bureau], tu me les as subtilisées [utilisées]… — J’ai de la paperasse à archiver moi aussi. Et j’ai défoncé la mallette dans laquelle j’emportais mes couleurs en dédicaces… — … ce orange… comme un appel… — Ces sacs… ils étaient dégueulasses… — Ils étaient parmi un tas de gravats, ils sortaient d’une baignoire… et ont dû les contenir, l’un est défoncé… — À quoi ils serviront, alors ? — … cette contenance orange… — Que sais-je ? Je n’ai pu résister à deux choses [Le double orange] : le orange… et le fait qu’il était là deux fois… — … tu te souviens des deux sacs US Air Mail… tu es allé les enfoncer un peu plus avant dans le bois pour que personne ne les emporte à ta place… — Deux fois le même, et avec les écritures… les caractères [Mail United States Postal Service International Priority Express Weight limit not to exceed 70 lbs — 31 kg et quelques]… — … c’est alors que l’arbre est tombé… — Ils sont solides, et grands, on tiendrait dedans, ils peuvent faire quelque chose… — Tu n’en as rien fait… — … quand tu es revenu… — Si. On les tendrait sur des châssis ça nous ferait deux monochromes, identiques à l’usure près, même orange… — Pour le garage alors… — Pour le garage… ou pour la cave… ou la deuxième cave, celle en terre… — … l’arbre est tombé juste derrière toi… — Quand je suis revenu les prendre, je ne t’ai pas dit ? un arbre est tombé juste devant moi… — C’est quoi cet endroit ? Tu n’étais pas dans les champs ? — Si… j’y allais… devant moi… Un bouleau… — … tu es déjà venu… — J’ai levé la tête : il était cassé net à hauteur de [deux hommes]… il est tombé de ma hauteur à peu près… Tout l’arbre était là en pièces à son propre pied… — … n’en fais pas trop… — Étendu de toute sa longueur [moins deux hommes] par terre, en [tronçons] morceaux… — … tu sais qu’elle n’aime pas y repenser… — Fracassé… — … l’odeur de terre remontée dans ton pantalon dans la maison, le jour où tu t’es pris à ratisser la cave, la deuxième…— Et [livide] blafard… — … tais-toi… — Enfin toujours aussi blanc, [les deux hommes sont] toujours le départ du tronc est dressé[s] là [l’un sur les épaules de l’autre]… — Tu ne me l’avais pas dit… Tu y es retourné depuis ? — … C’est comme ça… Ça craque et tombe. Dans ce bois tous les bouleaux tombent les uns après les autres… au moindre vent. [En tant qu’espèce pionnière] Ils ne vivent pas vieux [40 ans guère plus]. — … revenu, oui… — C’est à peine si par endroits on peut encore avancer un pied… — … C’est quel bois ? — Je crois que tout le monde a oublié ce bois… Je crois que c’est depuis qu’on n’y met plus une bête à paître… — Alors… tu y passes du temps ? — Personne n’a vu depuis, qu’un bois avait poussé là… — Je veux dire… Tu y passes, des fois ? — … comment diras-tu que tu n’y es jamais allé… — Il se sera complètement effondré que personne n’aura rien vu… — … jamais entré… que tu ne t’y rends pas… — Un glissement de terrain l’emportera… Non, je dis : je n’y ai jamais été… — Quoi ? — Non… Qu’est-ce que j’y ferais ? Je n’ai rien à y faire, j’y ai juste enfoncé… caché les sacs… — … comment prétends-tu que tu n’y es jamais entré : de ta vie… c’est ce que tu écris… — Ma vie n’a rien à y faire. N’a rien à voir là-dedans. Ne fourre pas ma vie là-dedans… Je n’aurais pas dû descendre ces sacs… Les laisser où ils étaient [et puis, comment ai-je pu penser qu’ils étaient tombés du ciel ?]… J’ai dit seulement — j’ai écrit — que de ma vie je n’y ai vu personne… Nous n’y sommes même jamais montés ensemble… N’est-ce pas ? — Mon amour… Je ne sais pas [plus] de quoi tu parles… ? — Ça oui, tu n’es jamais venue avec moi, je ne t’ai jamais [conduite] amenée là — et toi… Ta gueule un peu… — … il n’y a que les fermiers du coin qui montent y brûler tout ce qu’ils ont, de la vieille souche à l’antenne satellite, moi je le sais… mais je n’irai pas le raconter… pas comme toi… — Je n’ai rien dit… — Raconté quoi — mon amour ?? — Quoi ? Toi ?… Pourquoi je te raconterais ça, ce que je vois là-haut ? Qui s’en soucie ? Toi ?! On ne se parle pas… Je viens d’inventer tout cet échange… — … tu l’inventes, que tu n’es jamais venu… — Non ! Enfin… Oui mais… Je n’y étais pas… Je… Je ne savais pas à quel point j’y étais. Je ne savais pas comment j’y étais. Je ne savais pas le dire, je ne le disais pas [à personne], ça allait sans dire, ou plutôt, sans y penser ça se faisait… sans prévenir… Je ne savais pas pourquoi j’y étais, comme quoi… — … tu t’enfonces… — Tu comprends… C’est qu’il y a ce moment, que je ne sais toujours pas départager, ou repérer : ce moment où [ça se met à écrire] je passe [?] de celui que tu connais à celui que tu ne connais pas — ou plus… — … tu te perds… — … de celui qui a une identité, à celui qui n’en a pas ou plus… Et je ne sais toujours pas voir venir ce moment… Et je ne sais toujours pas quoi faire avec ce moment…

190205_02:40 . . . Allongé sur le lit de camp au milieu du bureau. L’Insectron de l’atelier de restauration donne sa lumière verte par la baie vitrée : la rue, sourde, ses autos immobiles se distinguent à peine dans le tunnel très orangé [feuilletage des vitres] : morceau de rue sous verre. Retourné [côté porte]… les aiguilles de la pendule ne se dessinent pas mieux, malgré le clignotement bleu des appels non répondus [pas pour moi]… Voilé de l’urgence bleue du rappel adressée à qui… Le local avec moi envahi en gyrophare… Un coup d’œil au mobile : je suis éveillé, plus un doute, cela, d’où que cela vienne, me le confirme… Les conditions de l’écriture ne se réunissent pas … Et puisqu’il est en main, blafard, sur le nez, et chaud — il charge — alors, du doigt passer d’Horloge à Enregistreur vocal, le point rouge Vous êtes ici : … Les conditions de l’écriture ne se réunissent pas. Les bonnes fées ne se réunissent pas… Écrire est mal fait. Si écrire n’est pas une malédiction, il y a au moins mésinscription. La mésinscription sociale. La malédiction de l’écriture — La malédiction ne se réalise pas. La mauvaise fée ne vient pas. Les bonnes fées du berceau, les fées du chevet ne se parlent pas, elles ne s’entendent pas. Ne s’émerveillent pas. Elles ne s’enchantent pas… Personne ne se donne le mot. C’est un coin de table… Le bout de table. Le strapontin. Le siège éjectable — l’écriture escamotable. La soute ouverte. L’explosion en vol. La chute en vol. Dépressurisation. La brusque dépression. La chute de respiration. La respiration ne se trouve pas. On la perd… La respiration ne vient pas. Elle a un trou… Transport aérien — L’avion a un trou, le moyen de transport… fuit de partout, laisse tout tomber, les contenus… Un bout de table… La soute s’ouvre… Le lit, la table sont éjectés, un bout de table est projeté dans un arbre. Sur la branche haute d’un arbre. Le coin de table manque… Écrire n’est pas au rendez-vous — écrire n’est pas un rendez-vous. Inscription sociale, réseau social — écrire est s’y perdre. Écrire est se perdre. Écrire est perdu. C’est mort… Écrire est tout le temps perdu. Écrire me suit partout. Écrire m’échappe, cependant. Où est la plateforme d’inscription ? Écrire ne se met pas à table. Écrire n’est jamais le moment — Écrire malgré tout. Par enchantement ? Écrire est un sort mais pas un conte de fée, le sort ne fait pas le conte de fée [une fois dit ce n’est rien de spécial, mais il fallait me le dire]… Écrire fait perdre les pédales… Écrire est courir. Écrire après le fait divers. Après que tous les faits divers ont été écrits. Reconstitution. Se rejouer l’accident de la vie. Solution de continuité — Solution de présence — Écrire est sans solution… Écrire ne le fait pas. Ne rattrape pas. Le sort est jeté. Le sort est jeté là, le tas de décombres — d’encombrants.

proposition n° 6

… Je viens me demander ce que je fais là… Je viens de me demander ce que je fais là. Je me demande. Je viens de me répondre. Je me suis entendu, entendu répondre. Répondre à la question : ce que je fais là… Là ? Je me le demande. C’est quand j’ai la réponse… que je me demande. La réponse est que je me demande. Ma réponse ? La réponse est là. Je tombe sur une réponse… Elle est là, dans l’air… Alors je prends la réponse : je prends cette réponse pour moi. Elle vaut aussi bien pour moi. Ou elle prend l’air… Elle vaut exactement pour moi, comme un gant elle me va — comme un gant retourné tombé là. Je me penche sur la question — c’est une réponse, je la tiens. — Tiens. Je suis venu me demander… C’est ma réponse : être venu me demander, ce que je fais. Venir me demander. Ce que je fais là. D’abord, je me dis : — Ce que je fais, c’est être venu. Ce que je fais est venir. Et… Je ne suis pas venu, tant que je ne le, tant que je ne me, que je ne me le demande pas. Ma venue est de me le demander. Ce que je fais est en être venu là, me demander. Je viens en me le demandant, pourquoi. Je ne viens qu’en me le demandant. Je m’en tiens là. Je ne suis pas là si je le ne me… si je ne le me demande pas. Je ne suis pas venu. C’est de me le demander que je viens. Je viens me le demander, ce que je fais, c’est venir. Ce que je fais est en venir à la question. — La question se retourne alors en réponse. C’est une question-réponse. En fait… Je réponds à la question que je ne me pose pas. Comme j’ai dit, la réponse est là… Je ne me demande pas ce que je vais faire là. Ce que je vais ou viens y faire. — Sauf que j’y suis. J’en suis là. Il faut y être. Là n’est pas la question. Il n’y a pas de question. C’est ma réponse à l’absence de question, qui est là. Manière de combler un vide ? Un vide de question… Je tombe sur la réponse à l’absence de question — parce que je suis venu sans question ? ou parce qu’il n’était pas question que je ne vienne pas ? je ne me suis même pas posé la question ? j’étais dans l’évidence ? ou j’étais dans l’urgence ? ou j’étais dans l’évitement, de la ou des questions ? Je tombe sur la réponse à l’absence de question et c’est une demande… Il doit y avoir — est-ce là, oui, et pourquoi — une demande qui n’est pas une question. Je ne sais plus pourquoi… Ça tombe bien… Il n’y a pas, plus, de pourquoi. C’est parce qu’il n’y a pas de pourquoi que la demande répond : parce qu’elle ne répond pas à une question — mais à un vide, ou un appel, un appel d’air ?… La demande, elle répond à une venue, elle dit « bienvenue ». Elle me dit : bienvenu. Je suis demandé… Il n’y a pas de venue tant qu’il n’y a pas de demande, pas de bienvenue — c’est sa réponse. La demande crée, elle suscite la venue : c’est la venue de la demande. Il faut que la demande vienne : vienne d’elle-même. La demande formule la venue. Ou la demande formule l’objet de la venue… — Sauf que la venue est sans objet, ma venue, est sans objet, ou sans préalable. Elle s’effectue dans, se nourrit de, carbure à l’oubli des préalables : je viens pour oublier — c’est ça… (…) La demande formule la venue. La formalise. Elle la fait tenir dans cette formule, de ce qui vient, me vient, la phrase : je viens me demander ce que je fais là. Juste une phrase. C’est une phrase en l’air. Elle me vient comme une phrase, en l’air… — J’en viens à ce qui me vient. C’est la venue de ce qui me vient — de ce qui vient de me venir, de me prendre, surprendre : c’est une venue qui me surprend — pas la mienne donc… Sauf que je suis son objet — un peu la mienne alors… (…) Pour être venu, pour avoir fini par venir, il faut me l’être demandé. Me l’être posée, la question de la venue. Sinon je ne viens pas… La demande reçoit la venue… Enfin… La demande appelle la venue. Je ne suis venu que de me l’être demandé, en fait, je ne viens que de me le demander. Je viens de me le demander, ce que je viens faire, c’est ce que je viens de faire. Demander. Je viens me demander. S’il y a quelqu’un… … S’il y a quelqu’un. Est-ce que quelqu’un me demandera ce que je fais là ? — Quoi que tu fasses, on dira — d’abord, il faut que ce soit quelque part. Et s’il n’y a quelque part que ce soit qu’à une présence ? Est-ce que ce sera moi ? Ou quelqu’un ? Si une présence commence à deux… S’il n’y a pas de présence sans personne pour la constater — mais pas d’absence non plus… Sans témoin. Témoin de présence demandé ? Au lieu de me demander ce que je fais là, je pourrais aller le demander à quelqu’un. Si quelqu’un vient — Chercher quelqu’un… Si quelqu’un vient là et me le demande, ou pas, je pourrais lui demander. Si je me le demande à quelqu’un. À l’endroit de quelqu’un. Devant quelqu’un. Quelqu’un vient au devant de moi : — Qu’est-ce que vous faites là ? Vous n’avez pas vu le panneau Chasse gardée ? Vous n’avez pas vu le panneau Défense d’entrer ? Le panneau Tir à balle, le panneau Chasse en cours ? Vous n’avez pas vu le panneau Attention pièges ?… Ou sera-ce seulement quelqu’un qui se le demande ? En ce cas nous n’irons nulle part… Personne n’aura la réponse. Si quelqu’un se le demande sans rien me demander. Et même, faisant comme si ce quelqu’un ne me voyait pas. Préférant m’ignorer… Ce quelqu’un quittera l’endroit avec son questionnement… Quel endroit ? Le champ de nos regards. Le champ couvert par nos regards qui auraient pu s’y croiser. Le champ de vision en partage, partagé… N’est-ce pas ce que je fais — n’est-ce pas toujours ce qu’on s’apprête à faire, on ne tient pas en place —, quitter ? Quitter l’endroit sans réponse ? Il n’en est pas, d’ailleurs, d’endroit, tant qu’on n’est pas deux à s’y tenir. Si on ne se tient pas d’accord sur l’endroit — au moins sur l’endroit… Chacun alors s’enfoncera dans son envers — s’en ira par son devers : suivra son chemin, qui n’en est pas un, une pente, comment appeler ça un chemin, cet appel à toujours retourner à sa place, obéir à son assignation, à la niche, le nez dans son assiette, rejoindre le logement qu’on a quitté. Là où personne, au moins, n’est susceptible de vous demander… où strictement personne ne se demande, ce que vous faites — sauf que : qu’est-ce que je fais chez moi ? — Je viens me demander ce que je fais là — Me voilà embarqué dans cette phrase, emporté par elle, qui tient toute seule, ou qui ne tient à rien, elle m’est venue toute seule, elle est venue seule, d’abord, au moment d’entrer une légende sous mon dernier Instant, #takeover, elle prend le pouvoir… Elle a cette emprise sur moi, sur le cours de ma pensée au moment présent — j’ai il y a longtemps dépassé les 2200 caractères que peut contenir une légende… Un Instant me poursuit longtemps. Un instant de publication… Ou c’est un instant d’égarement ?… Je viens me demander ce que je fais là. Je viens de me demander ce que je fais, là. En même temps… Je viens de répondre. Juste une phrase : elle me vient en l’air. Elle me vient comme ça : je viens me demander ce que je fais là. Je ne l’avais pas vue venir, celle-là… Phrase, ou proposition. Ou la supposition. La réponse… Elle me prend par surprise. — Ou elle traînait là. Ou elle était tendue là… Elle zonait là ? Elle attendait là… C’est comme si elle venait me frapper par derrière. C’est frappant. Elle arrive juste derrière moi. Elle vient juste derrière moi. Elle vient de me frapper, elle est comme le double effet — je ne peux pas, je ne résiste pas à une publicité — du mot « là » : tu te le mets dans la bouche… Et voilà. Il est là en écho. Si je me demande ce que je fais là, comme je viens de me le demander, je me réponds : je viens me demander ce que je fais là. — C’est aussi la question du mot « là ». « Là » n’est, « là » ne tient que dans le fait de le dire. Il n’y a de « là » que de le dire. « Là » ne tient pas debout sans moi. (…) Je reprends — ou je me répète, ou je ne sais plus si je l’ai déjà dit… ou dit comme ça… Je viens me demander ce que je fais là … — dans cet enchaînement-là : Je viens de me demander ce que je fais là. Je me demande. Je me réponds : la question est dans la réponse. La réponse pose la question. La réponse me vient avant la question. Ou alors : toute ma venue est une question ? L’entièreté ou l’ensemble de ma venue, depuis le début… Une fois au bout de ma venue, la réponse se tient… C’est la réponse qui clôt la venue. Elle l’accueille — elle me cueille. C’est elle qui, d’une manière, la fait. La formule. C’est la venue d’une réponse… Alors, c’est une réponse qui vient à la rencontre de sa question… Elle ne le sait pas, puisqu’elle est une réponse, genre moi, elle croit savoir. Elle ne cherche pas — elle est sûre d’elle, genre mon identité —, encore moins une question. Et puis, elle tombe sur une question. C’est une question qui tient dans une réponse à une question qui n’est pas posée… C’est une question qui de toute sa vie s’est crue réponse, elle s’est prise pour une réponse, on lui a appris qu’elle était une réponse, on lui a appris à l’être, donc, elle s’en est tenue à cette réponse, la réponse, être réponse, par exemple, répondre présent quand on te le demande. Toujours répondre présent. Toujours devoir répondre à l’injonction d’être là, d’être qui on croit… — Ne te souviens-tu pas, ou tu passes sous silence, tu fais abstraction, de toutes les fois où tu ne réponds pas ? — La réponse se tient au bout de ma question… La réponse me vient comme une question… La réponse me met en question… Une fois au bout de ma venue, la réponse se tient… Ma question se tient au bout de la réponse… Et puis, de bout, il ne peut être question que parce qu’il y a une réponse. C’est la réponse qui achève la venue… Et puis ce n’est pas une réponse : seulement une phrase. C’est une phrase qui me vient : elle me vient là. Et maintenant, elle me tient là… Je ne peux plus m’empêcher de revenir à cela — qui est là : cette phrase qui est là maintenant, me tenant… Je ne peux pas m’empêcher de me tenir dans cette phrase, d’aller et venir dans cette phrase comme je ne sais quelle espèce dans son enclos dans un zoo — et comme si l’enceinte inventait l’espèce… Je ne sais plus m’extraire de cette pensée que je viens me demander ce que je fais là… Je viens de me demander ce que je fais là. Je me demande. Je me suis demandé… Non, pas moi… Le silence, peut-être, a demandé, d’abord : qui est là ? J’ai répondu au silence. Le premier. Le premier venu. Je n’ai pas attendu. Peut-être quelqu’un d’autre aurait répondu, sinon, avec le temps. Un autre jour, à ma place. Non, je n’ai pas attendu, par exemple que ma réponse soit prête dans ma tête, avant de la formuler. Et puis… Elle s’est formulée sur mes lèvres, elle ne m’a pas attendu — je ne pouvais la retenir, je ne m’y attendais pas… L’appel du silence… Elle a répondu. Ou bien elle m’attendait, là, dans l’air, elle attendait que je m’y suspende, ou pour m’attraper, elle n’était là que pour que je m’y suspende, ou que je m’y accroche. Que je m’y tienne. D’une manière, elle répond de moi : devant le silence, elle assure que je garderai le silence, puisque la phrase sitôt formulée, ou émise, esquissée, sitôt soufflée, elle s’éteint là, sur mes lèvres. Je ne la ravale pas, c’est elle : elle s’avale elle-même, s’absorbe en elle-même, comme en le reflet d’elle-même… En fait, je ne m’attendais pas là, je ne m’attendais pas à moi, je dois dire. Je ne m’attends pas à me trouver là, pas à ce point, puisque je viens. Je ne pouvais penser que je m’y attendais, m’y attendais déjà, puisque j’arrivais à peine… Ce n’est même pas une venue, alors, c’est la phrase qui est venue, elle m’est venue là… moi, je n’avais rien à quoi venir, alors c’est comme si… Comme si j’étais venu sans venir, puisque je n’étais nulle part, je n’étais qu’à sa venue, j’ai assisté à sa venue… Il n’y a pas d’endroit : il n’y a qu’une venue. J’ai eu part à sa venue, à sa venue seulement. C’est une phrase ce n’est pas moi qui l’ai dite. Je n’y ai que part. J’y ai quelque part…

proposition n° 5

00:01:17

C’est trop dur de sortir de voiture … hors d’haleine… Pour descendre … champ… Là … le champ de vision entier… Il faut être à bout de souffle … il est là… Il faut être venu à bout de souffle pour tomber là … l’étendue avec lui… C’est le seul moyen de locomotion … en une expiration… Être arrivé à bout de souffle … rayon du soleil… bonheur de l’étendue… C’est la seule manière d’atterrir … le long du legging… C’est la seule manière d’être là … l’image avec la voix… Être atterri … glisse sur le Swoosh… Il faut être à bout … au bord du chemin… Être venu à bout du souffle … mains mortes, descendent… C’est le seul moyen … doigts, se tendent… D’expirer là … brusque… On ne tombe du ciel qu’en courant … touchent le sol… Pour n’être nulle part comme on est là … souffle… Le seul accès … le ciel de nouveau… Est de tomber de nulle part

00:59:12

… C’est trop dur d’accoucher de voiture … C’est trop long de tomber d’avion … raccord ciel… Je vole en courant … baume de l’horizon… J’expire en vol … l’image retombe… défilement bandeau texte… Passion respiration M’envoyer en l’air Aller me faire voir Depuis 2010 #courttoujours… Ce n’est pas en auto … le bord du chemin… Ni en descendant … En posant le pied … alouette des champs là, alarme et envol… Pas à pied … le souffle s’allonge… Ce n’est pas en mettant un pied devant l’autre … zoom… tremblé… Avec des pas … Qu’on en vient … terre… empreinte… On arrive … de roue… une forme… Là … Pendu à mon souffle … Dans la suspension … À mon bout de souffle … Ça ne peut être … Que par voie aérienne … dans un souffle… C’est le seul accès … halo… L’accès respiratoire

02:04:38

… Où la respiration me conduit … air dans micro… Le souffle me lâche là … Largué … bouche ouverte… Là … temps… sillage sonore d’un avion… Qu’est-ce que c’est … selfie des pieds, Salomon Speedcross 4 >< Trail Running… Ce n’est pas l’endroit … renifle… Ou le moment ?… zoom languette… Là n’a nulle part … bord de l’image… mise au point… N’a nulle part où aller … là, une forme… accroupi… 02:40:09 - pause… — Qu’est-ce que c’est ?… (…)

proposition n° 4

Vous êtes bien à bord de l’Eurostar… Ou encore… Vous prenez votre Thalys du milieu de la journée… Déjà… Vous attendez ce moment… suite où la grande vitesse et pourquoi pas le transport en commun vous enverront en l’air au bout de quelques minutes seulement de chevauchée ou d’un titillement sans arrêt de l’horizon et vous offriront, en plus d’un sentiment d’intense stabilisation, en écran panoramique la vue aérienne Oui… aérienne des zones logistiques de la Vallée de l’Oise, ses châteaux, Parc logistique Paris Oise vous dit Maps et son port fluvial à containers… En pleine lumière… ce moment que vous goûtez déjà où vous vous demanderez Pourquoi prendre l’avion ?… Reprenons… La vague de la grande vitesse vous porte… Depuis quelques instants déjà la grande vitesse tantôt vous projette à ras des champs, tantôt légèrement vous soulève : là une ferme fortifiée et vous vous souvenez que vous n’êtes pas un hibou, ainsi passez-vous incessamment de remblais en déblais dans l’incapacité qui vous inclut À cette vitesse ! d’épouser les ondulations du sol, voilà que vous précipitez entre des murs de terre et de végétation rase et non désirée : ni plus ni moins qu’une tranchée, le terrain maintenant se presse presque à la vitre et votre nez aussi se rapproche sensiblement Ça approche… de ce à quoi vous vous attendez — et vous pourrez après cela, cet acmé, entreprendre de dormir — et qu’annonce à peine — ou le temps de l’annonce en est si condensé, il ne tient pas même en un petit mot, qu’il surprend chaque fois — un double… un court… deux dont un très court… tunnel : flash noir — néons et mon visage… flash blanc… noir… enfin la libération dans l’air, vision aérienne, vallée entière, lumière entière, entièrement zones logistiques etc. Dans votre extase vous n’entendez pas, bien sûr, le cri de cette double bouche du tunnel et sa propagation, sa déflagration à travers les environs, Vallée de l’Oise, Verberie (Oise), limite septentrionale et fin topographique de l’Ile-de-France, sa fin en beauté — sa fin en l’air…

… L’air, je le respire… J’habite Verberie. Derrière le cimetière. Derrière le stade. De la salle de bains, sous le toit, le drapeau du cimetière militaire me montre le sens du vent. Ou son absence… J’aime, son absence. Je cours en toutes conditions, toute combinaison de conditions météo comporte son charme, chacune a son agrément — le mien : l’air est irrésistible. L’attraction de l’air… Je me prête aux côtes, aux descentes (et il y en a !), aux faux-plats des chemins et à leurs flaques, ornières de boue, silex saillants… aux dénivelés, aux accidents… aux sentes et coulées diverses (je passe où un renard passe), aux champs (les plus longs…), aux parkings (même les samedis), aux zones (le dimanche surtout), aux accotements… Aux forêts (marécageuses…). Aux bois. À partir du moment où tu cours tu prends tout ce qui vient. Mais le vent… J’ai toujours du mal avec le vent. Alors je cours avec le vent. Autant que possible… Je cours autant que possible. Quotidiennement. Avec le temps, ce n’est plus courir. C’est un rendez-vous avec l’air. C’est respirer. Le grand bain d’air. Je cours ça, cette naissance (la détresse des premières respirations, premiers shoots d’air) je me l’accorde chaque jour. C’est le dehors, le pénétrer. La fenêtre s’ouvre le dehors prend… Ça c’est mon dernier Instant, je l’ai prise — la photo — du velux ouvert sous le toit sur les haies des jardins, le drapeau flotte au fond — je l’ai aussi en vidéo… La fenêtre s’ouvre le dehors prend #outdoor #runaddict #airplay #air Que la fenêtre soit ouverte… suite et le dehors me prend #oise #belleoise Que je me mette à courir et les mots me prennent tout autant que l’air, mots soufflés dans l’air #breathtaking Que je sorte courir et les mots se prennent, comme mes jambes à mon souffle pendues, à mon cou @passionrespiration #courttoujours Suis mon lien dans ma bio. Les vents dominants m’apportent là la rumeur précise comme une alarme du trafic de la LGV Nord et de son viaduc. Instantanément. Le mot biocorridor… J’y viens… Le mot me vient… J’y pense… C’est vrai ça !? Biocorridor… Je n’avais jamais entendu parler de ça, je n’avais jamais entendu ce mot avant… C’était… Avant que tout Verberie ne parle de ce projet de centrale thermique à gaz, tous les environs s’étaient emportés contre cette centrale électrique au haut de la côte sous les vents d’ouest. C’est enterré, en tout cas ça n’a pas vu le jour. Seules quelques bannières Non flottent encore au vent, que plus personne ne voit, moi je les lis, cela semble déjà si loin — ça c’est comme perdu dans le temps… Je cours et alors je te parle — mais c’est en l’air. On est d’accord ?… Tu es en train de traverser mon corridor biologique… Partage ma passion pour l’air Ici … Embarque-toi aussi Là …

… C’est un endroit où je ne vois personne. Je n’y ai jamais vu personne. De ma vie je n’ai vu quelqu’un. Là… Des chevreuils, oui. Des renards oui. Un chien, des fois, oui. Des autos calcinées, des banquettes, des télés oui. Du divers, des encombrants, des déchets de taille de haie, des barquettes de kebab, canettes, des mouchoirs, des lingettes, des merdes humaines … oui. Un rétro, un cutter. Quant à y voir quelqu’un. C’est quelque chose qui ne m’est pas arrivé. Y surprendre quelqu’un ? — Il se laisse prendre pour une haie au loin. À le longer, même, on y croit — par quel mirage ? Il faut l’hiver, pour voir… Une illusion non entretenue… Rien n’indique que c’est une propriété. Qui se demandera ce qu’il y a dans un bois — au point d’y entrer ? Qui poussera la curiosité (jusque) là ? Ma story Me demanderas-tu ce qu’il y a dans le bois ? On n’y entre pas par hasard. Il semble… suite qu’on n’y entre que par effraction — mais peut-il y avoir effraction de courant d’air ? C’est une impropriété… Disons qu’on n’y entre qu’à la dérobée — pourquoi, donc, ce sentiment, ou cette impression tenace d’effraction ? — Qu’est-ce qui est fracturé là ? Ma vie — C’est plutôt ma vie qui se trouve fracturée là, il y a… suite comme un miroir brisé là, le bois se reflète en lui-même en miroir brisé + J’ajoute une photo alors J’ajoute une légende : Il était une fois un bois dans un miroir brisé… c’était un bois de poche, il tenait dans un miroir brisé, on ne mettait plus — depuis quand ? — de tout temps — sa main dans la poche de peur de se couper aux éclats du miroir qui s’était brisé là, le pantalon non plus on ne savait pas, depuis quand il était là, soulevé par les ronces aux printemps, puis les mousses l’avaient pris, le lierre terrestre courait dans ses jambières… on avait fini par complètement oublier l’existence de poches pour les mains, pour se les réchauffer, on avait trouvé : on les mettait en terre, on trouvait un trou de lapin, ou même deux, un pour chaque main, en se démenant un peu, le sol s’ameublissant, les terriers s’effondraient sur les mains, il n’y avait plus qu’à attendre… parce que, ce qu’on allait oublier de dire, c’est qu’on tenait une permanence là … Je ne sais pas ce que je fais là… Depuis le temps, je ne sais toujours pas. Est-ce mon mimétisme qui me retient là ?

Vous aurez laissé le Grand Paris… à 68 km Guillaume Apollinaire, le poète, amants couchés ensemble vous vous séparerez mes membres — à 74 km Yann Andréa « le chauffeur », le « mimétique ». À 57 km à vol d’oiseau du Bataclan — mais qui est un oiseau ? Vous aurez… à 45 km par A1 passé les tunnels des pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle… tranché par la même dans le couvert forestier entre les Massifs de Chantilly et Ermenonville, où vous aurez à 19 km, distance orthodromique, ignoré le crash du DC-10 de la Turkish Airlines (Mémorial) (4h40 à pied, emprunter Chaussée Brunehaut) et à 9711 km idem et 33 ans (temps de vol environ 12 h vol non direct) Keiko Kawakami posée comme un oiseau sur la branche, « au sommet d’un arbre »… Dans l’entre-temps vous aurez perdu vos lectures des frères Grimm, oublié Hans-mein-Igel lorsque « le coq et son étrange cavalier furent dans la forêt » et que « le coq dut s’envoler avec lui au sommet d’un grand arbre et s’y tenir perché, portant toujours Hans-mon-Hérisson sur son dos, où il resta pendant des années à garder, de là-haut, ses ânes et ses cochons, dont le nombre augmentait sans cesse, et qui lui firent un grand troupeau », je vous le rappelle… Quand vous aurez, après plongée forestière — c’est l’automobile qui vous plonge — retrouvé les champs céréaliers et betteraviers de l’Ile-de-France, ce sera pour voir se dessiner noires à votre gauche et sur l’horizon les crêtes de sapins de la Forêt d’Halatte qui en constitue l’extrême limite septentrionale et où la trame verte des corridors biologiques se resserre en un faisceau poussant le gibier aux forêts de la Picardie puis des Ardennes… Environ 500 m après que vous ayez franchi (un pont) par la D932A la LGV Nord… devant vous le bandeau routier profile une première épingle… alors il y aura comme un saut… — Arrêtez-vous juste avant, là, un évasement en terre-plein s’offre au stationnement… Alors vous, vous appellerez ça : nulle part. C’est là, que vous viderez le contenu du véhicule, que vous déchargerez, vous larguerez tout… Vous rêverez de faire un feu de tout ça : un feu politique pourquoi pas, adossé votre tas, vos décombres — vos encombrants, vos archives, vos indésirables que sais-je, cahiers de doléances… — contre la clôture de l’emprise à la grande vitesse… un incendie de taille, votre dépôt sauvage abondant les depôts précédents, à, un temps, suspendre les trafics Eurostar et Thalys… Quant à moi j’ai transporté ma vie en contrebas… Vous, ne lirez pas le panneau Verberie. Moi, j’ai poussé un petit peu trop loin : pavillon, jardin, gilet jaune sous le siège conducteur… Ne me suivez pas… Je vous rejoins en haut de la côte…

proposition n° 3

• LA CHASSE a duré toute la journée d’hier à Montévrain (9000 habitants) en Seine-et-Marne À deux pas de Disneyland Paris • L’INCROYABLE Alerte au tigre Aux portes de Disneyland Paris Un fauve aperçu Hier provoque une Extraordinaire mobilisation • LE FAIT DU JOUR On ne parle que de LUI c’est Un félin d’environ 1 an et 100 kg aperçu hier matin à Montévrain (Seine-et-Marne) Un fauve toujours pas capturé hier soir • L’ANIMAL apparemment SAUVAGE sans doute un Tigre dont Personne ne peut dire d’où il vient sème l’émoi À 30 km de Paris • REPORTAGE Près de 200 agents pompiers et gendarmes ont pris part Hier à LA TRAQUE avec un hélicoptère de la protection civile et un lieutenant de louveterie avec son chien et un fusil hypodermique • LE BUT Capturer vivant LE TIGRE Espèce protégée LA PRÉFECTURE S’il se montre dangereux ou agressif L’ORDRE sera donner de l’abattre • BATTUES organisées Sans succès Hier dans une friche entre l’Intermarché (Le gérant du magasin : « Ma femme est la première à l’avoir APERÇU ») le terrain de foot et les courts de tennis puis dans le Bois des Frênes LE DISPOSITIF a grossi d’heure en heure avant d’être levé vers 18h30 à La nuit tombée • « On ne sait plus où le chercher » LE TIGRE Un animal forestier et SOLITAIRE sorti de son contexte naturel il est CRAINTIF Plus le temps passe mieux l’individu va connaître son environnement LE TIGRE est un animal extrêmement INTELLIGENT même s’il est né en captivité LE TIGRE conserve son instinct de chasse Il devra se nourrir il se mettra alors à DÉCOUVERT • Au-delà de la Traque du fauve et En l’absence de toute Déclaration officielle de perte on peut imaginer un Tigre détenu clandestinement par un particulier > VIDÉO Sur les traces du félin HIER en France

• HIER encore Les parents priés d’emmener leurs enfants à l’école EN VOITURE • TIGRE de Seine-et-Marne LES RECHERCHES continuent • SIGNALEMENTS L’animal est signalé dès le matin tôt à la station Total de Ferrières-en-Brie sur l’A4 • LA TRAQUE Battues et porte-à-porte S’INTENSIFIE • LES PLUS de 200 gendarmes à cheval et en motocross policiers pompiers appuyés par un hélicoptère mobilisés depuis jeudi pour retrouver Le fameux tigre photographié par une habitante de Montévrain (9000 habitants) ont dû se rendre à L’ÉVIDENCE Hier • TRAQUE La CHASSE au Fauve En cavale présenté comme un TIGRE en Seine-et-Marne a pris fin Hier midi sur un Coup de théâtre • Une BATTUE GÉANTE organisée dans la forêt de Ferrières sous une pluie battante quand Deux heures plus tard LE VERDICT de l’expertise tombe • FAITS DIVERS Le tigre était Un gros chat • LE TIGRE est un gros chat • Le prétendu FAUVE CIBLE d’une traque aussi intensive que médiatisée avec une couverture « Incroyable parce qu’on est en Ile-de-France Aux portes de Disneyland » n’a « pas de dangerosité pour la population » • Le fameux tigre est « un félin de taille respectable » annonce LA PRÉFECTURE qui réfute toute idée de COUAC au nom du Principe de précaution • LE RISQUE que ce soit Un tigre ou un Grand fauve comme un Lion un Léopard Jaguar Guépard a existé Il est écarté après L’EXPERTISE des empreintes relevées sur un terrain de pétanque « Il ne s’agit clairement pas d’un tigre » et « LA PISTE DU LYNX est [elle aussi] exclue » • L’HYPOTHÈSE d’Un canular est cependant évoquée concernant • Des signalements invérifiables émis par des automobilistes • « On arrive trop tard à chaque fois » • Un animal « que finalement personne n’a vu » • Des empreintes « concentrées sur 10 mètres carré » puis « qui reprennent à quelques kilomètres de là à conclure à un CANULAR > DIAPORAMA Avec les forces de sécurité mobilisées HIER en France

• TOUS les titres en tigre Plus de titres que de tigre PLUS de titres en tigre • CAVALE du tigre « On s’est fait baladé » • FUITE de fauve en Seine-et-Marne • Mettez un tigre dans votre département • 77 Le fauve fuite de partout • TITRES TIGRES • LE TIGRE de Seine-et-Marne Star d’un jour Le tigre inonde les réseaux • INSOLITE Jeux de mots et photos détournées Les plateformes se déchaînent autour du Tigre échappé qui n’en était pas un • ACTUALITÉ Le désormais CÉLÈBRE Tigre de Seine-et-Marne qui ne serait en fait (selon nos dernières informations) qu’un gros chat (« une espèce de félin de taille respectable non identifiée ») demeure introuvable Le tigre (?) court toujours • SEINE-ET-MARNE Tous les tigres sont dans la nature • LE TIGRE de Montévrain (77) OMNIPRÉSENT sur les réseaux sociaux • BONS MOTS parodies et autres détournements photographiques LES RECHERCHES continuent en mode allégé au gré des signalements émis par des automobilistes et des internautes • Un tigre à l’EXISTENCE DISCONTINUE Une existence et une présence inversement proportionnelles Le taux de pénétration du félin dans le département mesuré à l’aune des réseaux sociaux • Découverte d’une nouvelle ESPÈCE de grand félin Le tigre de Seine-et-Marne ! • ÉMISSION du tigre de Seine-et-Marne « Ma femme est la première à l’avoir aperçu » • LE TIGRE par l’illustration, par le détournement et l’exemple • ILLUSTRATIONS [dans un arbre] Chat domestique roux tigré affublé d’une perruque de lion (!) • Ici GARFIELD le grand amateur de lasagnes se profile sur le même fond d’écran • (Photo) C’est ARRIVÉ devant moi ! La MASCOTTE Esso faisant le plein dans une station Total Un cliché partagé près de 900 fois • Sans compter les créations de comptes @tigredu77 et autres qui donnent la parole au Tigre d’un jour • TIGRE STAR « Je ne veux plus apparaître en public » « Je me retire » DÉTOURNEMENT de titre : Un tigre mis en cause RECHERCHE Image tigre « Je me casse » > EN IMAGES Les meilleures parodies HIER en France

••• LIRE AUSSI Épisode tigre La bête a-t-elle quitté le département ? La bête sans doute motorisée • Évanouie ? « Si j’existe c’est d’avoir une fois été prise en photo »… on l’appellera émission tigre, ma captation photo couplée à son partage via les technologies mobiles. Le mobile m’invente… Tigre Le phénomène • La constellation du Tigre de Seine-et-Marne • Grand fauve des gros titres … spectaculaire mon existence par le déploiement des forces et par l’impact des titres … la viralité des tweets … « Ce tigre est une rumeur ce tweet en est l’empreinte » « Le tigre est une vague et ce tweet en est l’écume » … soit un voisinage de bulles • Le tigre parle • Tigre et ses répliques Une météorologie « Je suis un ASTÉRISME » … constellation ma présence simultanément signalée à des endroits distants, mon existence est discontinue : je ne prends ma forme que dans l’œil de qui veut voir, aussi me voit qui veut voir … Au pays de la vision périphérique Le regard conducteur Vecteur d’émoi • Susciteur du fake et de l’émoi … tout un chacun autour (?) de moi se découvre inventeur, ajouteur de légende … comptes de messagerie instantanée s’essayant à faire leurs ma vitesse … ma puissance, qui n’est que mon effet … « D’existence, en fait, je n’ai qu’une incidence » … n’ai d’existence qu’à travers mes signalements … mes signalements sont mes seules évolutions … mon image est toute ma capture … c’est mon espèce • En voies d’apparition … je suis tout entier dans mon apparition. Il n’y a pas de restes à mes apparitions. Je disparais sans reste … « Il n’y a pas de tigre pour former la constellation du tigre » … car je n’ai pas de continuité pour me rendre d’un point à un autre, verser d’une vision dans l’autre. Mon espèce est sans solution de continuité … MON ESPÈCE • « Je suis le tigre qui n’en est pas un Bonjour » … Les comptes à mon nom ont tout faux Merci de ne pas me suivre … comment me suivrait-on ? Je ne saurais qu’être surpris. On ne peut que se surprendre soi-même, à me voir …

proposition n° 2

+ Votre story __encombine_ 5h Encore pas la bonne prise ;( Voir sur le fil < Photo __encombine_ Et aucune de mes positions ne sera la bonne comme je le sens … pas cette fois encore la bonne prise #photoshooting #ext #outdoor #combineintegrale #combinfrance Identifier des personnes Voir les 10 commentaires sousunnuage Peut-être ton corps te colle encore à la peau ?.. Le détachement qui le dessinera n’est pas atteint, sans cet envol rien ne se passe … __encombine_ @sousunnuage Cette position n’est pas la bonne… Je crois qu’il n’y aura pas une seule position de bonne Voir mon profil < __encombine_ Moi dans mes combines… La nature … les grands espaces … la couture… Un petit coin de nature, rien qu’un coin de chasteté et tu me feras plaisir autant Prends ton pied et pose le ailleurs Merci de ne pas (tellement) me suivre Suivi(e) par evnmntst, tumevoila, upsidedown_r et 5 autres personnes personnne Quand tu tends ton doigt on ne sait pas vers quoi (coin du cadre ?) alors on regarde le doigt __encombine_ … J’ouvre les bras à je ne sais pas quoi Est-ce que j’ouvre les bras à ma propre ouverture ?? passionrespiration Ouverture de diaphragme ?… ;) photogenie Planté là. Et par qui ? On se demande… leffetspecial @personnne @__encombine_ montre le doigt du doigt, nuance (et la #couleur…) bof __encombine_ @photogenie <3 oknainjaune Quand tu arrêteras de jouer alors peut-être… quand ça ne sera plus ta distraction alors oui, ça (te) prendra leffetspecial @__encombine_ Oui peut-être c’est à ton propre corps, peut-être à un corps comme le tien, un corps en miroir, que tu tends tes bras et aussi cette #couleur que tu tends et c’est elle qui tend, elle est tellement pleine d’énergie, toute ta photo et comme le foyer de l’image #teinteintégrale Répondre Commenter leffetspecial a modifié son identifiant en l___e____ci_l Voir l’actualité de l___e____ci_l

contact pris via l’appli dans mon mobile, mes images, une plateforme d’échange, passion commune, on passe en privé, plus avancé que moi en la matière, on avance dans la matière, le fond de l’air est frais d’abord le fond de l’air se fait bien bien sentir, bien présent est pressant, la matière respirante, l’auto plonge dans la nature, d’abord, d’abord sortir d’agglomération, jamais vus, on se donne rendez-vous au coin, lequel, des rues du Poteau et du Ruisseau (d’abord une fois Porte de la Muette), échange combinaisons contre plans nature, partage, en fond de parking pas le grande randonnée mais à l’autre bout ce qui s’offre à la vue au dernier moment : un single = on ne tient pas deux de front — il se dessine à peine, et au fur et à mesure, sous le ciel, les ronces, se déroule, se devine quasi, quasi au dessus de chez oim, j’esquisse, d’abord parking poids-lourd le stationnement, double terre-plein et ses flaques — immenses les flaques, de part et d’autre de la départementale en s’évasant juste avant la grande descente (en lacets), descente d’auto, le coffre ouvert (sur la clôture de la grande vitesse — emprise) on se change d’abord, d’abord c’est dimanche — le jour sans, échange de prénoms, le temps menaçant d’abord, on se lance cependant, on s’engage, s’est engagé, c’est entre lui et moi, dernières marges de l’agglomération laissées derrière pour la campagne en auto, sous-entendue campagne photo, poursuite à pied, moi l’imitation léopard, bioman pour lui (force jaune), sac-à-dos (moi), pied photo (lui), retardateur (dans le sac) — ainsi appelle-t-il son appareil, (et je laisse) toute ma vie dans mon dos, je ne sais rien de lui quasiment je ne sais rien du contact, une espèce d’assistance, besoin profond d’intrigue — j’ai lu, un gros gros besoin et partagé, scénario tournant … d’abord le rêve d’un scénario tournant autour de moi, d’un milieu où se cerner, me dessiner — il se presse autour de moi, il partage … empruntant un single d’abord, attention de ne pas tirer des fils, fragiles, gauches, on ne sait pas ce qu’on fait, exactement, contact coupé d’abord, verrouillage centralisé et puis moteur des jambes, moulins des bras : se mettre en jambe, en mouvement : en condition, en l’air, en branle : en silence, en veine, dans un silence relatif (rumeur permanente routière) et le plus grand silence (c’est le mien), j’imagine — deux têtes ondulent poings de couleur — comment on rend de loin, un scénario en têtes, chacun le sien ? ou bien ? (en proies à toutes les questions) comme la sente se déroule le scénario se défile (partager ?), à la fois tout se retire et tout presse (cri dans ma tête)… d’abord sa mise en garde : attention à la fermeture, dans mon dos, le zip se remonte, il me montre (dans mon dos je la suis dans ma tête : la sensation) — à toi… et dans son dos à lui, alors, je vois et je fais de même — plutôt demander (de l’aide) que forcer (le zip) se remonte au sommet du crâne comme se suspendre — se suspendre au mouvement de fermer (!) — mais d’abord (dans le coffre, je le vois encore) il ouvre le sac de sport : toi d’abord — et l’embarras du choix, voilà qu’on ne dit plus rien, soudain on (moi) ne sait plus rien : comment on en est là, d’abord la bretelle de sortie (d’accès), d’abord l’autoroute, d’abord les avions (tranchées couvertes tunnel bravo ça se bouscule), et puis l’agglo l’agglo d’abord… la panoplie est tout mon panorama, et la couleur, la couleur est toute ma vision, c’est comme un film muet étiré sur son corps et le mien, c’est pareil, les mouvements font des phrases (?) je me sens comme un gant retourné

+ Ajouté à la une Plus d’infos sur vous Passion Respiration Voir votre profil Passion Respiration (breathtakingly) Modifier votre couverture de profil Importer une photo Créer un collage de couverture + Ajoutez une courte bio De quelle ville venez-vous Plus tard Ajouter des détails sur vous Approfondir la peau L’appel de la peau Modifier les infos Personnaliser votre intro Sentir son enveloppe Dépasser la peau Je double ma peau Respiration cutanée (Je respire par la peau) Du flottement du frottement Tissus respirants Voir aussi Mes envers (Tous mes endroits) Toutes les captures sont de moi Tous flashes miens À moi Augmenter le volume Ajouter un emploi Ajouter une situation amoureuse Enregistrer À la une Le saviez-vous ? Ajouter une réponse

proposition n° 1

La nuit… On ne distingue pas, s’il y a quelqu’un. Quelque chose remue. On ne sait pas si c’est quelqu’un. Ça bouge. La masse orangée au fond, comme au dessus, c’est l’Ile-de-France. Flottante. Ça ne peut être qu’elle. Marge de l’Ile-de-France, Dhuisy en Seine-et-Marne, c’est ce qu’on sait. Qu’est-ce qu’il y a ? Un pont. Les TGV Grand Est passent dessous. Là, non. Comment le sait-on ? On l’a lu. Envoyer une image. On envoie une image sur place. Une luisance ? Que voit-elle ? On dirait quelque chose à la surface ou dans les vitres de l’auto, un reflet ou un œil ? Elle aborde dans le noir comme un début de film, et vibrant, presque déjà palpitant. Oui la nuit respire. Profiter de cette respiration, du silence de la nuit autour de l’auto — on dirait une Mercedes… Alors que le territoire s’étend dans la nuit… Le territoire de la nuit s’étend… De toute la nuit on ne sait rien de ce qui se passe. L’image, seule, se devine. S’approche… L’image est ce véhicule. On dirait la Mercedes du couple, et qu’il n’y a personne. On en profite… Pendant qu’on n’y est pas, qu’on est sans personne — le couple est en train de faire l’amour —, on se combine une image. On ne sait pas, d’abord, quoi, à tâtons, dans le noir, sous sa fièvre orangée, mettre. Ça tâtonne, tourne autour de fers à béton pliés en crochets qu’on, quelqu’un, suspend à la ligne de contact de la caténaire, d’une perche escamotable, de tubes de PVC mis bout à bout jusqu’à atteindre la longueur, le ventre de rougeur de la nuit et comme à l’aplomb de la voie TGV la lueur — après l’amour — d’une cigarette… Alors que la nuit se fait à la surface de chaque chose. La nuit… Cette nuit-là ? Oui, cette nuit, là.

Soudain la pollution prend cette forme. C’est arrivé dans la nuit ou du ciel. On imagine. Elle saute aux yeux. Dans une indifférence à peine relative, le jour devenu plein, la rumeur routière faisant foi. Comment peut-on se débarrasser comme ça ? Dans la nature ? Le dépôt sauvage est complètement retombé. Il est instantanément photogénique. Imaginez. En apparence une toiture complète. Évidemment dévastée. Comme emportée — emportée là. Rien n’y a sa place, habillage de sous-toiture, pannes, lattis ou liteaux et voliges, lambris de sous-face de toit… L’image se passe d’une légende — comme elle s’est passée de déclaration, la décharge contre la clôture. C’est pourquoi elle en aura une — c’est tellement une image de campagne. De la vie périurbaine. À la marge. Elle vaut toutes les sensibilisations. C’est clairement un aménagement de comble. Ça ne saurait être tombé de loin. Un largage des monstres pareil. Imaginez. On dirait de combles aménageables le crash aérien. La surdité du choc contre terre. On perçoit l’anonymat derrière tout ça. Et ces matelas ! Ça ne s’envolera pas…

L’appel de l’air se fait sentir aussi dans la transparence accrue des bois l’hiver. Vite les lisières n’y suffisent plus et il s’agit de passer le manteau tantôt monstrueux mais dans l’hiver plumeux et ligneux, le manteau de clartés, des clématites. Il n’y tient qu’à quelques enjambées, oui, il ne tient qu’à un bond, à deux pas, qu’à quelques foulées encore de faire comme le jour et traverser le bois tant longé, une fois, de part en part.

Transparence grise des bois, transparence gris-des-bois, tous les gris, gris des diverses couleurs, gris des dernières couleurs, gris découvrant les nids, les nids vides des bois nus… Cette transparence, par où se dessinent avec les mille branches des nids vides comme tout, les populations entières d’oiseaux, l’oiseau rare, s’effilochant en nuées avec les vents et l’importun, il la faut pénétrer. Pénétrer impromptu. C’est le moment.

Ce n’est rien. C’est un tout petit bois. C’est dedans, qu’il s’ouvre.

… Le bois alors seulement se donnant pour ce qu’il est : un hangar, plus et moins spacieuse ou logeable remise, et une ruine — tout un démantèlement. Quel détachement… Et sous ses airs désaffectés… Le bois s’y montrant pour ce qu’il n’a jamais, cependant, qu’été : une marge humaine, marge des manœuvres de l’homme. L’homme comme espèce. L’homme en tant que genre et comme sexe. Enfin, l’homme en tant qu’un fuyard quasiment comme les autres bêtes.

… parce que je sais… Moi je sais qu’une image après c’est toute une histoire. Une image ne s’arrête pas là. Une image c’est des histoires une fois qu’elle est prise. Une fois qu’elle est là — une image — elle me fait un tas d’histoires. Après c’est sans arrêt des histoires. Ça n’en finit plus une image ça n’en finit jamais. Tu n’arrêtes plus une image… Tu n’arrêtes pas l’image. Tu sais ? Une image c’est que des histoires. Elle ne s’arrêtera pas là… Elle t’embrouille — Elle ne s’en tiendra jamais là. Tu ne la contiendras pas. L’image t’embarque… Une image c’est une source d’histoires. Pour un peu que tu y mets un doigt une image ? C’est vite un paquet d’histoires… Pour un instant là ? Non — L’image est en toi… fait son chemin en toi… Tu la prends en l’air mais moi je sais… Elle est plus fort que moi. Tu ne fais que subir une fois que l’image est en toi. Tu ne fais plus que subir une fois l’image en toi. — Une image fait des histoires — Tu ne la contrôles plus une fois en toi tu ne contrôles plus rien. Tu as l’image dans le mobile, tu as encore le mobile dans la main… Mais je sais moi…

Vous entendez la bouche ouverte ?

« Une image avec le son. Une image avec le souffle d’une respiration. Une image, la même, avec le sillage sonore d’un avion. Sur fond de respiration. Une image avec rien dedans, une image avec rien, un mobile, avec le doigt, l’écran tactile d’une image, bandeau de contrôles, une image en fond d’écran, avec le bouton, Enregistrer, qui n’en est pas un. Un point rouge, Vous êtes ici. Avec le doigt. Le fond sonore respirant. Respiration. Ici lâchez tout l’air. Tout. Doucement. L’image se respire. L’image s’écoute. Elle s’écoule. L’image se coule en elle-même, sans bouger. Une image au bout du doigt. Le doigt sur l’écran. L’image se touche du doigt. Elle se remplit elle-même, d’elle-même, l’image se gorge d’elle-même. Sans cesser d’être vide, elle ne s’arrête pas. L’image n’arrête pas de tourner. Elle tourne, à vide, ça ne se voit pas. Elle se baigne en elle-même, ruisselle sur elle-même, en réserve d’elle-même, elle se produit elle-même. Sans qu’il ne s’y passe rien. Elle vit sur elle-même, l’image vide avec le son, avec rien. Que la respiration. Sans être immobile elle remue à peine, et ne bouge qu’en elle-même. Aquarium vide. Poisson dans la main. Une image en l’air… L’animation d’une image, même vide elle n’est pas fixe, l’image à son animation, l’image animée dans le vide, mobile, son écran vide, il est lumineux, il est nauséeux : nul contour reconnaissable, nulle netteté définitive. Le ciel ? Ce doit être le ciel, dedans. Les seuls contours de l’image sont les lignes du mobile. Sur fond de ciel. Ici projetez une image. Sous le volume sonore d’un avion. Sans arrêter de se vider, sans qu’un avion ne finisse par apparaître, à la fin elle reprend au début, quelle fin ? L’image trop-plein d’elle-même, l’enregistrement de l’image verse dans la diffusion de l’image. La diffusion de l’image la met en boucle. Elle tourne en boucle d’elle-même : automatiquement. Elle ne touche pas à sa fin, sa mise en boucle, n’a plus de fin. Sans bouger plus, elle n’a que ce tressaut de raccord, pas un sursaut, surprise chaque fois de sa reprise — elle n’apprend rien, n’intègre rien, elle ne se connaît pas elle-même. Dans ce raccord à elle-même chaque fois qui la surprend, tombe sur elle-… elle se mord, la bête image, reprend au… Quel début ? Stabilisez votre image. Ici. Laissez couler votre respiration. Vider. Stabilisation de l’image par la seule respiration, descendante, Enregistrer, vous laissez échapper l’air en un filet continu. Un filet de stabilisation. Une image bouche ouverte, Vous respirez par la bouche. Imaginez : vous fuyez par la bouche. Couper le son : Appuyez sur l’image »

*

Entrer, dans un bois, est-ce le mot ? Et quand il n’a pas d’entrée ? Quand il est sans allée… Impossible de marcher, là… dedans… Ce ne sont pas des pas ce qu’on fait, là… sont des enjambées. Un bois à enjambées. Un bois à coulées… Il y passe les bêtes seulement… exclusivement… Il pousse serré. Il pousse serré là. Le bois pousse à l’écart… Dans toutes les directions il pousse, le bois. Le bois contenu par l’homme. Il a des dehors hérissés, massacrés par les machines de l’homme, machines avec des cabines, dans les cabines l’homme est assis, il a des bras arrachés, il est toutes lisières dehors… — Dedans, pour un bois, est-ce le mot ? — Qui pose la question ? La pousse du bois, et la poussée du bois. Le bois pousse dans le bois. Il y pousse hors des regards et des proportions. Le bois pousse sans fin, jusqu’à sortir de terre, jusqu’à sortir par les yeux, à sortir les yeux de la tête y dresser les cheveux, jusqu’au ciel, il pousse en l’air… là, les arbres poussent les uns sur les autres. Ils se poussent les uns les autres. Serrés. Les uns contre les autres. Ensemble en l’air. Un bois à vous tenir immobile. Un bois à devenir un arbre. À se planter des épines — qui ? — de partout. Bois à rester planté. Il pousse hors de toute raison dans la déraison le bois des airs effarés. Il pousse autour d’une auto…

Il n’est un bois dans la tête de personne. On le voit sans volume. Il ne préoccupe personne. On ne l’imagine pas. Le bois pousse sans un regard. Personne ne vient voir. Qui soupçonnerait un bois ? Que ça prendrait cette proportion, dedans… et cette gravité, là… Pourquoi moi ? Pourquoi venir ? Entrer, dans un bois, est-ce le mot ? Est-ce tomber ? On n’ose dire : là-bas — on le voit cependant qu’il est au fond — et en même temps : au ciel… Disons qu’il est à l’horizon… Il est d’une couleur brune à l’horizon, une ligne ou un trait, espèce de barre — mais nuageuse : un front. — D’accord pour un front — sauf qu’il est en arrière-plan. — Un fond, alors… Il est un horizon comme il en est d’autres : visible. Et clôture du champ de vision. Et c’est parce qu’il est visible, toujours, et qu’il est l’horizon, qu’il n’est une pensée pour personne. Il est toujours là. L’horizon ne bouge pas. Il ne vient à l’esprit de personne… Pas d’épaisseur. Il n’est un bois — c’est-à-dire un peu de la forêt ! — pour personne. Les occupants des maisons, en bas. En bas les maisons ont leurs fumées de feu de bois et il n’est pas plus que ça, vu d’en bas, banc d’une fumée s’élevant pour personne — qui se chauffe à la fumée ? La nouvelle cantine, les logements pour personnes âgées, l’installation de vidéosurveillance, de la fibre… la vie de la commune se déroule sous ce front bas. S’il était des nuages, ciel d’orage il serait. Orage qui s’éloigne — c’est tout ce qu’il sait faire…

À peine entré, il tombe… Qui est là ? Il pousse, là, comme des cheveux se dressant sur la tête : le bois, il pousse là comme les cheveux se dressent sur la tête. C’est un bois c’est une pente… C’est une cata… Il pousse dans la pente. Les arbres qui prennent là, se montent les uns sur les autres, ils se poussent les uns les autres — là, s’épousent. Ça pousse à hauteur d’homme à se crever l’œil. D’abord. Il pousse serré. Perdu il pousse. Abandonné à lui-même. Bois des courants d’air, le bois des chutes d’arbres. Traversé d’airs — de physionomies — effarés. — Qui vient là ? Tant qu’il pousse, le bois monte en tiges grises, perches d’argent, en vertige et en ruine. Les ramures grises du bois, ses lianes ont monté, monté jusqu’à le remplir tout entier. Jusqu’à, de leur hauteur, tomber… Qui est là ?… Sans entretien, sans personne les arbres tombent. Les arbres tombent dans les arbres, les arbres se tombent dans les bras. Ils s’effondrent l’un contre l’autre. Qui est là ? Le bois se fait tomber tout seul. Le bois plongeant… Il est plongeant avec vue sur rien que lui-même. Sauf en hiver… Sauf maintenant… Regarde… À travers on voit les toits des maisons et des zones… Si vous le voyiez… Si vous le voyiez d’en bas comme on le considère, ou pas, des rues et des habitations : simple et long rideau de la végétation. Comme aperçu de la campagne, il est le fond d’une photo de village, une photo de bannière, page d’accueil du site de la municipalité de l’unité statistique ville, soient plus de 2000 habitants agglomérés qui n’y voient rien que l’horizon et s’y sont mis à l’abri de l’Ile-de-France. Il n’est qu’une haie de plus ou de moins. Pour ce qu’on en sait. Ce sont les champs qui démarrent là-haut, et les temps des trajets domicile-travail. Ce ne sont que des champs jusqu’au champs d’aviation, aux plateformes intermodales, jusqu’aux bassins d’emploi. Si vous le voyiez de loin… ou même d’auto. Il n’occupe personne — que les fonds de pare-brise. Un bandeau brun sur l’horizon. Un bois comme ça n’existe pas. Il n’entre dans aucun emploi du temps. 50 km/h en virage, il est passé… il n’aura pas eu un regard. C’est un bois, il n’a pas rencontré sa publicité. Vous me voyez ? On vous verra. Ou alors on le rêve… Où l’on se rêve… Je m’y rêve planté là — mon volant ? — au retrait de la route au moment qu’elle part en lacet et alors que mon véhicule poursuit sa trajectoire… Je m’y rêve ayant pris la tangente au virage — ayant pris par le bois… Je m’y rêve mains vides et n’ayant qu’une courbe de niveau à suivre…

Ou …

Le bois en tant qu’ensemble de végétaux, un ensemble d’arbres croissant sur un terrain d’étendue moyenne, et ce terrain même et le bois en tant que matière, quand le bois seul se maintient dans l’hiver, se dénude. Ne pousse alors plus le bois, tissu végétal, fait pause, le bois comme un ensemble, comme un seul bois dans sa conduction de la sève jusque dans les branches. Son soutien mécanique seul demeurant, là, exposé, dans l’étendue boisée, et dans son volume, dans sa hauteur sa fonction recelée et trahie de soutien mécanique des plantes ligneuses comme elles s’élèvent en faisant du bois ce tissu résistant formant les troncs qui se chevauchent, se poussent, s’entrecroisent, se bousculent, se précipitent dans la vue là. Où ils s’effondrent. Où une lisière recèle un bois. Le bois comme tronc, comme écorce et lumière, comme il prend la lumière. Le bois comme autant de bras levés, le bois, autant de cheveux dressés. Ou c’est un bois qui se réduit à sa lisière : à son horizon, une ligne à ne pas franchir. Comme un bois à migrants, comme un bois à campements. Un campement démantelé… Le bois comme indice de la déprise agricole, l’humaine. Quand le terrain n’est plus brouté. Le bois des troupeaux perdus, envolés, le bois des coteaux qui se ferment. Le bois sans nom.

Un bois sans nom...

… Le dénivelé seul en est si prononcé. Ce bois qui se réduit à sa pente… 45 m en bas, 110 m en haut — plusieurs hauteurs de hêtres ! Et le volume afférent dans l’air, houppiers, houppiers… Un bois ahuri. Il n’a pas de nom : il ne s’appelle pas. C’est un bois il n’est que pente. Ce bois pousse des cris de vitesse. Tout court à sa pente. Le train de 17h07 : — N’est-ce pas ahurir ? À peine on y entre qu’il tombe d’un coup comme le cri de la grande vitesse vous tombe dessus — elle passe en dessous. Le bois frappé d’étonnement. La grande vitesse lui passe dessous. Elle débouche juste au dessous. Alors — Le bois hagard — Le bois pousse le cri de la vitesse. — Il se le prend à plein volume. La grande vitesse se précipite là à son débouché dans l’air. Tracé LGV Nord — Ouvrages d’art. Le viaduc de Verberie, permettant le franchissement de l’Oise, fait suite à deux courts tunnels. Soit PK point kilométrique. Au PK 46,795 Tranchée couverte de Verberie 1 (242 m). Au PK 47,182 Tranchée couverte de Verberie 2 (141 m). Au PK 47,822 Viaduc de Verberie (l’Oise) (1510 m). Rampe à 25 pour mille. Les trains s’engouffrent, se précipitent, s’expulsent là… Le train de 17h10 : — Le bois sans nom tombe d’un coup là où la grande vitesse sort du tunnel se saisissant du volume sonore. — Comme d’une arme… ? La déflagration de la grande vitesse porte un comble à l’effarement qui est toute l’animation du bois. La grande vitesse y touche à son débouché dans l’air. Elle porte un coup au bois qui tombe d’un coup là où la grande vitesse sort de terre (tunnels) et en saisit tout le volume sonore, volume à dresser les cheveux sur la tête, qui est aussi le volume de bois sur la pente de choir. Les deux se confondent deux secondes durant. Train de 17h19 : … Le dénivelé en est si prononcé que le trait grande vitesse en sort en dépression frontale, front dépressionnaire, déflagration, que sais-je, confrontation de masses d’air, en mur sonore — comme on se prend un mur où le sol se dérobe : là la bouche d’un tunnel. La grande vitesse y rencontre son débouché dans l’air. Libération dans l’air, onde de propagation, diffusion dans l’air et la vallée prochaine du cri de la grande vitesse — train de 17h40 : Une dépression soudaine (quasi une dépressurisation ?!). — Une bande de bois a poussé dans la pente là où le terrain se dérobe sous les pieds, un tunnel débouche plus bas, d’où le trait grande vitesse débouche en forçant le volume sonore — soit autant une portion de l’espace dans ses trois dimensions occupées par un corps que la force ou l’intensité d’un son ou d’un ensemble de sons et jusqu’à l’étendue, l’ampleur : volume d’action ou d’expansion — exemples : retentissement de la grande vitesse à travers les espaces aériens et boisés de l’Oise ; volume d’air contenu dans les poumons de qui le respire : les volumes respiratoires.



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1ère mise en ligne 24 décembre 2018 et dernière modification le 4 mars 2019.
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